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Promenades Forestoises
5 octobre 2010

Altitude 100 promenade V

Léon Meganck.      .       .      .      René rochette.

 Licencié en Sciences Botaniques.                   Enseignant retraité.

Ancien collaborateur du Professeur                   Guide nature.

Paul DUVIGNEAUD.

 

Willy a mis ses superbes collections à notre disposition.

Sylvie, Architecte-Urbaniste , a collaboré aux promenades forestoises de la Région Bruxelloise.

Le montage vidéo et l’accompagnement musical sont l’œuvre de Bernard.

 

Présence et Action Culturelles que préside Jean vous présente

 

 

 Promenade 5 – Altitude 100.

 

 

 

Avec l’aide de Christian, Gilbert, Raymond, Annie, Sylvie, Jean-Louis, Marc, Marie-France, Evelyne,Bernard et Magali.

 

 

 

 Sous le patronnage de Marc-Jean Ghyssels,

Premier Echevin. 

Editeur responsable : renerochette@yahoo.fr

25 décembre 2010.

 

 

 

Itinéraire.

 

 

 

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Table de matières.

 

Introduction.

 

1) Histoire locale avant 1900. Généralités, Galgenberg, carrière,…

2) …Ferme du Spilotsenberghe, vie quotidienne, les conflits

3) Histoire locale après 1900. Population, S.A. des Villas.

4) Aurelius Augustinus, dit Saint Augustin.

5) Eglise Saint –Augustin. Historique.

6) Eglise Saint-Augustin, description.

7) Place de l’Altitude Cent. Vestiges du château Bertrand, les faïences, Avenue Saint-Augustin, Avenue Everard, Avenue Van Goidtsnoven, Avenue des Armures, Rue du Tournoi,Rue de l’Escrime.

8 )Le Ginkgo biloba.

9 ) Art Deco.

10)Avenue Victor Rousseau, le sculpteur, sa statue. Observons les numéros 11 et 33…Plus loin, vers la promenade VI du Parc Duden.

11) – Rue du Tournoi…A Forest, nos belles plantes font le trottoir.

12Avenue et Parc Jupiter.

12 a) Souvenons-nous, les daims, local des scouts, l’Agora.

12 b) La laiterie du Bois de Mosselman,

12 c) Armand Bernier

12 d) Espace Ayguesparce. Ancienne école communale.

12 e) Notre Académicien, Albert Jean CLERCK.

12 f) Les cités Staes et Mosselman.

12 g) Point de vue. La Croix-Rouge.

12 h) Besme, son avenue, les nummulites, vers la Place Albert .

12 i) Nos arbres.

13) Alexandre Bertrand, sa famille, la S.A. des Villas.

14) La Rue Cervantès. Piet Volkaert, Les châteaux Bertrand.

15) Le Galgenberg.

16) Avenue Alexandre Bertrand.

17) Les châteaux Bertrand.

 BIBLIOGRAPHIE .

 

Promenade 5 –Introduction.

 

   La place, hier et aujourd'hui.

 

      NB : un immeuble est resté le même, au carrefour avec l'Avenue Saint-Augustin.

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C’est au début du 20ème siècle que notre quartier a connu un essor spectaculaire selon deux grands axes différents. D’abord l’industrie a envahi notre Commune et la population a augmenté d’une manière considérable là où les moyens de communication drainaient l’outil et le personnel pour s’en servir.. Mais assez curieusement de nombreuses fabriques vinrent s’installer dans les rues Rodenbach, Marconi et leurs environs..

Mais une autre population se laissa séduire par ce quartier aéré occupé par des grandes propriétés foncières. Alexandre Bertrand par exemple mit en lotissement sa vaste propriété dans laquelle nous commençons notre promenade. La grande majorité des nouveaux propriétaires disposant de moyens financiers plus importants construisirent des immeubles plus cossus, répondant aux données d’un art plus en vogue à cette époque : l’Art Déco.

Voilà, le décor est planté, Saint Augustin va nous montrer la voie à suivre.

 

Deux personnalités nous avaient précédés…

 

Charlotte Bronté, célèbre romancière britannique auteur de Jane Eyre, dans une de ses correspondances parlant de notre quartier écrit en 1842  « Dans les fermes-guinguettes, nombreuses à cette époque, les jeunes filles dégustent des repas rustiques préparés par la fermière. Elles boivent du chocolat chaud ou du café au lait, se régalent de pistolets beurrés, de pain bis, de couques aux raisins, de gaufres. Elles ne semblent pas avoir goûté les bières du pays. »

 

Et Vincent Van Gogh, au cours d’un séjour en 1878 à Saint-Gilles :  «  …Quand on va plus loin, on arrive à Forest. Le paysage est très pittoresque par là. Sur les hauts talus se trouvent de vieilles maisons dans le genre des chaumières dans les dunes, comme Bosboom en a peintes. On y voit toutes sortes de travaux champêtres, on sème des blés, on récolte des pommes de terre, on nettoie les navets et tout y est vraiment pittoresque jusqu’au ramassage de bois mort. Il y a là quelque chose qui rappelle Montmartre. Il y a de vieilles maisons avec du lierre ou des vignes et de jolies auberges…Par-ci, par- là, il y a des endroits où l’on trouve des pierres, de petites carrières où conduisent des chemins creux avec des ornières profondes… ».  Document du Cercle d'Histoire et du Patrimoine de Forest en août 1993.

 

1– Histoire locale avant 1900, le Bois de Heegde.

Jadis, au cours de l’ère secondaire, la forêt carbonifère couvrait la plus grande partie du globe. De -300 millions à –65 millions d’années, elle était particulièrement dominée par les Lépidodendrons et les Calamites, ceux-là mêmes qui nous léguèrent le charbon fossile.

Revenons à des temps plus récents. Au Moyen-Age, la Forêt de Soignes faisait partie de la forêt dite charbonnière, rappelant l’origine du charbon de bois qu’on employait pour extraire le fer de la limonite et de l’hématite. La Forêt de Soignes se terminait par le bois de Heegde qui s’étendait de Boitsfort à Forest et dont la Rue Vanderkindere constituait,  paraît-il,  une drève. Le Parc Duden et feu, le Bois des Sept Bonniers qui recouvrait une grande partie de notre plateau, en faisaient partie. Peu propice aux cultures traditionnelles, le sol sablonneux du haut de notre Commune, demeura longtemps boisé. La petite histoire de Forest retient pourtant trois noms à préciser : Le Galgenberg dont nous parlerons à la Rue Cervantès, la carrière et la ferme du Spilotsenberghe.

La carrière du Spilotsenberghe. Elle était située ici, quelque part vers le sommet de la colline. Que signifie « Spilotsenberghe » ? Ce terme dérivait du roman espelche ou espeluche, du latin spelunca, grotte, caverne, trou, probablement carrière de pierres. Etant donné, que c’était des ouvriers wallons qui , les premiers ,exploitèrent la pierre dans la région, il n’y a pas lieu de s’étonner de l’origine romane d’une partie du toponyme » . Ajoutons à titre de documentation qu’en 1627 on extrayait encore de la pierre blanche dans une parcelle de 3 journaux   ( une ancienne mesure) appartenant à l’Abbaye de la Cambre.

On a d’ailleurs fréquemment exploité le sous-sol forestois, notamment l’argile à briques. dont nous avons déjà parlé à propos de la construction et de la rénovation de notre Abbaye. Le sable est présent partout dans notre Commune. Il a longtemps été utilisé pour l’usage quotidien aussi bien que pour des entreprises plus importantes telle la réalisation de notre Stade Bertelson. Un autre exemple, dans la topographie de Forest , on ne trouve pas moins que 3 fois Zandbeek et une fois Zandstraat.

2 – La ferme du Spilotsenberghe.

Nous avons fréquemment évoqué l’importance considérable des fermes dans la vie des Forestois, particulièrement dans l’économie fermée du village. Celle du Spilotsenberghe y a joué son rôle….Elle était située au carrefour de nos actuelles Avenues Everard et Van Goidtsnoven. Elle appartenait à l’Abbaye, le fermier n’en était que le locataire. En plus du fermage ou du métayage qu’il devait payer, il devait fournir un certain nombre de corvées parmi lesquelles le nettoyage des ruisseaux et des fossés, une participation à la fenaison, la fourniture de fumier pour les cultures, particulièrement pour celles des vignes de l’Abbaye…

La culture avec jachères imposait des baux de 9,12 ou 18 années, soit des multiples de 3. Au fil du temps le fermier avait fini par semer des trèfles la troisième année. Les cultures étaient classiques : pois, haricots, vesces, carottes, navets, choux, notamment les spruytes de Bruxelles. Par après on vit apparaître les topinambours, les pommes de terre, le tabac, le houblon. La bonne entente entre les fermiers et l’Abbaye était généralement manifeste. Dans de nombreux cas, la succession était familiale.

Et les vignes ?On en trouve un peu partout semble-t-il donc aussi à l’Altitude 100 comme nous l’appelons aujourd’hui. « chez les gens de bonne condition un vignoble était le cadeau de noce le plus précieux qu’on pouvait donner à un enfant qui se mariait. »

Des petites histoires tragiques de l’Histoire.

Quelques exemples au travers de nos lectures particulièrement celles du livre de Verniers ;

« En 1578, les soudards espagnols volaient le mobilier et les chevaux, obligeant les malheureux paysans à transporter eux-mêmes ce qu’ils leur volaient. …D’autres soudards, calvinistes cette fois, succédèrent aux Espagnols procédant aux mêmes pillages avant d’incendier la ferme. »

Les guerres de Louis XIV marquèrent profondément la vie des fermiers durant ce siècle noir. Rappelons quelques souvenirs de nos cours d’histoire, sinon le dictionnaire nous aidera

la guerre de Dévolution en 1667-1668, la guerre de Hollande en 1674-1678 et la guerre contre la Ligue d’Augsbourg en 1689 

causèrent bien des déboires aux Forestois de l’époque. Et si l’Abbaye constituait l’objectif local majeur, la « ferme au milieu des bois » eut sa part de malheurs.

Et maintenant ? Pauline vécut au début du 20ème siècle et travaillait dans une ferme située sur la butte de l’Altitude Cent. Elle était la belle-mère de Léon Seghers, homme de confiance et jardinier d’Alexandre Bertrand. Elle est toujours parmi nous. C’est notre deuxième géant et nous pouvons l’admirer lors des cortèges folkloriques de notre Commune ou au repos dans la salle des guichets de notre Hôtel Communal. Ce géant appartient à notre Cercle d’Histoire et du Patrimoine de Forest, ainsi que son aîné, Nele, né un an plus tôt en 1987, suite à l’initiative d’un fonctionnaire communal, Luc De Vleeschouwer.


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NB - La ferme en démolition.

 

3 – Histoire locale après 1900.

L’ère industrielle est en plein essor, avec l’installation notamment de fabriques diverses aux rues Marconi et Rodenbach. Avec aussi l’arrivée massive de nouveaux habitants. A moins de 10000 Forestois en 1900, on passe à plus de 24000 une décennie plus tard. C’est surtout une population bourgeoise qui s’installe sur notre plateau,« à la campagne où l’air est meilleur ». Avec  2 corollaires fondamentaux. Le premier,urbanistique. C’est Alexandre Bertrand qui va aménager la si bien nommée « Altitude Cent » . Avec son frère Henri, son fils Herman et son gendre Amaury, ils créent la « S.A. des Villas » . En 1900-1901 ils tracent le faisceau de rues et d’avenues que nous connaissons aujourd’hui… La ferme Pauline, sur le Spilotsenberghe, fera les frais de cet essor immobilier. Ils vont réaliser ce projet avec d’autant plus de facilité que tout cet espace n’appartient qu’à quelques grands propriétaires dont notamment le chevalier Everard et le sieur Van Goitdsenoven qui deviendra plus tard Bourgmestre d'Uccle. Le second, artistique. C’est l’avènement de l’Art Déco qui marque encore les façades de nombreux immeubles de notre quartier… Des habitations coûteuses et même luxueuses, mais que la population avait les moyens de s’offrir.

4- Aurelius Augustinus.

Il naît en 354, en Namibie, quelque part dans l’Algérie d’aujourd’hui. Il reçoit une formation intellectuelle solide et devient professeur dans sa ville natale où il fonde une école de rhétorique avant de partir pour Rome et Milan. Au grand désespoir de sa mère, fervente chrétienne,  il y mène une vie agitée et dissolue. Il se passionne pour la littérature et le théâtre, découvre la philosophie, particulièrement Platon. Il s’intéresse à la religion chrétienne et tente de réaliser une synthèse entre le platonicisme et le christianisme. Après trois années de vie monastique, il devient prêtre et termine comme « évêque d’Hippone », nom sous lequel il est particulièrement connu chez les cruciverbistes. Il est le premier grand philosophe chrétien de l’histoire. Son œuvre est immense . Nous retiendrons « les Confessions », « la cité de Dieu «  et « de la trinité ».Aurélien aura mis sa vie entière pour devenir Saint Augustin.


5 - Eglise Saint-Augustin – historique.

 

SDC10100 Lorsqu’en 1887 la S.A. des Villas de Forest fut constituée,  les administrateurs comprirent que, pour le nouveau quartier, une nouvelle paroisse s’imposait. C’est ainsi qu’après obtention de l’accord du Gouvernement, de l’Archevêché et des Communes de Forest, Uccle, Ixelles et Saint-Gilles, Alexandre Bertrand fit construire en 1900, sur son propre terrain, à l’Avenue Saint-Augustin, une chapelle provisoire et une cure. Celle-ci existe encore, au n° 12.

Mais, bientôt, il fut décidé de construire une nouvelle église.
Dans ce but, en 1912, la société fit don d’un terrain circulaire de 65 m de diamètre situé au centre de la place.


Retenons quelques étapes….

1904 : plusieurs projets sont présentés, dont un avec dôme.

1928 : Guianotte et Watteyne sont désignés comme architectes.

1933 : pose de la première pierre, la construction s’inspire de l’Art Déco.

1935 : La nouvelle église, quoique loin d’être achevée, est consacrée le lundi de Pâques 1935.

L’euphorie ne dura pas longtemps, le calvaire, si.   Le béton était de très mauvaise qualité, l’usure du temps et les méfaits de la pollution, le nombre croissant de pigeons qui envahissent l’édifice et la durée trop longue de l’achèvement détruisent inexorablement l’édifice. Le béton se désagrège. On abandonne l’idée d’un revêtement en marbre.  Les pouvoirs politiques, particulièrement communaux envisagent de la déclasser pour la détruire. L’ampleur des dégâts, la baisse de la fréquentation religieuse, les rumeurs de création d’une station de métro abondent dans le même sens.

Mais notre église étant un des rares monuments religieux s’inspirant de l’Art Déco, les Monuments et Sites classent le bâtiment.

A cause de l’état lamentable des lieux, de grandes tentures sont tendues afin de protéger les fidèles, la lanterne est fermée…, -la rénovation est décidée et commence en 1995. 150 millions de francs seront débloqués pour y donner suite, dont 30 millions à charge de la Commune. En 2010, reconnaissons la qualité du travail accompli.

6- Eglise Saint-Augustin, description. Extraits du document « Guide du visiteur » édité par l’Eglise paroissiale.

 

« En 1900, Alexandre Bertrand est propriétaire de l’ensemble des terres, encore agricole, de l’Altitude SDC10302Cent. Pour lotir son domaine, il souhaite créer plusieurs rues autour d’une place circulaire. Le centre du rond-point est offert à une nouvelle paroisse, à charge pour la Fabrique d’église d’y bâtir une église dotée d’un dôme ou d’une tour qui soit exactement dans l’axe des huit rues rayonnantes….…Une approche idéale se fait à pied, par une des rues en légère pente qui montent vers l’édifice : on goûte mieux l’élévation que les architectes ont voulu donner à leur église. L’inscription au- dessus de la porte est explicite : DOMUS MEA DOMUS ORATIONIS, ma maison est une maison de prière……Le plan général est celui d’une croix grecque, les branches sont d’égale longueur. Entre les bras de la croix, quatre quartiers ronds forment des bas-côtés ….A l’origine, les murs des quartiers ronds étaient aveugles, les fenêtres ont été percées en 1944.

La tour est placée au centre de l’église, dans l’axe des avenues. On distingue clairement les différents étages : une galerie aveugle équilibre le poids de la tour sur les piliers intérieurs, les hauts vitraux constituent un puits de lumière dorée qui éclaire la nef…les fentes horizontales des abat-son ouvrent sur la chambre des cloches ; les balustrades délimitent la plate-forme panoramique qui offre à 37 mètres une remarquable vue sur Bruxelles. Enfin quatre colonnes supportent un calvaire terminé par la croix qui se trouve 54 mètres au-dessus du niveau de la place de l’Altitude Cent. » NB -  ce document peut vous être fourni par l’église. 

 Ajoutons à ces informations officielles…

Du sommet, la vue porte bien plus loin que les limites de Bruxelles. Par temps clair, nous avons pu observer la cathédrale de Malines, le lion de Waterloo et le plan incliné de Ronquière. Le béton constitue l’essentiel des matériaux de construction. Il s’est révélé efficace dans son emploi et avait l’avantage d’être plus économique.
Plusieurs modèles d’églises furent proposés : byzantin, chrétien, avec ou sans dôme. L’espace réservé se prêtait mieux à la croix grecque. L’Art Déco était d’époque. Il a inspiré la construction de l’édifice.

En résumé, le béton au service d’une croix grecque et adapté à l’Art Déco :une véritable création technique et artistique.

Des guides professionnels nous ont déjà présenté une autre image : le sommet représentant le monde spirituel et la base le monde temporel, la colonne de lumière permet au spirituel d’éclairer le temporel.

Ren__doc_photo_014   Les fondations.

   La place avant les constructions.

   Un des modèles proposés.

   Les trois cloches.

 

 

 

 

 

7 – Place de l’Altitude 100.

Nous venons de vous présenter l’église Saint-Augustin. Nous allons en faire le tour.

Au départ du n° 13. C’était l’entrée du deuxième château Bertrand. Celui-ci, situé dans notre actuelle rue Cervantès, possédait une entrée prestigieuse ici, au n° 13. Il en reste des vestiges, une partie des communs. La construction qui subsiste possède une tourelle, bien dans le style de l’époque. On peut l’apercevoir quand la porte d’entrée est ouverte. SDC10101 Les faïences du n° 9 rappellent à notre souvenir les villes de Knocke, Blankenberge, Bruges et Ostende. L’Avenue Saint-Augustin relie l’école et l’église du même nom. La partie la plus proche de la Chaussée d’Alsemberg sera étudiée au cours de la promenade XI reliant la Place Albert au Parc Marconi. On y évoquera notamment la chapelle Saint-Augustin, détruite pour y construire l’école.

L’avenue Everard. C’est le 1er décembre 1905 qu’on lui donna ce nom.Florent Victor Marie Joseph Everard est né à Bruxelles le 21 juillet 1870 et est décédé à Saint-Raphaël le 15 mai 1940. Auditeur militaire décoré de l’Ordre de la Chevalerie, il était l’un des plus importants propriétaires terriens du quartier Saint-Augustin.L’Avenue Van Goidtsenhoven. Il était, lui aussi, un des grands propriétaires de notre quartier. Il devint Bourgmestre de la Commune d’Uccle de 1881 à 1895. Il est né à Jodoigne en 1838 et est décédé à Saint-Gilles en 1904.

Noms des rues. cf Vokaer, pp 96 et 97.

« N’allez pas croire, cher Lecteur, que l’on s’est creusé profondément la cervelle pour la recherche des noms de rues… En séance du Collège et pour autant qu’aucune suggestion ne soit présentée, on ouvre le dictionnaire Larousse au hasard, à l’aide d’un coupe-papier, on met le doigt sur le premier mot venu…et voilà. Quelquefois il y a suite dans les idées et l’on dénomme une série de rues suivant ce que l’on appelle dans l’enseignement un centre d’intérêt…en voici un exemple, rue du Tournoi, rue de l’Escrime, Avenue des Armures…. Nos édiles n’ont pas été ingrats envers M Larousse, car un square de la Commune porte son nom. »

8– Nos arbres : le Ginkgo biloba.

L’arbre le plus ancien de la planète , l’espèce a plus de 160 millions d’années. Il a connu les dinosaures et les feuilles fossilisées de l’époque sont semblables à celles du Ginkgo biloba d’aujourd’hui. Il n’est pas étonnant qu’il soit qualifié d’arbre de l’éternelle jeunesse. Certains arbres en Chine, d’où il est originaire, dépassent, dit-on, les 2000 ans.

Il a survécu à l’explosion de la bombe atomique . Au printemps suivant, il a bourgeonné comme si de rien n’était, en gardant le même patrimoine génétique.

C’est aussi « l’arbre aux 40 écus » : le prix payé en 1780 par un amateur de plantes parisien à un horticulteur anglais.

Le Ginkgo biloba est un arbre dioïque c’est-à-dire qu’il existe des arbres mâles et des arbres femelles. Habituellement on ne plante en voirie que des plantes mâles pour éviter la chute des fruits sur les trottoirs. Chez nous, à l’Altitude 100, trois arbres femelles ont échappé à la sélection. Les pseudofruits-en réalité des ovules- ressemblent à des petits abricots non comestibles mais qui, une fois tombés, dégagent une odeur forte et très désagréable.

 

C’est un arbre qui guérit. De quoi ? Là, la liste est très longue. Il retarde le vieillissement de l’organisme, il améliore la circulation sanguine et est très utile pour favoriser la respiration. Pour la suite, nous ne pouvons que vous conseiller de consulter internet ou un volumineux dictionnaire médical.

Planté en voirie, il a le privilège particulièrement de combattre la pollution.

Une dernière remarque, mais de taille : observons sa feuille : elle est unique, en éventail et présente des couleurs séduisantes en automne.


9 - Quelques mots sur l’Art Déco

Au lendemain du désastre de la Grande Guerre, les paysages de désolation et de dévastation de nos villes, imposent une reconstruction qui se veut résolument moderne.

L’alliance de l’économie des moyens, de la rapidité, de la solidité et l’image d’une modernité bourgeoise s’affiche dans le style Art Déco.

Inspiré par l’Art nouveau « géométrique », par les cultures d’Extrême Orient, mais aussi par la culture précolombienne, l’Art Déco se caractérise par des formes simples et géométriques mises en œuvre avec des matériaux nobles et nouveau comme le béton armé en Architecture.

L’architecte s’entoure alors d’artisans (sculpteurs, maîtres verriers, ébénistes, peintres, …) pour concevoir ensemble une œuvre d’art urbaine.

La façade affiche un jeu savant d’articulations mis en scène :

- par l’alternance de matériaux – briques, mosaïques, pierre bleue, enduits lisses.

- par une surface scandée de retraits, de redents exaltée par un jeu d’ombre et de lumière ;

- par la mise en place de sculptures en pierre, ou bronze qui viennent prolonger les volumes architecturaux et « racontent » des histoires.

L’ espace intérieur est richement décoré et participe à une véritable promenade à travers une exposition des arts décoratifs.

- Le mobilier fait partie intégrante de la conception architecturale. Les lustres, les meubles, les portes, les clenches, les rambardes, le revêtement des sols et des murs, autant d’éléments qui participent à la mise en scène spatiale animée par une grande cohésion formelle.

- Les marbres, les céramiques, les cuivres, les bronzes, les bois vernissés ou peints (tel l’acajou), les vitraux … autant de matériaux mis en œuvre dans la réalisation du savoir faire des arts décoratifs et qui simultanément évoquent des symboles, des allégories, la nature, …

SDC10038A Forest, le style Art Déco est très présent. Commune bruxelloise de périphérie, son urbanisation et sa densification ont été plus tardives qu’à Bruxelles centre et dans les communes de première couronne. Cette architecture si caractéristique s’illustre essentiellement dans des bâtiments publics : l’Eglise Saint-Augustin, la maison communale, l’école 9 et sa piscine adjacente mais aussi à travers des demeures privées. Ces différents exemples jalonneront notre promenade à travers la commune, guidée par la brochure       « Forest à la carte ».

 Sylvie Mazaraky. Architecte-urbaniste.


10 – Avenue Victor Rousseau.

 

SDC10125Cette avenue évoque ce remarquable sculpteur de chez nous, de réputation internationale et dont nous avons déjà évoqué la vie et les œuvres au cours de nos promenades Ib – l’Abbaye et l’Hôtel communal et 7, Messidor.

Qu’il nous soit permis ici d’attirer votre attention sur la présence, non loin d’ici, à l’entrée du parc Duden –Promenade 6- d’une statue rappelant le grand artiste qu’il a été.

 

 

Extraits des promenades « Forest à la carte. » centrées sur l’Art Déco.

SDC10285« Avenue Rousseau 11, architecte François Van Meulecom 1924.Cette maison Art Déco est signée par un ancien collaborateur de Jean-Baptiste Dewin, à qui l’on doit l’Hôtel communal de Forest.. Dans la lignée esthétique de Dewin, l’architecte apporte un soin tout particulier aux détails décoratifs et, attentif au rythme de la façade, joue subtilement avec les couleurs des matériaux (alternance de brique rouge et de simili-pierre blanche.Regardez les maisons voisines, elles ne manquent pas non plus d’intérêt… »

« Avenue Victor Rousseau 32 et 33, architecte François Van Meulecom,1923. On retrouve le style de Van Meulecom dans ces deux habitations qui se font face. Construites la même année, elles sont cependant très différentes. La façade du n° 32 est SDC10161composée de manière symétrique et son entrée, à gauche, est soulignée par un décrochement de façade, que l’on retrouve à droite, tandis que l’entrée du n° 33 est située en retrait, sous le porche. La façade de l’une, rythmée par les lignes géométriques et la division des châssis en petits carrés, s’inscrit plutôt dans l’esprit de la Sécession viennoise tandis que la façade de l’autre, animée par une logette bombée, révèle un Art Déco original. Un petit clin d’œil au passage au papillon, cher à Van Meulecom et Dewin, posé sur la façade du n° 33. ».

« Avenue Rousseau, 36-42. Architecte Charles Colassin, 1920. Ce groupe d’habitations, plutôt modernistes avec leurs toitures plates, tranche avec ses voisines. L’horizontalité de l’ensemble est encore accentuée par l’alignement des balcons et bow-windows »

 
11 – Rue du Tournoi.

Une rue à première vue sans végétation… et pourtant, ce 26 octobre 2009, nous y découvrons notamment pour commencer, une splendide mauve dans tout l’éclat de ses couleurs, la traînasse, le pissenlit, une crassulacée, notre séneçon commun, la vergerette et ses milliers de graines prêtes à s’envoler, un épilobe, le laiteron, un plantain, l’armoise, dont le nom est lié à « alsemberg », une lampsane en fruits, une queue de rat, un trèfle et même une ortie..  et pour terminer l’Achillée superbe au milieu de ses mille feuilles.

C’était une occasion de vous rappeler que nos zones semi-naturelles étudiées il y a une dizaine d’années ont presque disparu et qu’il ne reste plus que les trottoirs pour accueillir « nos belles plantes ».

NB – Cette observation a été faite au vol, en passant . Elle n’est donc ni scientifique, ni exhaustive.

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Malva sylvestris                         Achillea millefolium

12 - Parc et Avenue Jupiter.

Ce parc, appelé autrefois Galgeheyde,est limité par l’Avenue Besme, l’Avenue Fauré et l’Avenue Jupiter. Celle-ci s’est appelée Heirbane van Stalle tot Brussel, puis Rue du Hêtre. Elle constitue avec l’Avenue du Domaine et une partie de l’Avenue Victor Rousseau, la Corniche forestoise.
C’est un parc communal. Actuellement (en 2009) les pourparlers sont en cours avec l’IBGE afin de lui en confier la gestion.

Histoire. En 1911,une convention fut conclue entre l’Etat et l’administration communale de Forest en vue de l’aménagement de tout le quartier compris entre la Chaussée de Bruxelles, l’avenue Marie-Henriette, le parc Duden et l’avenue Besme . Elle prévoyait notamment la rectification et l’élargissement de la corniche (rue du Hêtre et rue au Bois –actuelle avenue du Domaine), le rattachement de la rue du Hêtre à la chaussée d’Alsemberg par deux rues nouvelles, et la liaison des voies du nouveau quartier Saint-Augustin à l’ancienne voie améliorée.

Aujourd’hui... janvier 2009 ... En comparaison avec les parcs Duden et de Forest, le parc Jupiter dans son ensemble est caractérisé par

 -Sa taille relativement réduite ;

-La présence d’installations ludiques et sportives de quarter ;

-L’aménagement sommaire ou inexistant de la partie basse du parc, et un manque d’entretien chronique.…

Il ressort de ces constatations que l’offre des parcs Duden (parc urbain), de Forest (grandes pelouses) et Jupiter (l’aire de jeux et de sports) présentent une complémentarité tant au niveau local que supralocal. Ces trois parcs forment un continuum fonctionnel , et , d’une certaine manière, ils constituent un ensemble.

12a – En souvenir

Le parc aux daims.. Dans les années ’70 , on élevait, une petite harde de daims. L’enclos constituait une attraction assurée pour les riverains, et les gentils cervidés une source d’émerveillement pour les petits…et les grands. A la Noël 1982, les daims furent sauvagement abattus par des inconnus.

Le cercle des scouts. Pour ceux qui s’en souviennent encore, leur local fut incendié et les ruines dégagées.

L’agora quant à lui, a amené beaucoup d’animation dans ce quartier durant quelques saisons. Beaucoup trop, selon les riverains, jusque 2, 3 heures du matin parfois. Il fut momentanément transféré au centre sportif de la rue du Feu. Aux dernières nouvelles, il se trouve installé sur une aire de jeux de la Rue Marconi

 

12b– Laiterie du Bois de Mosselman.

Pour rappel, cf promenade 6 consacrée au Parc Duden, la famille Mosselman, un des lignages de Bruxelles, avait acquis le Bois de la Croix lors de la dislocation des biens de l’Abbaye. Il devint le Bois Mosselman durant quelques décennies avant de devenir la propriété de M. Duden. Normal dès lors que cet estaminet devienne « La Laiterie du Bois de Mosselman. »

Ren__doc_photo_010« Vers 1900, jouxtant la cité Mosselman située à l’angle de l’Avenue Besme et de l’actuelle Avenue Gabriel Fauré, une laiterie-guinguette,animait le quartier. La fille du dernier tenancier, M. Smets, se souvient que la laiterie était renommée pour son très bon café Jacqmotte, ses tartines au fromage blanc garnies d’oignons, de radis et de « ramonache » ainsi que pour ses grandes omelettes au jambon. L’établissement cessa ses activités en 1929 et fut démoli quelque temps après ».

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 12c– Armand Bernier.

 Sur le socle de la statue, 

nous pouvons lire…

Par l’oiseau, la forêt chante.

Par l’oiseau dansent les eaux.   SDC10090

Tout ce qui chante et qui danse

A l’âme d’un oiseau.

 

Hier, poète et prosateur.

Né à Braine-l’Alleud, au hameau du Chenois, en 1902 et décédé à Bruxelles en 1969, Armand Bernier est avant tout poète, conteur et critique littéraire. Ses nombreux recueils poétiques ont tous été regroupés, avec des inédits, en un fort volume de 400 pages, paru aux éditions De Rade,  sous le titre « Les poèmes d’Armand Bernier. ».

Aujourd’hui, le poète du Chenois est ressuscité.

La Commune de Waterloo lui a dédié son centre culturel : l’Espace Armand Bernier où foisonnent activités théâtrales, musicales, familiales. Leur qualité et leur diversité sont telles que le centre vient d’être admis en qualité « Une » par la Communauté Française, ce qui augure un futur plus important encore.

Toujours. C’est cet Espace Bernier qui nous a fait parvenir le poème suivant où l’auteur exprime tout son amour particulièrement pour les oiseaux…

Et voici que mes mains.

Et voici que mes mains ont cessé d’être aveugles.

Et voici que mes mains se mettent à parler.

Et que les choses leur répondent.

Et que la douce pluie qui tombe

Leur promet l’éternité.

Et voici que mes mains retrouvent la mémoire

De ce qu’elles ont été

D’argile, et de feuillage,

Et de lumière, et d’eau.

Et voici que mes mains, calmes comme des branches,

Ne font plus peur aux oiseaux.

Espace Bernier,26, Rue Libert, 1410 Waterloo, 02.3544766

 

12d – Espace Ayguesparse – Ecole n° 3.

 

Espace Ayguesparse. Inauguré par notre Bourgmestre Magda De Galand, cet Espace nous rappelle un coin d’histoire de notre Commune où le passé rejoint « l’immortel ».

 Le passé d’abord, l’école n° 3, située Avenue Besme, elle était destinée à éduquer les enfants d’une population croissante et ici particulièrement ouvrière. Elle a fait partie de notre paysage forestois durant de nombreuses années avant d’être transférée à la Rue Timmermans.

 « L’immortel » ensuite, car un académicien y a travaillé toute sa vie , ALBERT JEAN CLERCK,, de son nom de plume Ayguesparse. Né à Saint-Josse-ten-Noode le 1er avril 1900, arrivé à Forest, rue Marconi en 1904, décédé en 1996,il y a traversé le siècle . Une plaque commémorative a été placée sur son immeuble.

Ren__doc_photo_009

 

12 e – Ayguesparse, l’auteur.

C’est chez nous à l’école 3, qu’il a exercé son métier d’instituteur.

C’est chez nous aussi que sous son nom de plume Ayguesparse, il a composé toute son œuvre; rappelons quelques titres..

Simon la Bonté,

La mer à boire,

Le vin noir de Cahors,

Machinisme et culture,

qui lui permettaient d’évoquer notamment les problèmes sociaux et idéologiques de l’époque. Ecrivain et romancier, il obtint le grand prix triennal de Littérature en 1955 et le prix Rossel en 1952. Il était membre de l’Académie Royale de Langue et de Littérature française en Belgique.

Retenons ce poème dédié à sa fille Viviane.

Nostalgie.

 Pour Viviane.

Nostalgie, quel noir métier on t’invente.

Ce n’est pas tous les jours bien grand, Cahors

Avec son boulevard, sa cathédrale,

Ses rues tirées du sommeil par l’aurore

Qui peint l’ombre du ciel aux pieds des arbres.

Puissance de la vie. On se promène

Au bord de l’eau pour écouter les cloches

Qui jouent à saute-mouton sur les toits.

Je trempe mon regard dans le sourire

Des vitres du lycée Clément Marot.

Mon mouchoir est gonflé de baisers fous.

 

12f - Les cités Staes et Mosselman….

… deux cités ouvrières, créées sur les coteaux de part et d’autre de l’Avenue Besme. De nombreux ouvriers habitèrent ces cités mais aussi quelques personnalités telle Christiane Houdez…

…évoquée dans nos cercles par un amoureux de Forest ,

Stéphane Durieux, que les Forestois ne peuvent pas oublier.

Président des Artistes Forestois,

Membre du Comité du Cercle d’Histoire et du Patrimoine de

Forest.   

  quand il nous a quittés.   C’est le moment de nous souvenir de lui.. Ren__12f

Quant à Christiane Houdez  (1912-1990), elle fut une soprano très en vogue, se produisit dans les principales salles de notre capitale et en tournée. Elle enregistra la plupart de ses disques chez Sobedi pour la marque Olympia dont elle était la vedette.

NB – Rappelons  que ces cités, nombreuses à Forest à cette époque, portent généralement le nom de leur premier occupant.

12g – Le point de vue.

 

Lorsque les phénomènes géologiques eurent donné à la surface terrestre sa configuration actuelle, Forest se présentait et continue à se présenter d’une manière dissymétrique sous l’aspect d’une vallée évasée orientée du Sud- Ouest au Nord- Est. Vers l’ouest, une plaine alluvionnaire s’écarte de la rivière en pente douce.Sur la plaque indicatrice, nous pouvons lire l’altitude de quelques communes relativement lointaine 81m,86m,…

Vers l’Est, une pente abrupte qui, en moins de 1 km à vol d’oiseau, nous fait passer de 21,82 m au seuil de l’Eglise Saint-Denis à 100 m à la place bien nommée de l’Altitude 100.

Le relief de Forest se caractérise par un plateau ondulé, séparé de la Senne par un versant assez abrupt. Ce fait est à l’origine de l’évolution fonctionnelle différente entre le haut et le bas de la Commune. Rappelons au passage le rêve de Léopold II : créer une suite continue de parcs entre le haut de Saint-Gilles et la rue de Stalle à Uccle. Ce rêve n’a été que partiellement réalisé, les Parcs de Forest et Duden restent les témoignages actuels de ce rêve.

Coupe transversale de la vallée de la Senne, d’après Hotyat-Mayne.

Ren__12g

 

Une stèle consacrée à la Croix-Rouge de Belgique vient d’être rénovée. Nous pouvons y lire…

                                                           CROIX-ROUGE

SDC10294de Belgique Het Belgische

RODE KRUIS

Section de Afdeling

FOREST VORST

1910 - 2010

 

 

12h– Avenue Besme.

 

Victor Besme Nos parcs sont l’œuvre de Léopold II affirmons-nous. Il a surtout engagé des techniciens de très grande qualité. Victor Besme était de ceux-là… un urbaniste qui a marqué les faubourgs de Bruxelles de son empreinte au moment où, vers le milieu du 19ème siècle, la ville se limitait encore au Pentagone. Inspecteur-voyer de l’administration provinciale du Brabant, il fut à la hauteur des tâches à entreprendre. Il bénéficie du poids du souverain pour concrétiser ses nombreux projets. Léopold II, quant à lui, s’appuie sur le technicien pour traduire ses grandes idées et les faire passer aux Communes, parfois réticentes à la volonté royale.

L’avenue proprement dite. Un curieux aménagement… Elle part de la Place Albert vers les parcs de Forest et Duden. Les numéros impairs plongent à gauche vers le rond-point et remontent de quelques dizaines de mètres vers l’Avenue Jupiter.

Quant aux numéros pairs, ils s’échouent sur l’Avenue du Mont Kemmel et resurgissent, au-delà du parc de Forest, toujours du même côté, en ligne droite vers le parc Duden.

 

En face de nous ,du côté des numéros pairs, observons les arbres remarquables des numéros 72 et 74 : un chêne et un hêtre imposants font face à la rue. Presqu’aussi importants sont les arbres qui leur font suite. Remarquons au numéro 74, la villa Levêque, la plus ancienne de l’Avenue. C’est à côté de cette villa, au coin des avenues Besme et Marie-Henriette que furent effectuées des fouilles. On y trouva pas moins de 600 000 dents de squales appartenant à une trentaine d’espèces différentes. Les sables nous livrèrent aussi des dents de raies, des moules fossiles et des restes de tortues marines.

12 i-Nos arbres par Marc Dellisse,  Assistant technique au service des plantations.

Le Copalme d’Amérique ou Liquidambar styraciflua.

Le liquidambar est un arbre à feuilles caduques de la famille des Hamamélidacées. Le genre Liquidambar est composé de 4 espèces :

Le Copalme d’Amérique ou Liquidambar styraciflua.

Le Copalme de Formose ou Liquidambar formosa.

Le Copalme d’Orient ou Liquidambar orientalis, originaire d’Asie. 

Le Copalme d’Amérique est l’unique espèce plantée à Forest. Nous le retrouvons dans le parc de Forest, le parc Jupiter ainsi que sur L’Avenue Wielemans- Ceuppens. Il est probable que sur cette voirie les arbres morts ont été remplacés par des Liquidambar styraciflua ‘ Worplesdon’.

Il peut atteindre 40 mètres de hauteur dans son habitat naturel. Dans nos régions, il dépasse rarement 25 à 30mètres. Son port élancé en forme pyramidale ainsi que son tronc qui se prolonge jusqu’à la cime en font un bon arbre de voiries.

Le noisetier de Byzance ou Corylus colurna.

C’est le seul noisetier à devenir un arbre qui peut atteindre 15 à 20 mètres de haut. Ses fruits sont comestibles. Ils sont petits et leur coque est très dure. Il est originaire de l’Europe du Sud Est et d’Asie de l’Ouest. Le corylus fait partie de la famille des Betulaceae, tout comme les Aulnes, les bouleaux …

Un beau sujet est planté dans le parc de Forest, près du bac à sable. On le trouve également du côté du panorama, avenue Jupiter. En voirie, le noisetier est planté Avenue Kersbeek, près du parc Jacques Brel où il se développe en port libre. Par contre, avenue Maubel, il est taillé en blocs rectangulaires du fait de l'étroitesse de la rue et de la proximité des façades.

 13 - Alexandre Bertrand. Cf Forestum, revue du Cercle d’Histoire.

 Fils de banquier, né en 1846. Selon la tradition, c’est le fils aîné qui reprend la banque. Alexandre doit chercher autre chose . Il s’installe à Bruxelles et y ouvre un bureau d’agent de change. Il terminera sa carrière professionnelle comme Président de la Bourse de Bruxelles.

En 1868, il épouse Louise Colson, fille de médecin gantois qui lui donne quatre enfants.

 Il meurt à Forest, en 1920.

· Au cours d’une promenade, il découvre un petit pavillon à vendre, rue du Hêtre à Forest - actuelle Avenue Jupiter   avec un grand terrain. Il achète le tout, y érige un château avec accès à la Chaussée d’Alsemberg et aménage un parc.  « De belles essences d’arbres y furent plantées ainsi que des arbres fruitiers, un petit étang fut aménagé, une serre à vigne érigée… ».

· Plus tard, un second château sera construit par ses enfants,  donnant  sur la rue Cervantès ouverte en 1928.

 Les châteaux.  voir dernière page.

 

 14 – Parcourons la rue Cervantès. Outre la Résidence Hidalgo qui la domine, repérons  SDC10097quelques témoignages de l’Art Déco particulièrement présent.

  n°11– contraste des couleurs, vitraux, symétrie .

n°39 – vitraux, ferrures, puits de lumière, stylisation.

n°56 – vitraux, éclairage, phares

 

Au n° 59, une plaque commémorative nous rappelle que  PIET VOLKAERT y a vécu très longtemps. Appelé parfois l’Utrillo  bruxellois, il s’est attaché à représenter la vie bruxelloise au travers  de ses ruelles, scènes de marché ou scènes forestières…

Rappelons que c’est à l’emplacement de la Résidence Hidalgo qu’avait été érigé le deuxième château Bertrand. C’est là aussi que se trouvait le Champ des Potences.

 

15 - Le Galgenberg ou le Champ des Potences ou les Trois Tourelles.

Cf Verniers – Le coteau qui sépare le Parc Duden de l’Altitude 100 a servi autrefois de théâtre à des scènes peu folâtres. C’est l’emplacement de l’ancien champ de justice de Bruxelles, qu’on a appelé le « Flotsenberg », le « Galge Veldt » ou « Champ de la Potence » et parfois aussi « Les Trois Tourelles ».

Là s’élevaient des roues, des potences, «  tout un appareil digne de la barbarie avec laquelle on rendait jadis la justice et les arrêts criminels » (A. Wauters). Les fourches patibulaires de Bruxelles se dressaient primitivement à l’endroit où s’élève aujourd’hui le Palais de Justice. Elles furent installées à Forest dès le XIIIème siècle

(en 1233). Galgeheydebosch,Galgeheide, Galgedriesch, Galgestraat sont des toponymes dérivés de la présence de la potence.

 

« A cet endroit, on voyait un mur de forme triangulaire, percé d’embrasures et couronné de créneaux ; … les instruments de supplice qui s’y trouvaient furent renouvelés en 1440. Le domaine dépensa alors 38 livres pour cet objet ; le maçon Guillaume den Vogel éleva un mur comprenant dans son enceinte 14 verges, et on reconstruisit les piliers, qui étaient complètement détériorés… La chapelle de Flotsenberg, qui se trouvait à cet endroit, fut alors voûtée, et l’enceinte elle-même pavée par le maçon Jean Casse. L’année suivante Guillaume Zeger, maître ouvrier du souverain, fit le plan d’une maisonnette qui devait s’élever là, et servir au confesseur des condamnés. »

 

Lorsqu’une exécution par la potence avait lieu à la Justice de Forêt, les habitants de ce village devaient se rendre sur les lieux, armés de piques ou d’autres armes, afin d’aider à élever la roue sur laquelle on étendait les criminels. Le fermier du Flotsenberg devait au besoin aller chercher les bois nécessaires pour les potences, les roues…(ordonnance de la chambre des comptes du 21 janvier 1517)

 

C’est à Van Lil que nous laisserons le dernier mot quand, dans une revue consacrée au folklore brabançon, il situe ce champ des potences à l’emplacement du deuxième château Bertrand, donc à l’endroit où est érigée aujourd’hui la Résidence Hidalgo.

 

Retenons encore quelques lieux dits attachés à cet endroit historique…

-Le bonnier maudit ou maléfique, un champ d’environ un hectare qui

  appartenait à la ferme du Spilotsenberg.

-Buelestraat, ou la rue du Bourreau,

-Buelbos, le bois du Bourreau. Celui-ci en disposait en compensation du

  ramassage des charognes et des bêtes mortes.

 

Nous terminerons en évoquant quelques anecdotes

- Le 15 septembre 1528,disent les historiens, on enterra au Flotsenberg, sous la potence, Lambert l’Augustin, qui mourut dans la mauvaise croyance, en luthérien, et sans vouloir se confesser.

- Le 10 décembre 1531, on brûla vifs, à la même place, cinq criminels.                      

Enfin le 25 juillet 1562 le bourreau de Bruxelles exécuta un porc qui avait dévoré un enfant.

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16 – Avenue Alexandre Bertrand.

De 1900 à 1906 elle s’est appelée Rue Auguste Borremans, du nom d’un ancien Echevin forestois. C’est la Commune de Forest qui prend l’initiative de l’appeler         « Avenue Alexandre Bertrand ». D’où la lettre de remerciement…

Forest, 18 septembre 1906.

Messieurs les Bourgmestre et Echevins de Forest,

J’ai l’honneur de vous accuser réception de votre lettre d’hier par laquelle vous me faites connaître que vous avez bien voulu donner mon nom à l’avenue qui longe le fond de ma propriété. Je ne puis que me trouver fort honoré de votre décision et vous en exprimer mes plus sincères sentiments de gratitude.

Je vous remets ci-inclus fr200 pour les pauvres de la commune et vous prie d’agréer, Messieurs, l’assurance de ma considération très distinguée ?

s. Alex Bertrand.

 

Extraits des promenades « Forest à la carte ».

SDC10171« Créée au tournant du siècle, elle  est presque entièrement bâtie lorsqu’elle connaît une interruption de son développement dû à la Première Guerre mondiale. Si vous prêtez attention aux différents styles ou aux dates gravées dans la pierre, vous trouverez ces deux phases : avant 1914, après 1920….

En remontant l’enfilade côté pair, jetez particulièrement un coup d’œil sur une maison de style cottage (n°50) ; admirez le bow-window et le jeu de briques du porche de la maison voisine (n°48), les sgraffites du n° 44 ou le vitrail d’imposte du n° 40….Le côté impair de la rue est plutôt bâti de petits immeubles de rapport. Une motion particulière pour l’immeuble situé au n° 37, bel exemple d’Art Déco avec ses bandeaux en mosaïques dorées, noires et vertes… » 

Rappel, ces promenades, réalisées avec l’aide de Sylvie Mazaraky peuvent être consultées en formant le site www.monument.irisnet.be/publications

 

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BIBLIOGRAPHIE RECENTE

 

Meganck Léon

L’artiste et la nature.

Jusqu’à ce qu’amour et beauté s’ensuivent.

 

Mazaraky Sylvie.

L’Art Nouveau, passerelle entre les siècles et les arts.

Edition Racine, 2006.

 Art Nouveau in Europa, een internationale stijl rond de Eeuwwisseling.

 Lannoo, 2006.

Collaboration aux promenades forestoises de la Région Bruxelloise :

www.monument.irisnet.be/publications. 

Geerinck D et collaborateurs. Marc Dellisse à Forest.

Bruxelles, ville d’arbres.

Papens Gilbert et Poot Charles.

Forest en cartes postales anciennes.

 

Bernard Tabanous. 
 www.bernardtabanous.com

 

 

Autres publications de référence.

 

Meganck Léon -

Histoire naturelle de Forest. Presses communales de Forest – 1993                                                              Le parc Jacques BREL à Forest. L’école et la Ville – 1984.                                                                                 Le Kauwberg au fil des saisons. Presses Universitaires de Bruxelles.                                                          Tant qu’ils se souviendront ;  Témoignages des gens de chez nous - 1979 -                                                 L’écologie à Forest en trente volets. Cf Fondation Duvigneaud                                                                 Promenades dans Forest.                                                                                                                                           d’ Osta Jean.   Dictionnaire historique des faubourgs de Bruxelles. Ed. Paul Legrain.                                      Mémoires candides d’un Bruxellois ordinaire. Ed Racine – 2003.                                                             Francis Jean. La chanson des rues de Forest. Ed Louis Musin – 1976.                                                        Herdies Henri. Pages forestoises  d’histoire et de folklore.                                                                        Norro Gisèle. Forest, petite chronique d’une Abbaye.                                                                          Vandergoten et Vokaer. Le parc Duden 1953.  Ed Delporte 1953.

Verniers L. Bruxelles, esquisse historique . Ed DE Boeck 1941. Histoire de Forest-lez-Bruxelles. Ed DE Boeck – 1949.  Un millénaire d’histoire de Bruxelles.  Ed DE Boeck – 1965. Notes sur le bonheur. Ed Labor – 1970.                                                                                                                                                          Vokaer J.P. Par les rues de Forest.  Imprimerie Cantrin – 1954.                                                                 Wauters Alphonse. Histoire des environs de Bruxelles. Ed. culture et civilisation - Bruxelles .

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Marc-Jean,Léon et René ont le plaisir de vous offrir ce blog consacré à la promenade  « Altitude 100, Parc    Jupiter "». Un travail d’équipe réalisé avec l’aide de fonctionnaires communaux enthousiastes et compétents, avec la présence de membres du Cercle d’Histoire et du Patrimoine de Forest ,   et celle de membres du cercle Présence et Actions Culturelles de Forest.  avec l’apport des documents de Willy, coiffeur pour dames, Chaussée d’Alsemberg. Et puis avec Bernard qui m’a dit récemment « Et pourquoi pas en faire un blog de vos promenades ? » Dans quelques jours, nous pourrons dire, tous ensemble, « C’est fait »  Léon et René.


Cercle d’Histoire et du Patrimoine de Forest a s b l.

Avenue Van Volxem, 176/4 – 1190 Bruxelles Forest

Présidente : Nelly De Roover-Dryon, tél.  02 376 55 09.

Présence et Action Culturelles, section Forest.

Maison de la Solidarité-  ‘Les Eglantines’

Rue des Glands, 31 – 1190 Forest.

jseghers2003@hotmail.com

 

 

 

 

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