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Promenades Forestoises

3 janvier 2013

Promenade VI - Le Parc Duden

SOUS LE PATRONAGE DE MARC-JEAN GHYSSELS.

BOURGMESTRE DE LA COMMUNE DE FOREST

Léon Meganck.                                                           René Rochette.

       Licencié en Sciences Botaniques.                                                                         Enseignant retraité.                  

Ancien collaborateur du Professeur                                                                             Guide nature.                               Paul DUVIGNEAUD .

 

En collaboration avec Christian, Gilbert, Jean-Louis, Raymond, Annie, Sylvie, Marc, Evelyne, Willy, Bernard , Magali, Paul et François…

… Et avec « Présences et Actions Culturelles » que préside Jean,

vous présentent,DANS LE CADRE DES PROMENADES FORESTOISES,

                              

LE PARC DUDEN

 

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Editeur responsable : renerochette@yahoo.fr

Nos promenades sont présentes sur notre site : http://forest12.canalblog .com

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Promenade VI – Le parc Duden.

Pp 1,2 – Présentation.

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P3  - Table de matières.

P4  - Itinéraire.

1       - Square Lainé.

2       –Esplanade.

3       –Historique.

4       – Allée des Catalpas.

5       – L’Ange noir et le Pont Rustique.

6       – La Chapelle.

7       – L’Union Saint-Gilloise.

8       – Le Pavé des Tilleuls.

9       –La Campagne Mosselman.

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10  –Le Sukkelweg.

11  –La Croix de pierre.

12  –La rue du Mystère.

13  –Entrée par la rue de Bourgogne.

14  –Allée des Géants. Allée des Ecureuils.

15  –Hêtre à feuilles laciniées.

16  –Le château et ses écuries.

17  –Entrée Avenue Victor Rousseau.

18  -Drève domaniale, le kiosque.

19  –La perruche à collier, Avenue Besme…

20  –La maison du Garde.

21  – Le sentier de Diane.

22  -  Jardin Art-Déco.                                                                                             Annexes. Inraci-Narafi.                                                                                                 Nos arbres-Commentaires.                                                                                     Les références géographiques sont empruntées au livre de Vokaer et Vandergoten offert par Jean-Pierre. Encore merci. Ajoutons-y un complément d’information de Van Lil noté VL dans le texte.                                                                                                           Deux cercles culturels forestois apportent régulièrement leur soutien…                                                                        Forestum, revue du Cercle d’Histoire et du Patrimoine de Forest.

            176/4, Avenue Van Volxem- 1190 Forest  Bruxelles

            Présidente :Nelly De Roover-Dryon, tél. : 02 376 55 09

            Pacotille, revue de Présences et Actions culturelles, section de Forest.

            Maison de la Solidarité « Les Eglantines »

            Rue des Glands 31, 1190 Forest .      jseghers2003@hotmail.com

1 – Square Lainé.

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Lainé est un architecte paysagiste qui mit son talent au service de Léopold II et collabora grandement à l’aménagement de Bruxelles et particulièrement de Forest.Il avait conçu lui-même l’espace où nous nous trouvons et qui relie harmonieusement le parc de Forest (1882) au parc Duden (1912). Mais ce n’est qu’en 1949 qu’il est aménagé. Autrefois espace de jardin un peu marécageux, comme le montre un dessin au fuseau d’Adnet. Ce superbe square a mis en valeur les deux parcs forestois et servi, avec l’entrée du parc Duden, de cadre remarquable à des expositions de sculpture. La reine Elisabeth rehaussa l’une d’entre elles de sa présence.

 Prévoyant, c’est le 16 juillet 1884 que   Léopold II achète à la veuve Dupont un terrain rue du Sable qui lui permettrait (ultérieurement) de relier sa propriété au « Parc Royal de Saint-Gilles ».VL183

            Récemment « le temps du vent »réalisé par Pierre Ruelens, prêté à la Commune a embelli le square de ses formes surprenantes. Elle a fait place à une structure métallique offerte par la Région à la Commune : « Un arc-en-ciel unicolore ».

C’est une œuvre d’art contemporaine qu’on aime ou pas :  15 mètres de longueur,  en acier de couleur rouille. Elle apporte sa beauté à ce petit coin de verdure qui n’en demandait pas tant.

L’auteur, Mauro Staccioli est ravi : « les deux surfaces de l’arc-en-ciel reçoivent la lumière du jour. Les pieds de l’arc-en-ciel fixés au sol par un bloc de béton, sont en hauteur pour symboliser la légèreté de l’arc. La couleur rouille, couleur de la terre, a été choisie pour que l’œuvre cadre dans son espace. »

Willem Draps, ministre à l’époque, ne tarit pas d’éloges : « Cette œuvre qui a fait l’unanimité, est un équilibre suspendu qui donne une approche picturale à l’endroit. Il s’agit d’une sculpture « intervention » dans le sens où elle participe à son environnement sans empêcher ce dernier. ».

Merci, Monsieur le Ministre pour ce chef-d’œuvre offert à notre Commune et pour vos commentaires qui sont dignes de votre talent. L’œuvre, le titre et les commentaires  sont en harmonie avec une certaine forme d’art contemporain. Bravo, les artistes ! RR

2 – L’esplanade et son panorama.

          

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  Empruntons une des deux allées latérales pour pénétrer dans le parc proprement dit. Au fur et à mesure qu’on franchit les paliers successifs on bénéficie, en se retournant, d’une vue de plus en plus large du centre de Bruxelles que domine la haute silhouette du Palais de Justice. On finit par aborder la prestigieuse esplanade encore dénommée la « demi-lune ».

Au fond de la perspective, adossé à la hêtraie, veille le buste de Léopold II, le créateur du square Lainé et des deux parcs. Sur ce socle nous pouvons lire…

LEOPOLD II

BIENFAITEUR DES PARCS PUBLICS.

WELDOENER DER OPENBARE PARKEN.

Le lieu, imprégné de grandeur, est entouré d’un alignement de tilleuls. Observons un peu plus longuement ce superbe panorama. Nous pouvons encore venir du Square Lainé par les nombreux escaliers sur lesquels étaient exposées les statues dont une d’entre elles était l’œuvre de la Reine elle-même. Inutile de dire que les œuvres de Victor Rousseau y tenaient une place de choix.

Parmi les nombreux arbres remarquables qui décorent notre demi-lune, observons…

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L’IF.- Rarement spontané chez nous, on le rencontre particulièrement dans les parcs. Sa croissance est très lente : un arbre de 20 cm de diamètre a environ 200 ans. Ses fruits, portés par les plants femelles,  sont des baies rouges à ne pas consommer car elles sont vénéneuses. Le feuillage lui-même est toxique. Pour la petite histoire, retenons que l’if était commun dans les cimetières. A l’époque où les chevaux tiraient le corbillard, bon nombre d’entre eux, friands de ce feuillage, périrent à force d’en avoir consommé.

LE SAPIN BLEU ou sapin du Colorado a été découvert en 1862. C’est le cultivar « Glocusar koster » qui est le plus populaire des sapins bleus. Cf Internet.

            La fleur : de gros cônes denses et décoratifs.

            Les feuilles : les aiguilles sont larges et d’un bleu argenté caractéristique, bien      souvent serrées sur des rameaux trapus. Il décore harmonieusement notre esplanade en compagnie d’un grand nombre d’autres conifères plus fréquents dans nos parcs que dans notre milieu naturel.        

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3 – Historique.  

a– Histoire locale avant 1900, le Bois de Heegde.

D’une manière générale, cette histoire locale reste valable pour le parc Duden et pour le  parc de Forest….            Jadis, au cours de l’ère secondaire, la forêt carbonifère couvrait la plus grande partie du globe.                    De -300 millions à –65 millions d’années, elle était particulièrement dominée par les Lépidodendrons et les Calamites, ceux-là mêmes qui nous léguèrent le charbon fossile.

            Revenons à des temps plus récents. Au Moyen-Age, la Forêt de Soignes faisait partie de la forêt dite charbonnière, rappelant l’origine du charbon de bois qu’on employait pour extraire le fer de la limonite et de l’hématite. Elle se terminait par le bois de Heegde qui s’étendait de Boitsfort à Forest et dont la Rue Vanderkindere  constituait, paraît-il, une drève. Le Parc Duden actuel et le Bois des Sept Bonniers jusqu’en 1828  faisaient partie de notre plateau forestois. Peu propice aux cultures traditionnelles, le sol sablonneux du haut de notre Commune, demeura longtemps boisé.

b - Le parc Duden.

 « Wereldsheide », la bruyère séculière, appartenait à l’ancien  Kruisbos.  Un acte de 1434 dit : den cruysbosch dat de werelsheyde te hetene plach..               Ce toponyme soulève un intéressant problème : celui de l’étendue de l’ancienne forêt charbonnière, dont la plupart des auteurs admettent qu’elle s’étendait  jusque dans la partie élevée de Forest et dont le parc Duden serait un des derniers tronçons.  La période républicaine marque la fin de notre Abbaye et de sa puissance.                               Le roi Guillaume des Pays-Bas avait reçu personnellement une grande partie de la Forêt de Soignes dont faisait partie notre Bois de la Croix. C’est la Société Générale , créée dans ce but, qui était chargée de vendre le tout . En 1829, elle  vend le bois de la Croix à un nommé Mosselman.  Celui-ci y fait construire une maison relativement imposante, la campagne Mosselman.

            En 1869, Duden, un négociant allemand  rachète le « Bois Mosselman » et construit la « Campagne Duden. » C’est en 1905 qu’il lègue sa propriété au roi    Léopold II qui lui-même  le cèdera à l’Etat. A  partir du 1er mai 1912, Madame Duden étant décédée, la Campagne Duden sera ouverte au public et deviendra «  le Parc Duden. ». D’une superficie de 22 ha  19 a, c’est une hêtraie quasiment  pure de type acidophile – qui aime les sols acides. On y rencontre néanmoins des bouleaux, des sorbiers, des châtaigniers, des érables et des chênes. Le site est classé par Arrêté royal depuis le 26 octobre 1973. La Donation Royale en est le propriétaire et a la charge de l’entretenir. La Commune de Forest en est le bénéficiaire. Depuis 2006 l’Institut Bruxellois de Gestion de l’Environnement est chargé de l’entretien de notre Parc Duden.

 

4 – Allée des Catalpas

  

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Le  Catalpa est un arbre à très grandes feuilles et à fleurs en grosses grappes. Ses fruits ressemblent à de grands haricots. Originaire  de l’Amérique du Nord, il appartient à la famille des Bignoniacées.

Jadis, un chemin partait de la chaussée de Bruxelles, passait par la « demi-lune » et aboutissait à l’avenue Gabriel Fauré. L’allée des Catalpas , si elle ne suit pas exactement le même tracé que l’ancien chemin, le remplace cependant aujourd’hui jusqu’à l’allée de l’Ange Noir.

 

            Le premier tronçon a une allure agréable. Sans contrainte, car nous sommes en descente, on se fait escorter par le double rang de catalpas jusqu’à l’angle droit que fait l’allée. Un certain nombre de ces arbres manquent malheureusement à l’appel. Là, nous bénéficions  d’une vue plongeante sur la  paroisse Sainte-Marie,  le quartier du Pont de Luttre et la Commune d’Anderlecht. Nous venons de côtoyer une très grande diversité d’arbres : mélèzes, chênes, robiniers, frênes….

 A cet endroit , tous les ans, un couple de hiboux  (Asio otus) élève avec succès sa nichée. Au mois de mai, on peut entendre le cri émouvant des jeunes.

 

            Devant nous, le café du Panorama . Il portait bien son nom et de sa terrasse, le spectacle était d’autant plus remarquable qu’aucun immeuble ne l’égalait en hauteur. Il aurait pu s’appeler «  A l’ancienne chapelle de Saint-Antoine », celle-ci se dressant jadis à cet endroit.

            A nos pieds, là où s’amorce l’Avenue Massenet, se voyait encore, vers les années 1920,1930, le cabaret de Christus Grimau, percepteur de l’octroi sur la route de Forest à Bruxelles. La maison portait comme enseigne «  A l’ancienne Barrière » et fut construite par l’administration communale. En effet, en 1827, le 21 mars, le Conseil Communal décida de construire un four à briques afin d’élever un nouveau local d’école et estima qu’il serait très avantageux pour la Commune d’édifier, en même temps, une maison pouvant servir d’estaminet sur le terrain…cf Vander Goten.

 

5 -  L’ange noir et le pont rustique.

            Au bas de  l’allée des Catalpas, nous croisons l’allée de l’Ange Noir. La statue qui se trouvait  à l’angle des allées a

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disparu en 1949. Elle représentait en fait « la Victoire agenouillée ». C’est son aspect sombre qui lui avait valu le surnom de  «  l’ange noir ». 0n en conserve une belle carte postale. L’endroit est à présent fort clairsemé et a fortement  subi les effets de l’érosion.

            Un peu plus bas , nous nous trouvons à l’intersection de l’allée du Pont Rustique et de l’allée du Chef-garde.  Nous empruntons celle de gauche qui rappelle un pont rustique  démoli depuis belle lurette. Il enjambait le ravin dit « des Anglais ». On peut encore escalader avec prudence les restes du fameux escalier qui partait du pont et nous emmenait vers le haut de l’allée de l’Ange Noir. Le lieu est sublime. On peut encore y découvrir des luzules (Luzula silvatica) et des gouets (Orum maculatum).

 

Légende ou réalité ?

            Le fils de Mr Duden étant mort, le père avait fait élever à sa mémoire l’Ange Gardien. …A chaque Noël le châtelain allait sur le socle allumer les cierges d’un sapin choisi pour la circonstance. Quelques amis l’accompagnaient. Le cortège partait du château et se dirigeait vers le mémorial pour y accomplir le rite pieux. Certain soir, le 25 décembre, il y a bien des années, un mage à la barbe blanche s’était joint à la procession. Ce voyageur majestueux avait eu ses peines….Et cette présence royale apportait la consolation au maître mélancolique de la sylve enclose. Il se courba respectueusement devant l’invité inattendu : « Sire, dit-il, je n’oublierai jamais ce geste bienveillant ».

On sait  qu’à sa mort, M. Duden laissa son parc par testament au roi à la barbe d’argent. Celui-ci s’empressa d’ouvrir largement l’oasis à tous les petits enfants du village …

 

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 6 – Drève de la Chapelle.

 

            Au bas de l’allée du Pont Rustique,  nous atteignons un carrefour où se joignent l’allée de la Forêt de Soignes, l’allée des Aubépines, le Pavé des Tilleuls et la drève de la Chapelle. Celle-ci, à notre droite, est toujours flanquée de ses tilleuls. C’est notre plus belle entrée du parc.

            La chapelle a effectivement existé. A l’occasion d’offices religieux, les familles Duden et Momm s’y rendaient régulièrement. Elle devint la maison du chef-garde qui y élevait une petite basse-cour. Son  emplacement est désormais engazonné.

7 – Union-Saint-Gilloise.

            En 1897, le Club de football  de l’Union Saint-Gilloise jouait encore sur la place Van Meenen. L’année suivante, le club faisait ses débuts dans les championnats fédéraux. Il ne va pas tarder à déménager au Parc Duden. Il signe en 1909 un bail emphytéotique ( 99 ans) et va occuper l’ancien potager  du parc, chaussée de Bruxelles, avec une tribune provisoire.

            Laquelle tribune a été inaugurée le 14 septembre 1919 en présence du Prince Léopold, du Bourgmestre Omer Denis et du baron de Laveley.  Suite à des transformations importantes une nouvelle inauguration a lieu le 29 août  1926 en présence cette fois du Prince Charles. Rappelons que l’ensemble – tribunes et installations art-déco – a fait l’objet d’un classement.

            Le Club de la Butte  a marqué le football  par ses performances et par la personnalité de ses joueurs et de ses dirigeants…60 matches consécutifs sans défaite puis une  rencontre historique avec le Daring  qui mit fin à cette performance unique et provoqua une rivalité sportive entre les deux clubs bien mise en évidence par la pièce de théâtre « Bossemans et Coppenolle ».

«   Union un jour, Union toujours » est resté un slogan qui existe encore de nos jours.…

 

« Tusschen Eijde de Schats » ou « entre la Bruyère et le Parc à Bétail »…Le lieu était situé dans le Kruijsbosch, à front de la Chaussée de Bruxelles, là où se trouve actuellement la plaine de football de l’Union Saint-Gilloise. Eijde est sans doute une graphie déformée de heijde (bruyère) et schats désignait un lieu clôturé servant à parquer du bétail. Il s’agit probablement d’un lieu dérodé dans une dépression du bois et réservé à la pâture.

8 – Le Pavé des Tilleuls.

 

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           Asphalté depuis quelques années, ce chemin est resté pavé pendant longtemps. Sa descente surtout faisait très mal aux mollets du joggeur.

            C’est en quelque sorte le prolongement de la Drève de la Chapelle. Son allure est champêtre et rustique à souhait. A droite, le petit vallon justifie le nom de «  pelouse pittoresque » que lui ont donné J.P.Vokaer et H. Vandergoten. Des marronniers, quelques frênes, un buisson de noisetiers dispensent aussi leur fraîcheur et constituent un lieu de prédilection pour le pinson ( Fringilla coelebs).

 

            A notre gauche, nous avons la Pelouse des Chevreuils. Ne cherchons plus les petits cervidés, ils ont disparu entre les deux guerres. Quelques moutons les ont remplacés jusqu’aux  environs de 1955. Ils logeaient  dans la petite maison appelée « Blanche Neige»,   au Pavé des Nains  Des frêlesconstructions évoquant les fables de Grimm, il ne restait plus que cette Maison de Blanche Neige disparue depuis longtemps.

Au bord  de cette pelouse, on admirera un pin noir d’Autriche ( Pinus nigra austriaca ).  Au milieu, se serre un groupe de rhododendrons, qu’on appellera de préférence par leur nom français bien plus poétique de « rosage ».

9  – La Campagne Mosselman.

 

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            Nous arrivons au sommet du  Pavé des Tilleuls, devant «  la Campagne  Mosselman ».  C’est la demeure des premiers propriétaires privés du Parc après la vente    du Kruisbosch par la Société Générale.

 

            Elle devint la maison des gardes en 1912 et est occupée aujourd’hui par l’INRACI.. Les anciennes forges , en face, servent maintenant de local pour le personnel du Domaine.

Nous avions émis des réserves quant à la précision de nos premiers enseignements. Jean-Louis a pris le dossier en charge… 

« Nos doutes étaient fondés. Edouard Louis François Mosselman (1790- ??), négociant en vins achète en 1829 le Cruysbosch appartenant à la Société Générale à qui le roi des Pays-Bas l’avait cédé.  Il habite n° 1 Rue Saint-Ghislain et cette demeure est toujours visible dans le jardin du Mont-de-Piété. La propriété acquise a une surface de 17 bonniers et Mosselman y fait construire le bâtiment qui domine encore aujourd’hui le terrain de l’Union Saint-Gilloise. Le « Bois Mosselman » sera vendu à Wilhelm Duden en 1869.   Je développerai l’affaire Mosselman dans un article à venir,…JL. » .

10- Le Sukkelweg.

            La pente est raide. Heureusement, nous l’abordons en descendant. A notre droite, on s’arrêtera un moment devant la jeune hêtraie datant du milieu des années ’60. Elle remplace le potager, la serre et la pépinière qui s’y trouvaient. De part et d’autre du chemin, nous découvrons un milieu très ouvert. Les hêtres, clairsemés ménagent une flore herbacée qui comporte des luzules, des oseilles et des épilobes en épi.

            La hêtraie résonne partout des cris de la perruche à collier (Psittacula kraméri), nouvelle locataire du parc. Avec la perruche jeune  veuve (parc de Forest) et l’ouette d’Egypte (parc du Bempt), c’est la plus spectaculaire des invasions que subit Bruxelles  en ce qui concerne le monde des oiseaux.

            En 2004, nous avions écrit : « un peu plus bas, à notre droite, on rencontrera quelques beaux châtaigniers. Malgré une santé chancelante, ils ont déjà donné naissance à de nombreux sujets éparpillés aux alentours. ». En 2013, les jeunes pousses ont repris le flambeau.

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11 -LA CROIX DE PIERRE .

 

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            La voici, cette croix célèbre qui a donné son nom au Kruisbosch. Une croix est toujours une présence évocatrice. Celle-ci n’est plus un mystère  depuis les  recherches de Henri  Herdies et l’histoire racontée par Albert Van Lil , un écrivain forestois, dans  le  « Folklore brabançon ».                             

            « Ainsi Jan Vranckx tue le prêtre Jan  Paridaens, mais est arrêté. Comme il a probablement avoué rapidement, il est condamné, suivant la coutume de l’époque, à un pèlerinage à Compostelle, à Rome ou en Terre Sainte, à pied et avec l’obligation de mendier son pain.

D’après le professeur Fernand Van Hemelrijck , spécialiste en histoire du droit, la condamnation  au pèlerinage était accordée pour un homicide, involontaire ou accidentel, ou un meurtre avec circonstances atténuantes, mais non pour un assassinat (préméditation). Un tel pèlerinage durait généralement de deux à cinq ans, et devait être prouvé par une attestation de chaque hébergement et une lettre avec empreinte du sceau de l’évêque du lieu de destination. Bien souvent le pèlerin, comme  preuve supplémentaire, ornait son chapeau ou son vêtement de coquilles ramassées sur les côtes qu’il avait fréquentées. En France, de tels pèlerins étaient connus comme « coquillards ».

            Henri Herdies (FB 19, n° 171, p 246) nous raconte que, le 19 août 1491, Hoze Colyns, Echevin à Forest, a noté que,  peu de mois auparavant,  dans l’église paroissiale, Jan Vranckx s’était agenouillé devant Colyn Paridaens, le représentant de la famille du défunt, pour lui demander publiquement pardon .

Ensuite l’abbesse avait fait don d’un coin du bois près de l’endroit du meurtre, et Jan Vranckx y avait édifié une croix expiatoire, qui existe encore à l’angle de la chaussée de Bruxelles et de la rue du Mystère. Depuis lors, le bois s’appelle « Kruisbosch ». Sur cette croix, avait été fixée une plaque indiquant …

                                   Salut ! O Croix !     O Crux Ave

                                   Espoir unique.!       Spes Unica.

 

Il y a bien longtemps  que cette plaque a disparu. Le vandalisme ne date pas d’aujourd’hui.

Jusqu’en 1915, l’actuelle rue du Mystère s’appelait la rue de la Croix de Pierre.

 

12 – La rue du Mystère.

            Quelle était l’origine de cette croix de pierre ?

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            Nous venons d’en reproduire l’origine due à Van Lil.                           Entretemps les rumeurs couraient. L’une d’entre elles  reste encore présente dans l’esprit de certains Forestois… . « …A cet endroit, un mystérieux cavalier aurait trouvé une mort accidentelle et on y creusa sa tombe ».

Ce fait et cette croix ont donné son nom à la rue du Mystère qui, du temps où elle était encore une impasse à ornières s’appelait « ‘t Straatje van eenen Mensch » - La ruelle  d’une personne.- à cause de son étroitesse. Antérieurement, elle portait le nom de « Kruisweg » ou Chemin de la Croix.

Notre actuelle Rue du Mystère s’étend en réalité sur l’ancienne propriété Zaman. Ce qui reste de l’impasse, c’est cette petite partie de la rue qui jouxte le mur d’enceinte  d’une largeur de 2,50 mètres et qui domine le reste du chemin.

Elle a eu son heure de gloire durant la guerre 1940-1945 lors des alertes, lorsque le parc Duden servit de refuge à tous les Forestois….

            « Au cours de l’une des plus importantes alertes à Forest, un vieil habitant de la commune, M. Debont, entrepreneur de son état, s’était mis à approfondir une  tranchée de dérivation, sise à mi-côte d’un talus. Il abandonna cependant son travail, préférant se construire un abri solide à proximité de son domicile. Ce furent les frères de l’école Saint-Denis qui occupèrent la tranchée lors des alertes suivantes. Toutefois,  l’exemple de M Debont ne fut pas inutile. L’idée de construire un abri couvert germa chez plus d’un. ..

Un beau matin,  on apprit que M. Herssens, fonctionnaire pensionné, habitant rue du Mystère, possédait un abri à la lisière du bois. Mr Herssens n’était pas peu fier de son œuvre à laquelle ses voisins avaient collaboré financièrement et matériellement…il donnait très  aimablement à quiconque visitait son abri, toutes les indications voulues.

En cas d’alerte, une petite échelle lui permettait d’escalader le vieux mur de l’antique Chemin du Mystère, ensuite un escalier conduisait à l’entrée de l’abri. A l’intérieur, des bancs. Contre la paroi des tapis et des crans prémunissaient les vêtements contre les taches.

D’autres abris succédèrent à celui-là….Il y  en eut bientôt cinq,  ceux de MM Herssens, Potte, Vander Goten et celui « du laitier ».

C’est en souvenir de cette initiative qu’un de chemins du bois s’appelle l’allée des Troglodytes.

13- Entrée par la Rue de Bourgogne.  

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Nous pénétrons à nouveau dans le Parc Duden en empruntant cette fois l’entrée qui fait face à la Rue de Bourgogne. Parfois condamnée par la Donation Royale, régulièrement forcée par les riverains, cette entrée figure sur certaines cartes du parc. Elle permet d’éviter le dangereux carrefour avec la chaussée de Bruxelles.

A gauche de cette entrée, un petit coin du parc encore un peu protégé. On peut y découvrir le muguet (Convallaria majalis) et le gouet tacheté (Arum maculatum).

            A droite, une grimpette nous invite vers le haut du parc. A éviter tant que la lutte contre l’érosion n’aura pas sécurisé l’accès. Un panneau de l’IBGE attire particulièrement votre attention sur le danger que réservent les hêtres en équilibre « peu stable « .

 

14a – L’Allée des Géants.

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            Abordons seulement l’Allée des Géants. Celle-ci  contourne l’allée des Jacinthes évoquée précédemment pour croiser l’allée des Troglodytes. Ce nom n’a rien à voir avec l’oiseau du même nom, par ailleurs  familier des lieux. Il évoque les abris construits pendant la guerre 1940-1945 pour se protéger des bombardements. En chemin, à droite, nous distinguons de jeunes châtaigniers et quelques chênes. Mais le plus gros hêtre du parc a été abattu il y a peu, à quelques mètres de l’allée en question. A 1,50 m du sol, il mesurait 5,02 m de circonférence et atteignait une hauteur de 30 m  Un géant assurément.

            Nous négocions la grande courbe  contournant un Fond des Fougères planté de hêtres. Les arbres, très serrés, ont transformé le biotope, au grand dam des fougères-aigles (Pteridum aquilium)  qui en faisaient la caractéristique. A droite, on s’arrêtera devant le  Ravin des Ronces. C’est le seul ravin encore intact de l’antique Kruisbosch. Il n’y a pas encore de trace d’érosion et la sous-végétation est toujours prospère. Puisse l’avenir lui préserver son intégrité ! C’est le domaine préféré du rouge-gorge ( Erithacus rubecula) , du troglodyte mignon (Troglodytes troglodytes) et de la grive musicienne ( Turdus philomelas) et du  renard.

14b - L’Allée des Ecureuils et ses affleurements de sable.

         

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   On peut tâter ici le sable tertiaire qui constitue l’étage bruxellien en évoquant un peu de géologie… Les couches constituant le sol et le sous-sol du Parc Duden ont été étudiées au début de 1900 par un géologue anglais du nom de Sir Charles Lyell.

Le sable et le grès calcaire au Nummulites herbeti (foraminifères) appartiennent à l’étage Laekenien. Le sable blanc quartzeux  renfermant des grès lustrés arrondis appartiennent à l’étage Bruxellois. Le sable très fin à Nummulites planulata appartient à l’étage Yprésien.

 

14c-  Le Carrefour du Magnolia.

            Mais où est-il passé, ce magnolia qui a donné son nom au carrefour ?  Et le Sylvain, ex-champion poids lourd des hêtres du parc ?          

            On n’aura plus l’occasion de voir la mare aux oiseaux encore signalée par Vokaer et Vandergoten vers les années 1950.  C’était une source d’approvisionnement  bien utile pour les volatiles  dans un bois qui manque cruellement d’eau de surface. Quand on compare la carte établie par ces auteurs  vers 1950 et la situation actuelle, il est effrayant de constater toutes les pertes  subies par la nature. Que peut-on encore espérer de l’avenir ?  Ne peut-on établir une meilleure harmonie entre les loisirs et la  nature ?

            A cet endroit pourtant une relève semble assurée, avec une jeune érablière plus favorable à la flore des sous-bois : millepertuis perforé ( Hypercum perforatum ), euphorbe (  Euphorbia peplus ), berces (Herbacleum spondyllium ) et muscatelles ( Adoxa moschatellina ).

15 – Le hêtre à feuilles laciniées.

            Un peu plus haut, à l’angle de la pelouse, nous tombons nez à nez avec un hêtre au feuillage véritablement

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déroutant. Les feuilles qui le composent sont très finement découpées et donnent à l’ensemble un aspect si touffu qu’on croirait une autre espèce. Ce n’est pourtant qu’une variété du hêtre ordinaire ( Fagus sylvatica lasciniata ). Nous approchons du château Duden par l’arrière d’où nous surplombons l’Allée des  Ecureuils et le Fond des Fougères. Il est encore possible d’apercevoir un écureuil roux ( Scurius  vulgaris) . Mais celui-ci devient de plus en plus rare, et puis ses effectifs fluctuent  avec l’abondance ou non  des faines.  Par contre, on aura peut-être plus de chance de surprendre le vol du faucon crécerelle ( Falco tinnunculus).

16-Le château DUDEN.

 

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            Nous voici au pied du château.

 «  Edifié en 1873, sa façade principale est de style néoclassique. Elle est pourvue de larges fenêtres surmontées de frontons courbés et terminée en angle par des  bossages. Les fenêtres mansardées sont de proportions moins heureuses et altèrent l’unité de ce beau bâtiment auquel on accède par une entrée surmontée d’un baldaquin de verre dont les fausses tentures semblent retenues par des embrasses, et qui porte sur des minces piliers de fonte ».

 

UNE HISTOIRE D’EAU.

« Au début de 1875 le gros-œuvre du château Duden est terminé et, le 4 juin, l’ingénieur Moreau …est autorisé à installer dans la propriété une machine à vapeur pour l’approvisionnement en eau VL182 ».

« … De part et d’autre du château, il y a un ravin. Dans le ravin Nord, coulait, du temps des Duden, un petit torrent venant d’une pièce d’eau qui s’étalait entre la maisonnette aux quatre portes et le château. Le parc étant totalement dépourvu d’eau, les propriétaires avaient réalisé cette fantaisie par le collecte des eaux de pluie dans deux grands réservoirs placés sous le combles du château et mis en communication avec le vallon. ».

NB . Il n’y a pas plus d’eau aujourd’hui qu’hier, le sol est perméable jusqu’à une profondeur importante.

            Centre d’études coloniales durant les années 1913-1933 , le château servit ensuite de refuge aux enfants espagnols qui fuyaient la guerre civile dans leur pays. Depuis le mois d’octobre 1939, c’est l’INRACI –NARAFI , électronique appliquée, technique de la cinématographie, photographie, informatique – qui a succédé à l’école d’études africaines. Cf annexe 1.

 

17 – Entrée Avenue Victor Rousseau.

 

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           Empruntons la drève principale pour parvenir à l’Avenue Rousseau. Elle traverse  une futaie maintenant bien clairsemée. Les hêtres sont vieux de près de 200 ans, et pourtant de moins en moins protégés. Leurs parties creuses font cependant  le bonheur du pic-vert (Picus vulgaris), de l’étourneau-sansonnet (Sturnus vulgaris), du choucas des tours (Corvus  monedula) et de plusieurs espèces de chauve-souris.

            Quant à la grille d’entrée et les pilastres, elles proviennent de l’ancienne propriété Charlier  qui faisait face  au Parc Duden. Cette propriété est aujourd’hui entièrement lotie, entre l’avenue Neptune et l’avenue Minerve. Avant d’aller de l’avant, admirerons le buste de Victor Rousseau, le sculpteur forestois bien connu, buste réalisé par G. Vandevoorde.       

            « A la même époque, Duden fait construire en face de sa villa, les grandes

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écuries qui ravissent les promeneurs. Elles ont été conçues en style pittoresque comme un petit château pour enfants, pourvues d’une petite tour, de toitures à lucarnes, de corniches en bois découpé. Le tout séduit par son allure à la fois naïve et charmante. »

18 – Drève domaniale.

            Depuis la grille, empruntons à droite la drève domaniale. Rappelons qu’une drève est un charmant belgicisme qui signifie « une allée carrossable bordée d’arbres ». Celle-ci est la plus longue de notre parc.

Elle nous amène rapidement au kiosque dont il ne reste plus que quelques gravats sur le promontoire. A gauche, jetons un coup d’œil sur le ravin. Il n’a pas trop souffert des déprédations. Pour cause, on n’y circule pratiquement jamais.

Au bout d’une centaine de mètres, on ne peut manquer le plus haut frêne de Forest.(Fraxinus excelsior). Il mérite bien ici son nom de frêne élevé puisqu’il atteint la hauteur respectable de 38 m.

 

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La petite plaine de jeux.

Elle est fort délaissée aujourd’hui après avoir été si longtemps une aire de détente pour les écoliers. Les abords sont colonisés par la campanule gantelée (Campanula lutetiana L), le sureau noir (Sambucus nigra) et le houx (Ilex aquifolium ). Ce dernier, un arbrisseau, constitue avec ses feuilles acérées un excellent moyen de dissuasion contre les intrusions trop nombreuses dans les massifs. Ajoutons que vers le haut les feuilles deviennent de plus en plus simples.

 

19 –Les perruches à collier .

            On ne peut plus traverser le parc sans remarquer les perruches et leurs cris perçants. La beauté de leur plumage nous amène à leur pardonner le trouble qu’elles provoquent chez le promeneur solitaire avide de calme et de sérénité. Deux espèces se retrouvent chez nous, à Forest.

            La perruche Jeune Veuve, que nous observons  au parc de Forest.

            Et la perruche à collier, ici, au parc Duden. Elle niche assez haut dans les cavités des vieux arbres  ou dans les nids de pies abandonnés. Sa silhouette est facilement reconnaissable : des ailes en forme de faucille et une longue queue pointue. Son plumage est vert pomme agrémenté d’un menton noir et d’une collerette noire soulignée de rose pour le mâle. Le bec est crochu, rouge rose.

Sur notre lancée, nous franchissons la grille du parc. Devant nous, l’Avenue Besme et plus loin le parc Jupiter, étudié en détail au cours de la promenade 5 centrée sur l’Altitude 100.

20 – Villa néo-renaissance flamande ou la maison du garde.

 

            Elle a effectivement été la maison du garde. Elle est destinée à le redevenir dans des projets à long terme.

Le style RenaissanceLe style néo-Renaissance (de 1860 à 1914 environ) puise son inspiration dans l'architecture de la Renaissance, un courant artistique né en Italie au XVe siècle qui cherchait à ressusciter l’architecture de l'Antiquité gréco-romaine. flamande (XVIe s.) mêle des éléments inspirés de la RenaissanceLe style néo-Renaissance (de 1860 à 1914 environ) puise son inspiration dans l'architecture de la Renaissance, un courant artistique né en Italie au XVe siècle qui cherchait à ressusciter l’architecture de l'Antiquité gréco-romaine. italienne à l’héritage architectural médiévalLe style néogothique (à partir de 1860 environ) est une tendance architecturale mettant à l’honneur les formes ogivales et verticales issues du moyen-âge gothique. Le style néo-Tudor s’inspire plus particulièrement du style gothique teinté de Renaissance qui fleurit en Angleterre sous le règne des Tudors. local. Le style néo-Renaissance flamande (de 1860 à 1914 environ) cherche à ressusciter cette architecture, à la faveur de l’émergence du nationalisme belge. Il se caractérise par des élévationsDessin à l'échelle d'une des faces verticales d’un édifice. Par extension, façade d'un bâtiment ou ensemble de ses façades. en briques et pierres et des formes caractéristiques (pignons,tourellesPetite tour engagée dans un bâtiment, généralement sur un de ses angles.,logettes).cf internet.

21– Le sentier de Diane.

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         A l’angle de l’allée  Domaniale et de l’Allée des Mélèzes, se trouvait la statue de Diane Chasseresse. Il n’en subsiste malheureusement plus que le socle.

 

                   Diane ou Artémis était la sœur d’Apollon,

                   La fille de Jupiter et de Letone.

                   Elle présidait à la chasse.

                   Elle est généralement représentée avec un chevreuil.

 

Empruntons  précisément le Sentier de Diane qui nous invite à un petit rond point, avec deux beaux platanes, deux gros marronniers et un hêtre pourpre qui accuse déjà 1,30m de diamètre à 1,50m du sol. Venons-en aux marronniers (Aesculus hippocastanum), si familiers depuis notre plus tendre enfance.  Nous l’observons avec d’autant plus de sympathie qu’il est actuellement soumis aux assauts d’un papillon minuscule, le Camemaria ohridella. Espérons cette fois que super-Goliath pourra triompher de minus-David.

 

22 –Le jardin « Art Déco ».

 

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         Terminons en beauté par ce jardin rénové en 2012.

         D’abord, «  Qu’est-ce qu’un jardin A.D. ? ».

 Cf le mensuel « Ma ville, notre Planète » édité par Bruxelles environnement. IBGE

Octobre 2012… « C’est un exemple particulier du jardin art-déco structuré autour d’axes primaires et secondaires, avec un équilibre parfait entre les éléments constructifs et la végétation, caractéristique des jardins de ce style… La restauration de cet espace comprend le rétablissement des constructions murales. ».

Le jardin du musée Van Buren à Uccle répond aussi à ces critères.

 

Au cours d’une visite exceptionnelle d’Alain Loden, un guide nature forestois,  nous avions pu observer sur cet espace

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notamment un savonnier, un févier ou épine du Christ, un philodendron, un genévrier, un copalme…

Selon les directives de Léopold II qui avait acquis ce terrain le 16 juillet 1884, Lainé a aligné son square dans la perspective du Palais de Justice, symbole permanent de la loi et de l’ordre.

 

Annexe 1 – INRACI-NARAFI.

«  Nous pourrons déchiffrer la construction de l’univers de demain mais c’est d’un univers en construction qu’il s’agit. Le  futur n’est pas donné. Nous vivons la fin des certitudes.

Est-ce là une défaite pour l’esprit humain ? Je suis persuadé du contraire. »

                                                                              Professeur  Ilya PRIGOGINE.

 

                               Une finalité et des objectifs  dans une grande phrase écrite par un                       « Prix Nobel de Chimie ». On vise haut, à l’INRACI, Haute Ecole                  Libre de Bruxelles Ilya  Prigogine.

Il n’est pas possible de dresser une synthèse des activités de cette école, tant elles sont nombreuses. Retenons que leur programme  comporte

            Un enseignement technique secondaire de qualification orienté vers la                 photographie, l’électromécanique et l’électronique. Tél. : 02 340 11 00.

            Et un enseignement supérieur de type court  (bachelor) avec                     

                        Deux sections techniques : électronique appliquée

                                   Ou techniques de l’image – cinématographie et                                                            photographie.

                        Deux sections économiques : informatique de gestion

                                   Ou relations publiques.   Tél. : 02 340 10 18.

 

« VL-Les statuts de cet institut, libre et neutre, sont publiés dans le Moniteur Belge du 12 août 1939 et, en octobre de la même année, l’école s’ouvre avec 10 élèves, dans le château que la Donation Royale donne en location moyennant le loyer de un franc  par an. »

 

Annexe 2 – Les arbres du Parc Duden.

 

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            Nos hêtres les plus anciens ont plus de 200 ans. Si nous ajoutons les conditions lamentables dans lesquelles certains se développent, nous comprendrons facilement qu’ils s’approchent de la limite d’âge. Pour nous en convaincre, observons le sommet  de certains d’entre eux: les feuilles n’y existent plus.  C’est le début de la fin.

Des cas particuliers se présentent nécessitant  parfois un abattage immédiat. Les racines traçantes de ces arbres ne leur permettent guère de résister aux vents de plus en plus violents et rendent la situation dangereuse. Rappelons dans ce cas particulier les arbres tombés sur des véhicules dans la chaussée de Bruxelles il y a quelques années.

« Nos hêtres les plus anciens ont plus de 200 ans et sont probablement des reliquats de la Forêt de Soignes. La fréquentation du parc augmente au fil des années, de ce fait cela entraîne une érosion  de certaines parties du parc. Une zone a du être fermée par une clôture en châtaignier.

Le hêtre a un enracinement superficiel, ce qui le fragilise. De plus beaucoup d’arbres arrivent en fin de vie, ce qui fait qu’un plan de gestion a été mis en place pour abattre les arbres dangereux, morts ou affaiblis par des attaques de champignons lignivores.

Les arbres sains sont mis en lumière, ce qui provoque des brûlures sur leur écorce dues aux rayons solaires. Le hêtre est une espèce qui supporte l’ombre (schiaphile).Il n’apprécie pas le soleil direct sauf s’il a poussé en isolé et, dans ce cas, il aura développé des branches basses ; voir le hêtre sur la pelouse en face du Lycée Andrée Thomas dans le parc de Forest.

 

Suggestions émises au travers de quelques enquêtes…

 

-         prévoir l’abattage des grands hêtres à moyen terme.

-         Et leur remplacement par des essences plus diversifiées. Même si le hêtre doit rester prédominant….

-         Plantation d’arbustes protecteurs ou à grande valeur biologique…noisetier, houx, buis, cornouiller, groseilliers, fusains, troènes, aubépines….Particulièrement en avant des arbres à haute tige afin de leur apporter une défense plus efficace. Protéger les ronces grâce auxquelles  de nombreux  oiseaux peuvent nicher…. Augmenter les haies sur le périmètre du Parc.

-         Contre la monoculture, d’autant plus qu’avec le hêtre, la couverture végétale herbacée est presque nulle. Suggestions : le tilleul, le charme, l’aulne, l’érable, le frêne, le chêne , le merisier, le mélèze, .. Ces arbres existent déjà mais en trop petit nombre. Ces essences ont le privilège de laisser passer plus facilement la lumière, au bénéfice de la flore des sous-bois.

 

La deuxième vie des arbres.

            Le bois naturel constitue une substance nutritive d’où peuvent naître et se développer notamment toute une chaîne alimentaire…des champignons microscopiques, des insectes, des coléoptères xylophages, des fourmis…

Par ailleurs, des rongeurs, (la couleuvre), le hérisson…

 

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27 juin 2012

Le Bempt massacré

Sous le patronage de Marc-Jean Ghyssels

Premier Echevin de la Commune de Forest.

 

En collaboration avec Christian, Gilbert, Jean-Louis, Raymond, Marc, Annie, Sylvie, Marie-France, Evelyne, Willy, Bernard, Magali, François, Paul

 et Jean, Président de Présence et Action Culturelles - section de Forest.

 

Vous présentent …

dans le cadre des promenades forestoises,

 

Le Parc du Bempt

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Editeur responsable : renerochette@yahoo.fr                                                      Juin 2012

 

LE BEMPT, massacré.

 

                                               Table de matières.

                                      Itinéraire

 

 En guise d’introduction, quelques anecdotes.

Léon Meganck, Henry et Jacques, Verniers, Paul Martens et                 Nelly De Roover-Dryon.

 

1 -

Définition de Bempt  . les bempden à Forest et ailleurs.

2 -

Chaussée de Neerstalle-Art Nouveau.

3 -

Hydrographie. Les ruisseaux de Forest.

4 -

La Senne et ses inondations.

5 -

Les fermes  et les fermettes.

6 -

La villa des Trois Fontaines et le roi Gambrinus.

7 -

Le parc . Classement de la Villa et du parc. Natagora.

8 -

Le Petit Train à Vapeur de Forest.

9 -

Les rues évoquant le Congo

10 -

Les lutins . Le faucon pèlerin.

11 -

La promenade verte. Arbres des zones humides . Le gui.

12 -

L’étang du Bempt.

13 -

Les terrains de sports.

14 -

Les potagers .

15 -

Les maraîchers.

16 -

La rue de la Soierie.

17 -

La rue Max Waller.

18 -

Les MOMM.

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    19 -        Promenade pédagogique

    20 -       A Forest, nos belles plantes font le trottoir.                                                                                                             

    21 -       Notre Bempt.  

 

Périodiques de nos cercles culturels.

 

Forestum, revue du Cercle d’Histoire et du Patrimoine de Forest.

           176/4, Avenue Van Volxem- 1190 Forest Bruxelles

           Présidente :Nelly De Roover-Dryon, tél. : 02 376 55 09

 

Pacotille, revue de Présence et Actions culturelles, section de Forest.

        Maison de la Solidarité « Les Eglantines »

        Rue des Glands 31, 1190 Forest .

        jseghers2003@hotmail.com

 

Les photographies proviennent presque toutes des collections de Nelly De Roover-Dryon, de Charles Poot, de Gilbert, de Léon et de Willy.

 

ITINERAIRE .

001 

 

NOTRE ENIGME.

 

Comment Marie-Antoinette perdit une seconde fois la tête…

            Achetée dans une salle de vente, la statue de « Marie-Antoinette » - qui tient dans ses mains des roses cachant du pain destiné aux pauvres- fut chargée dans un camion. Un incident en cours de route fit … perdre la tête, une seconde fois !

« Marie-Antoinette » resta longtemps représentée sans tête dans le beau jardin de Jean-Baptiste Michiels. Jusqu’à la veille de l’inauguration du parc en 1982, où Corneille, l’ancien concierge de la villa, ramena la tête oubliée de la reine sur un bras triomphateur pour la confier à la restauration. Marie-Antoinette reprit le cours de ses rêveries sous les ombrages des arbres protecteurs des créatures petites et grandes.

Mais où est-elle aujourd’hui cette statue de Marie-Antoinette ?

 

En guise d’introduction.

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Combien de fois y suis-je allé dans ce  Bempt auréolé de mystère ?  Des centaines et des centaines.                                                                                                                                                                      Les quatre saisons m’apportaient d’une manière égale leur part de beauté : ultimes travaux des champs, gels, brouillards, fantômes et neige ; semailles, floraisons, récoltes et fenaisons ; peines, labeurs, mélancolie, émois et fêtes.

Toujours, par les prés, les chemins, les pavés, les haies, j’ai été en quête de l’authenticité sous tous ses aspects. Dans mon carnet de route, mon crayon et ma plume ont griffonné des histoires colorées des maraîchers et esquissé la faune et la flore si riches des pâturages entourés de saules et de peupliers.

Mais souvent je me suis contenté de contempler, en toute quiétude, l’étendue de la plaine, me laissant bercer par les songes, avec comme seule musique le chant des oiseaux et le criquetis des insectes.

Naïvement, je croyais que le Bempt resterait le Bempt. C’était quelque chose d’éternel. Sa possible disparition, dans ma jeunesse, ne m’effleurait même pas l’esprit. Ce paysage séculaire m’apparaissait comme une institution indestructible, à l’abri de toute atteinte.

Hélas, aujourd’hui, mon carnet témoigne de la destruction successive des éléments qui ont fait sa grandeur … et sa candeur. Les souvenirs ne persistent que le temps d’une génération ou deux et les archives ne parlent plus que si les curieux du passé les dépoussièrent. Mais il n’y a plus de racines, donc plus de tiges, de feuilles… et plus de graines. Donc plus de renouveau.

 

J’ai l’espoir que mes croquis jaunis garderont un peu de vie pour inspirer quelqu’épris de tendresse et de légendes.

                                   Léon Meganck, le 7 mai 2005.                                                                                                       Extrait de l’ouvrage « De saule en saule. »

 

ANECDOTES.

009

 « Le Bempt, c’était quelque chose ! » nous expliquaient il y a quelques années, Henry et Jacques. Henry FLOSSY, « la mémoire de Forest », s’est éteint  il y a peu, emportant avec lui tous ses souvenirs. Il était intarissable…particulièrement lorsqu’il parlait du Bempt, de son Bempt. Jacques l’a rejoint depuis peu clôturant par son départ l’ère des maraîchers de chez nous, les berkusers.

 

Notre historien local, Louis Verniers, l’évoque aussi avec nostalgie…

 

            «  Pour l’enfant que j’étais alors, mon domaine privilégié était le Bempt s’étendant largement  entre le trait rectiligne des berges  du canal de Charleroi à l’Ouest  et les rives serpentines de la rivière Senne, à l’Est. Là subsistaient encore à cette époque, nombre de grandes mares où les poules d’eau zigzaguaient  parmi les sagittaires aux feuilles en pointes de flèches et les hauts joncs flexibles sommés d’une gaine de fourrure brune ou noire  douce à caresser  de la paume.

Au-delà du passage à niveau de la voie ferrée vers Bruxelles m’attirait un autre paradis : la ferme de Marcus Stallaert, peuplée de vaches, de moutons  de hauts chevaux luisants et d’une foule caquetante et mêlée  de pigeons, de poules, de coqs et de dindons, placée sous la garde, parfois rageuse, du dogue  tirant sur la chaîne de sa niche, près du grand porche de la cour ». (Notes sur le bonheur, p 42.)

 

ON DEMANDE UN APPRENTI . – L’envahissement industriel.

 

            Un texte paru dans Forestum, publié par le Cercle d’Histoire et du Patrimoine de

Forest, dans la rubrique « La mémoire Vivante de Forest » et cosigné par Paul Martens et  Nelly DE ROOVER-DRYON, Présidente du Cercle.

 

«Traversant les grandes terres du Bempt, mon paquet de tartines sous le bras, je m’achemine à la recherche de mon premier employeur. En contrebas de la rue de la Soierie, les damiers multicolores parfaitement tirés au cordeau, sont exploités par les maraîchers de l’endroit, qui chaque jour, vont vendre leur récolte au marché matinal de la capitale. Passé la limite du passage à niveau de la ligne de chemin de fer Bruxelles-Paris, je pénètre dans la zone du bassin industriel de la Senne. Le caractère champêtre de la paix paysanne fait subitement place à un paysage affreux.

A gauche, la première des industries locales, les Etablissements VAN EYCK, se signale par un amoncellement  invraisemblable d’énormes touries de verre. Des odeurs nauséabondes de produits chimiques flottent dans l’air.

A droite, sur plus de deux cents mètres, des grilles délimitent le territoire des savonneries. Des  alignements de réservoirs impressionnants reliés par des kilomètres de tuyaux , donnent une idée de l’importance de l’usine LEVER FRERES. Les  poudres à lessiver Soleil et Vigor, son renommé savon SUNLIGHT qui se vend en paquets de deux briques, sont connus de toutes les ménagères. Produit d’hygiène d’une pureté garantie, recommandé par les dermatologues, il avait le privilège d’avoir été choisi par nos mères  pour répandre partout une agréable sensation de propreté….

… Arrivé rue des Trois Fontaines, juste avant de franchir le pont de la Senne, je vois pour la première fois le nom de la firme que je recherche, étalé en grandes lettres noires, sur une façade latérale d’un bâtiment. Les ateliers DEMOOR sont implantés entre la Senne et le canal de Charleroi . L’aspect extérieur est vraiment peu engageant, tout semble si triste, si sale. Quelques moments d’hésitation, j’étudie l’ensemble avec appréhension, un assaut de pensées, de souvenirs me font revoir en quelques instants le film des événements qui m’ont conduit ici. Nous sommes le 2 août 1943, depuis trois ans déjà nous subissons les vexations  d’une occupation allemande insupportable, cette période d’insécurité marquera ma jeunesse ».

           

            Montrant un intérêt particulier pour le dessin technique et l’arithmétique, le

            jeune Paul MARTENS souhaite devenir dessinateur industriel et aussi, par son

            salaire, pouvoir aider ses parents au ravitaillement du ménage, car tout coûtait

            cher en ce temps de guerre.

 

LE PARC DU BEMPT .

 

            Départ : Carrefour de l’Avenue du Bempt et de la Chaussée de Neerstalle.      

 

1 – Le Bempt – définition.

 

004            Bempt signifie pré, prairie ; il s’orthographie aussi  bempd ou beempt et, selon les cartes consultées, à certaines époques, ce mot était remplacé par weide, vocable plus proche de « pâturage ».

A Forest, c’est le mot « bempt » qui prévaut et il désigne  les prairies soumises autrefois

aux effets des inondations. D’autres « bempden » existent dans d’autres communes…

NB : avec Verniers, nous considérerons que le pluriel s’écrit « bempden » .

 

Le nôtre, sa situation. Le  Bempt se situe aux confins Sud-Ouest de notre Commune. Il est délimité par la chaussée de Neerstalle, la rue Max Waller, la rue de Hal, le boulevard

de l’Humanité et la chaussée de Ruysbroek.

 

Superficie. En 1999, nous disions une vingtaine d’hectares.                                                                                                                                                                      Aujourd’hui, elle s’est rétrécie comme peau de chagrin…

            Bruxelles-propreté a bétonné une première zone semi-naturelle avec notamment

            un site dunaire remarquable.

            VW a asphalté la partie la plus spectaculaire du parc ; adieu aux 233 plantes

            repérées dont notre dernière orchidée forestoise.        

            Ajoutons à cela quelques firmes privées qui s’y sont installées …

De nombreux lieux-ditsexistent encore dans la mémoire de certains et dans les cartes d’antan. Verniers, Vokaer et d’autres  en ont glané dans les archives… beemdeken van Sint- Alena,  boechtbeemd, boxbeemd, cameren beemd, bertel box beemd, gemeine bempden van Vorst, grotes bempt, hollendbeempt, koebemd, wisselbempt…

 

2 – Chaussée de Neerstalle.

 

SDC11101            Déjà indiquée sur les cartes les plus anciennes, cette Chaussée reliait le centre de Forest au hameau de Stalle, en suivant de très près le tracé du Geleitsbeek.                  Espace Wenseleers. En 1890, Hector Wenseleers bâtit sa demeure dans un domaine magnifique, en bordure de la Chaussée de Neerstalle. Son épouse, férue de botanique, y fit planter sa fleur préférée : le fuchsia. Vers 1910, une usine émerge de terre, en face de la propriété.                                                                                                                                                                                                                                                                           Tresses, lacets et passementeries y sont fabriqués par une équipe d’ouvriers, encadrés de contremaitres qui possèdent sur place leurs quartiers. Ainsi l’usine se voit-elle cernée de maisons ouvrières.                                                                                                    Plus tard, Edouard, fils d’Hector, diversifie la production de l’usine. Chimiste de formation, il développe des brevets de tuyaux d’incendie dont la trame, tissée et entourée de plastique, se révèle imputrescible et, bien sûr, ignifugée. Testée jusqu’au pôle sud, ce matériau inédit fait tourner l’usine jusqu’en 1960 lorsque celle-ci commence son déclin. L’usine ferme définitivement ses portes dans le courant des années ’70. « La succession Wenseleers lotie à Forest » , lisait-on en grand titre dans le journal « Le Soir » du 9 octobre 1996 ? Il en résulte la création du Clos des Fuschias et la rénovation des immeubles de la Chaussée de Neerstalle.                                                                  Deux cheminées témoignent encore des activités industrielles qui s’y sont déroulées. Elles ont vu s’installer successivement la blanchisserie Schultz, la firme Préaux, la robinetterie Prestos et la chaudronnerie Ghyssens.

Le Zandbeek 2. Nous l’avons évoqué au cours de notre promenade n° 2 consacrée au Parc Jacques Brel. C’est ici, sur ce site, qu’il se jetait dans le Geleytsbeek . Il continuait encore, en sous-sol, à l’égout. Et, pour éviter la saturation du Geleytsbeek – c’est l’hypothèse la plus souvent retenue -, un siphon permet le passage, sous la chaussée de Neerstalle, du trop-plein d’eau vers l’égout du Zandbeek 1 . Lors des derniers travaux qui ont précédé la mise en fonction de la station d’épuration des eaux de Bruxelles-sud, ce  processus n’a plus eu aucune raison d’être. Le mécanisme existe encore mais il n’est plus employé.

Art Nouveau. La villa des Trois Fontaines et les maisons voisines ont été construites au moment où triomphait l’Art Nouveau. Particulièrement présent aux environs du Parc de Forest, nous avons écrit à propos de cet A.N… « De 1885 à 1914, cet art puissant et original a marqué le cadre de vie des citoyens. Tant dans l’architecture ici que dans les arts décoratifs de l’époque, l’A.N. met en valeur notamment la beauté de la ligne courbe et ses nuances infinies, le retour à la nature et aux formes féminines. Il s’étend à l’Univers entier en intégrant parfois des figures d’inspiration japonaise. Enfin l’esthétique doit faire partie de la vie quotidienne et les innovations de la science contribuent à son succès. » . On en retrouve des témoignages particulièrement dans la façade des deux maisons voisines. Par contre, notre villa, avec sa tourelle d’angle, relève plutôt d’un style néogothique cher aux années 1890. Ce mélange de styles relève du genre éclectique fréquent à l’époque de Léopold II.

 

3  - Hydrographie.

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            Nous retiendrons essentiellement le Geleytsbeek, le Zandbeek 1, le Zandbeek 2        -voir la promenade 2 consacrée au parc Jacques Brel- et le Zwartebeek. Nous consacrerons le paragraphe suivant à l’étude de la Senne et aux inondations qu’elle provoque régulièrement.

Le Geleytsbeek.  C’est sur ce puissant ruisseau que s’installèrent les premières industries de Forest. Il est maintenant à l’égout  depuis plus d’un siècle. Il prend sa source au pied du Diesdelle au Vivier d’Oie à Uccle et y reçoit principalement les apports du Linkebeek et de l’Ukkelbeek.

Le Zandbeek 1.  Beaucoup plus modeste, il coulait en contrebas de la Chaussée de Neerstalle. Nous en évoquerons le tracé tout au long de notre promenade. Il se gonflait des eaux du Zandbeek 2, provenant de l’actuel quartier Stuart Merryl. Assez curieusement, le Zandbeek 2 rejoignait le Zandbeek 1 en passant par un siphon sous le Geleytsbeek.Il y a peu de temps le mécanisme fonctionnait encore parfaitement signalait Max, un membre éminent de notre Cercle d’Histoire et du Patrimoine. Pas plus que d’autres il ne pouvait certifier la raison de ce système. Nous en gardons une hypothèse : les égouts du Geleytsbeek étaient parfois saturés et, pour éviter les inondations, il avait fallu avoir recours à ce système.

Quant au Zwartebeek, il a plus souffert en quelques années que depuis sa lointaine existence. Mis à l’égout au prix des pires souffrances, il va peut-être revoir le jour. Il y a quelques années, au cours d’une conférence organisée par l’Institut Bruxellois de Gestion de l’Environnement, il était question de prolonger le Geleytsbeek ucclois par ce qui reste du Zwartebeek. Objectif : envoyer directement dans la Senne les eaux de ces deux ruisseaux permettant d’économiser leur traitement très coûteux par la station d’épuration des eaux.

 

4 – La Senne.

 007          Que d’épisodes, glorieux ou douloureux, pourrait-on écrire à propos des inondations périodiques du Bempt ancestral !

            La dernière inondation importante eut lieu en 1975. Mais elle ne fut pas due aux débordements de la Senne. Elle résultat des travaux autoroutiers qui bloquèrent les eaux entre la Chaussée de Neerstalle et le centre sportif. On eut droit, à cette occasion, à la visite d’oiseaux rares, voire très rares dans la Capitale : tadorne de Belon, chevalier gambette, chevalier guignette, foulque macroule - une nidification réussie-, hirondelle de rivage.

 

            Louis Verniers, dans son livre « Histoire de Forest », cite les inondations les plus mémorables, hivers et  pluies d’orage d’été confondus : 1614, 1643, 1658, 1662, 1692, 1716, 1728, 1772, 1820, 1850, 1856, 1872, 1883.  Beaucoup plus proche  il y eut  celle de 1953, année au cours de laquelle les eaux envahirent la plupart des prairies du Bempt, menaçant le village de Ruysbroek et isolant  les maisons, notamment celles de la Grand Route à Drogenbos.

 

            Dans son ouvrage « Les Gens de la banlieue », Ege Tilmans raconte…

« … chaque fois que l’éclusier de Hal  ne pouvait plus retenir les flots de la crue, il levait les vannes ; il prévenait les habitants de l’aval par un coup de canon ; en réalité un gros pétard produisait une détonation formidable dont les échos roulaient jusqu’aux portes de la Capitale. »

 

Léon Mégank cite aussi …

 

            « … le Bempt eut ses drames et l’un de ceux-ci  marqua profondément les habitants de cette terre nourricière  qui, si l’on n’y prenait garde, attirait

            dans ses pièges l’imprudent ou l’infortuné. Cela se passait en 1928. C’est en

            plein mois de mai que la faux de la mort, inexorablement, « faucha d’un

            coup, d’un seul »   alors que les prés encore imprégnés du sang de l’hiver

            s’ingéniaient  à composer les  bouquets légers des cardamines et à presser les

            corolles jaune-intense des populages en une multitude de nébuleuses.

            De partout montaient les chants grisollés des alouettes vers le ciel du vieux

            Brabant. Et les fauvettes  dans les buissons reverdis, babillaient, emportant

            les notes claires et limpides en une confusion débordante d’énergie. Les

            « berkusen » s’activaient dans les jardins, ratissant, éclaircissant ou semant                en d’augustes gestes, glorifiant une manière de renouveau par l’expérience

            et les « trucs » transmis par les anciens.

            Alida, fille unique d’une modeste famille de Drogenbos, devait se rendre à

            une fête. Et, pour la circonstance, elle avait déjà glissé au doigt sa bague de

            sortie. Le dimanche s’annonçait beau et tout semblait concourir à la réussite

            d’une journée pas comme les autres.

            Avant tout, il fallait donner à boire aux vaches. Alida alla puiser de l’eau

            dans les paisibles  éléments de la Senne, à l’endroit encore reconnaissable

            aujourd‘hui où la grand-route, passant à raz de trois maisonnettes, entame

            sa double courbe lorsqu’elle chemine vers Drogenbos-village.

            La jeune fille a-t-elle perdu pied, a-t-elle été prise d’un malaise ? Nous ne le

            saurons jamais. Toujours est-il qu’Alida  y perdit la vie et que sa candide

            jeunesse se noya dans la rivière fatale.

            C’est un certain  Alphonse Rots qui se chargea d’aller repêcher l’infortunée               Alida.    Jules, qui venait d’être opéré, se dépêcha sur les lieux, accompagnant

            son frère Jean-Baptiste et deux autres volontaires…. On ramena Alida                        

            étendue sur une courte échelle et le cortège funèbre écrivit une des pages 

            les plus tragiques de ce pays de la Senne.

 

ALIDA est toujours présente chez nous, en cortège parfois, ou à la salle des guichets de notre Hôtel communal. C’est notre troisième géant.

 

            Si l’on pouvait parler des calamités des inondations, n’oublions pas que ce sont  les alluvions déposées au cours des millénaires qui ont fait la richesse de la vallée, et que du limon ont vécu des générations de maraîchers et de métayers. Il nous reste à présent l’étang du Bempt et ses abords, notre « Zwin » à nous .Consolons-nous ; on peut y  observer  la poule d’eau, le col-vert, le héron cendré, la mouette rieuse et l’ouette d’Egypte. Mais avec un peu de chance, on aura peut-être l’occasion  d’admirer aussi le goéland argenté, le goéland cendré, le canard mandarin et le grand cormoran.

            Autres temps, autre faune !

 

 5 – Les fermes et les fermettes.

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            Les fermes et les fermettes étaient nombreuses à Forest et particulièrement dans le Bempt. Avec Verniers nous avons évoqué la ferme Marcus Stallaert.  Ici, nous foulons les terres de la ferme Mattheys dont les bâtiments s’étendaient à front de la Chaussée de Neerstalle. Il nous en reste deux noyers qui portent encore allègrement leurs fruits savoureux. Détruite en 2000, on y pratiquait notamment le petit élevage : basse-cour, pigeons, lapins…

            Quant à la ferme Michiels, elle a été reconvertie et abrite la Cairn. Le dernier exploitant était  Pierre Robi  maraîcher à la fin de sa carrière. De cette ferme subsiste encore une annexe importante qui abrite « le petit train à vapeur ». Quelques arbres fruitiers existaient encore, ils rappelaient la présence de vergers qui accompagnaient toute exploitation agricole.

            Les temps changent et même parfois très rapidement. Les terres agricoles sont envahies simultanément par les 011habitations de nouveaux Forestois et par une industrie très importante et très diversifiée. Simultanément, le nombre croissant d’habitants impose des cultures maraîchères susceptibles de nourrir tout ce monde. Les maraîchers, nos « berkuzers » , prennent la relève. Le dernier d’entre eux, Jacques, vient de décéder. Il nous reste nos jardiniers du dimanche pour perpétuer la tradition.

 

6 - La villa des Trois Fontaines.

 

            Il était une fois un certain Egide MICHIELS qui fut, paraît-il écuyer à la cour du roi                                                                                                      Léopold II.  C’est ainsi que commence cette petite histoire… sans histoire.

Et pour demeurer fidèle à la tradition des petites histoires, madame Michiels donna à son époux la joie de proclamer qu’il eut beaucoup d’enfants. Egide Michiels eut le bonheur en effet de conduire au baptême cinq  héritiers.

Il y eut Eugène, qui installa son exploitation agricole au 72,  chaussée de Ruysbroek, une ferme imposante dont on pouvait encore voir, il y a peu, les restes à deux pas du Zwartebeek.

Il y eut Edouard, qui fut directeur de la Société Anonyme de Stalle, laquelle fabriquait et teintait les tissus. Une rue lui a été dédiée ; elle se trouve sur Uccle et aboutit à la Rue de Stalle.

Il y eut Félix, employé au Ministère des Affaires Etrangères et Henry décédé prématurément à l’âge de 32 ans .

 

013Enfin, il y eut Jean-Baptiste, le brasseur, né le 19 mars 1860 qui fit construire la jolie villa des Trois- Fontaines , celle que les riverains appelèrent très vite du surnom de  Campagne . Elle était sise à un saut de perche du Geleytsbeek, ou Maelbeek, coulant à ciel ouvert   son eau pure issue du Vivier d’Oie.

La Villa des Trois -Fontaines - l’inscription est toujours lisible en dessous  du balcon à front de rue- date de 1900 et une loggia, sorte d’avant-scène fort élégante, décore l’angle de la façade bien dans le style  Belle Epoque.

Les vitraux aux initiales de M-J qui décorent le hall d’entrée et qui sont inspirés de ceux de la brasserie Van Haelen, représentent Gambrinus, un roi qui, s’il faut en croire la légende brabançonne aurait vécu au temps de Charlemagne et passe pour avoir inventé l’art de brasser la bière.

 

« Gambrinus, je m’appelais de mon vivant.

J’étais roi des Flandres et du Brabant.

En prenant de l’orge , du malt, j’en ai fait :

La bonne bière  par mon savoir était née.

C’est pourquoi les brasseurs en toute bonne foi

Peuvent dire que leur grand-maître est un roi. » 

 

            Ainsi chantait-on au XVI° siècle les vertus du roi Gambrinus, représenté avec une couronne de houblon et chevauchant un énorme tonneau. Personnage légendaire, Gambrinus est en fait l’amalgame de deux figures historiques confondues dans la tradition populaire.      La première est Jean Primus, qui,  au XIII ème siècle, fut duc de Brabant sous le nom de Jean 1er. L’autre est Jean Sans Peur, héritier du précédent et surnommé l’Intrépide.

Mais revenons à nos moutons et à Jean-Baptiste qui se lança dans l’élevage … du mouton ! Longtemps les Forestois purent admirer le spectacle bucolique que donnaient le troupeau de 100 moutons et le berger, « Gilles », affecté à sa garde.

 

7 - Classement de la villa et du parc des Trois Fontaines.Natagora.

 

                        Pour éviter toute confusion, si le texte évoque le parc du Bempt, il ne concerne en réalité que le site « des Trois Fontaines ». Dommage !

 

            C’est sous l’impulsion de Charles Picqué, alors Ministre-Président de la Région de Bruxelles-Capitale  que, le 17 septembre 1992, le site a été classé en raison de sa valeur esthétique …Il est par conséquent interdit  d’y effectuer tous travaux de nature à modifier l’aspect général  …., de poursuivre, chasser, capturer ou troubler de  façon quelconque toutes espèces d’animaux sauvages, de prendre ou de détruire les œufs ou les nids.

Plan : c’est ce plan que nous utilisons comme support à la page suivante.

 

014LE PARC proprement dit  par Léon Meganck. Agrémenté d’une pièce d’eau en forme de poignée, le parc est dessiné en fonction des courbes de cette dernière. Ainsi, partant de  la villa, le promeneur va à la découverte d’une nature aménagée au début du siècle. Les goûts de l’époque étaient portés  vers les aucubas, les ifs et les lauriers-cerises. On peut en voir quelques massifs à proximité de l’immeuble. Des érables, un charme, deux beaux platanes, des hêtres, un tilleul…se partagent l’espace compris entre la maison et l’ancienne dépendance. Au bord de l’étang s’étale un des rares ensembles à Forest de crocus et de perce-neige. Le coup d’œil est féerique  à la pleine floraison, quand un soleil d’eau  inonde d’espoir l’atmosphère, où retentit alors le chant du pouillot véloce…

 

Depuis quelques années, NATAGORA a entrepris d’aménager ce parc selon les principes de l’opération « Nature au Jardin » avec l’aide de la Commune de Forest, de la Région de Bruxelles-Capitale et de Bruxelles environnement, l’IBGE. Quelques grands  panneaux, abondamment illustrés, vous présentent les plantes grimpantes, le sous-bois et la haie naturelle. Les informations y sont très intéressantes, mais les organisateurs vous conseillent néanmoins de les compléter en consultant les sites www.forest.irisnet. be  ou

www.natureaujardin.be

 

Parmi les arbres du parc, le PEUPLIER noir. C’est un arbre du genre Populus, de la famille des Salicacées à laquelle SDC10783appartient aussi le saule. De nombreuses espèces se sont répandues chez nous parmi lesquelles le peuplier d’Italie, le peuplier blanc, le peuplier du Canada et bien d’autres encore. D’autant plus que ces espèces engendrent des espèces hybrides dont il est parfois bien difficile d’effectuer la détermination. Ces arbres apprécient les lieux humides où ils croissent rapidement. Parmi leurs caractéristiques, retenons…

Les fleurs mâles sont des chatons  pendants à anthères pourpres apparaissant en fin d’hiver avant les feuilles. Les fleurs femelles sont en général plus petites, à stigmates roses ou rouges.

Vers le mois de juin, les fruits libèrent des graines pourvues de poils abondants, cotonneux.

 

 

8 – Le Petit Train à Vapeur de Forest.

            www.ptvf.be

            informations concernant les activités : 02 376 69 96 ;

            ptvf.info@gmail.com

            323b, Chaussée de Neerstalle, 1190 Forest, Bruxelles.

 

SDC11140Le « Brussels Model Steam Club », association sans but lucratif, conçut l’idée en 1984, d’y pratiquer le modélisme ferroviaire à grande échelle, avec une préférence pour la vapeur, ceci afin de perpétuer un mode de traction disparu. Le B.M.S.C. fit cependant faillite et les installations furent reprises par un autre cercle, « le Petit Train à Vapeur de Forest. P.T.V.F » en 1991. Le club actuel a la reconnaissance culturelle de la Communauté Française de Belgique. Et il n’est pas peu fier de constituer le record du monde du plus long train miniature de voyageurs. Ce record fut homologué par huissier et figure au  Guiness Book.

Selon la documentation reçue… «  En bordure de Bruxelles, dans un parc ravissant, de fabuleuses petites locomotives à vapeur, hautes de 40 cm, vous emmènent sur un magnifique réseau de près de 1000 m à travers pelouses, buissons et sous-bois. Chaque locomotive est une réplique parfaite à l’échelle d’un modèle ayant existé et chaque machine est entièrement réalisée à la main. Chacune d’elle peut tracter plusieurs wagons sur lesquels une vingtaine de passagers amusés, enfants, parents, grands-parents, assis les uns derrière les autres, savourent les joies d’une SDC11145promenade originale…Notre réseau comporte aujourd’hui 24 aiguillage, un pont de 12 mètres enjambant un petit étang, une plaque tournante, un dépôt et une gare de triage, une cabine d’aiguillages, une gare de voyageurs et une « Buvette des Vieux de la Bielle ». Le réseau compte près de 1000 mètres de voies. »

 

 

9 – En pleine euphorie coloniale…

 

            … on baptisa des rues à consonance africaine. C’est ainsi que la géographie de l’Afrique centrale a influencé leur dénomination dans le quartier du Bempt. On y  trouvera

la Rue du Katanga, le 20 septembre 1935,

la Rue de Lusambo et la Rue de Lisala le 18 novembre 1925,

et … la Rue du Tanganika créée le 11 juillet 1923. Il reste des traces de cette dernière dans le plan de DE BOECK et un début de cette rue sur le terrain. Deux firmes importantes y ont élu domicile. La rue est accessible au public, mais, pour des raisons évidentes de sécurité, une grille d’entrée y assure une certaine tranquillité.

La rue du Kivu et celle de l’Uélé n’ont toujours été que des projets avortés.

 

10 - Les Lutins du Bempt, par Léon Meganck.

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            Au temps jadis, les villageois, des gens simples, ne connaissaient ni le cinéma, ni la télévision et laissaient libre cours à l’imagination pour expliquer à leur manière les multiples manifestations du temps et de la nature. Les superstitions naissaient de la peur ou des interprétations erronées comme aussi des calamités qui frappaient la population et qu’on imputait parfois aux forces du Mal.

            Ainsi les légendes enflammaient l’esprit des villageois au coin de l’âtre à l’heure où les chauves-souris virevoltaient SDC11128autour des habitations et quand la chouette lançait ses « lugubres appels ». Certaines histoires étaient d’autant mieux alimentées qu’à l’époque, les naturalistes et les observateurs sérieux ne couraient pas les rues.

            On sait que le lieudit « Verdoemenis » - endroit maudit- proche du Galgenberg (Altitude Cent) a donné lieu à des histoires fantastiques et effrayantes. Les Forestois ont eu droit au Duvelsvijverken – le petit étang du Diable- au quartier du Quakenbeek et au Toveressenbosch –bois des sorcières- dans la quartier Kersbeek.

 

            Dans le Bempt circulaient d’étranges légendes relatives aux Lutins. Mais connaît-on l’origine de ces crieurs, appeleurs et autres ténébrions qui poussaient des cris lamentables, geignaient à donner des frissons et mignardaient les jolies Nelke ? Que n’a-t-on raconté sur le Kabouter que l’on voyait dans chaque auberge, son bock et sa pipe de Gouda posés à la table d’hôte, près de la chaufferette ?

            Dans sa grande encyclopédie des Lutins, Pierre DUBOIS dit à propos de ceux-ci « qu’ils lutinent, taquinent, SDC10819turlupinent, encoquinent , se faufilent et se volatilisent ».Je me permets à mon tour de lutiner sur base de quelques explications toutes simples qui vaudront ce qu’elles vaudront.

 

D’abord il y a ces « maudits » saules têtards, si chers à Méphisto. Ils étaient  quelque uns à camper leur silhouette inquiétante dans les prairies du Bempt. Il y en avait exactement 28 et tous eussent mérité un surnom, tant ils se caractérisaient par leurs contorsions et leurs grimaces douloureuses propres. Ce sont eux, c’est sûr qui hébergeaient ces sacrés Lutins ! Sinon à quoi servaient ces trous et ces crevasses mystérieuses. Quelle était l’identité réelle de ses habitants troglodytes ?

Il y avait d’abord la chouette chevêche, l’oiseau d’Athena qui lançait son appel glacial dès la tombée du jour et qui a tout l’air d’un gnome avec sa tête pivotante et ses yeux exorbités. Il y a aussi ces « horribles » chauve-souris, mauvais présages, véritables suppôts de Satan, toujours à la recherche de cheveux accueillants.

Plus mystérieux encore, il y avait dans le verger Wenseleer, le lérot, cousin funambule de l’écureuil qui apparaissait comme un spectre dans la lumière des torches et qu’on retrouvait, faisant le mort, dans les greniers et les réserves de fruits. A n’en pas douter, c’était bien un Lutin malfaisant. Que dire alors du Sphinx tête de mort qui hantait les nuits enveloppantes des peupleraies ? Il n’est pas besoin de longues phrases pour dire ce qu’il véhiculait.

Dans les bois morts, le mulot mystifiait le maraîcher ordonnant son jardin. Ressemblant à une souris, vif comme un feu follet, on suivait avec peine les déplacements du troglodyte mignon qu’on surnomma très justement le Lutin des fagots. Autre source de frissons et de sarcasmes : les éclats de rire du pic vert. Celui-là menait en bateau celui qui tentait de le découvrir ou de le poursuivre d’arbre en arbre. Cette voix « esclaffante », c’est évident, c’est le rire moqueur d’un Lutin en vadrouille le jour !

Mais il n’y avait pas que les mammifères, les oiseaux ou les insectes. Le vent, venu  du royaume de Féerie chuchotait dans les roseaux du bord du Zandbeek et murmurait sans doute des histoires incompréhensibles pour le commun des mortels.

Le brouillard apportait aussi sa part de mystère lorsqu’il rendait les formes tout à fait imprécises, parmi lesquelles les Lutins qui profitaient de la confusion.

Le Bempt, c’est entendu, était synonyme d’inondation. Quand le ciel « s’abattait sur les prairies basses des rives de la Senne, la population était en deuil ». Toutes les forces du Mal se conjuguaient pour noyer toutes les caves du voisinage. Dans les eaux stagnantes on voyait des remous et on espérait la réapparition des Lutins bénéfiques.

 

11 – En suivant la promenade verte…

 

            La promenade verte est une magnifique balade de plus de 60 km qui permet aux piétons et aux cyclistes de faire le tour de la Région Bruxelloise  en y découvrant ses espaces verts les mieux conservés. La richesse de ce parcours réside dans l’étonnante diversité de ses paysages. A certains endroits, c’est la campagne que nous découvrons, ailleurs ce sont des parcs aménagés, des bosquets, des marais…

            Venant d’Uccle elle a traversé la Forêt de Soignes, longé le Bois de Verrewinkel, parcouru les réserves naturelles du Kriekenput, du Kinsendael et du Keyenbempt. A Forest, elle parcourt la Chaussée de Ruysbroek, la Rue des Lutins, le Parc du Bempt, le Boulevard de la 2ème Armée Britannique, les tunnels et les chantiers des chemins-de-fer et la rue Bollinckx.

            Arrivée à Anderlecht, elle longe la Senne, traverse le canal par le Pont d’Aa, et s’offre plus de deux heures de nature dans le Parc du Vogelzang et les paysages ruraux vers le Parc de la Pède.

            Au cours de notre partie forestoise, observons nos arbres des zones humides-le peuplier noir déjà évoqué-, l’aulne et le saule en n’oubliant pas d’accorder un peu d’attention à la  touffe de gui, au sommet d’un de nos peupliers et, vers Anderlecht, le nid du faucon pèlerin fixé sur la tour de refroidissement de notre premier TGV – Transformation Gaz-Vapeur.

 

SDC10784L’aulne.   L’aulne glutineux est une des espèces d’aulnes. Ils appartiennent à la famille des bétulacées. De notre observation, retenons particulièrement…

Les feuilles sombres sont plus claires en dessous et typiquement échancrées au sommet.

Les fleurs mâles sont des chatons pendants, pédicellés en forme de massue de couleur violette.

Les fleurs femelles sont plus petites.

Les fruits sont des petits cônes, appelés strobiles, qui contiennent des akènes , fruits ailés dispersés à maturité par le vent.

Quelques caractéristiques à retenir. C’est une espèce pionnière car elle colonise les friches et prépare le terrain pour d’autres plantes plus exigeantes.

Les racines possèdent la faculté de fixer l’azote de l’air grâce à des micro-organismes lui permettant de vivre là où SDC10788d’autres espèces périssent.

Nous ferions preuve d’inconvenance si nous ne rendions visite aux vieux saules têtards du Bempt qui sont , à la fois, le complément de l’étang et les vestiges d’une très ancienne pratique des « berkuzen ». Chaque arbre, dans des contorsions pittoresques, affiche une attitude propre qui tente le crayon de l’artiste. Ces vieux saules décharnés étaient l’habitat de nos lutins. Avec un peu d’habitude, on peut encore deviner leur visage dans les formes boursouflées des écorces.

 

Il y a aussi l’alignement des peupliers de Canada, de belle prestance. L’un d’eux porte une touffe de gui (Viscum album). C’est l’ultime représentant à Forest. Les graines de cette plante parasite sont véhiculées, préparées et déposées sur le branches des peupliers, des pommiers, des aubépines et des robiniers par la grive draine . Cet oiseau de la familles des turdidés ne passe plus que rarement dans notre Bempt.

 

Le faucon pèlerin.  Bien avant leur retour dans les tours des SS Michel et Gudule, le Faucon Pèlerin était présent chez 016nous  sur la tour de refroidissement du T.G.V – Transformation Gaz Vapeur. C’est le Fonds d’Intervention pour les Rapaces (F.I.R.) qui a réimplanté deux sujets immatures en pleine santé. Ils ont adopté d’emblée les conditions artificielles de leur milieu d’accueil. Nous pouvons observer l’emplacement du nid à 80 m de hauteur. C’est depuis le parc du Vogelzang à Anderlecht qu’on peut plus facilement observer l’oiseau .

12 – L’étang du Bempt.

C’est une création artificielle qui date de 1984. Il est formé de deux bassins reliés entre eux par un canal en crochet. C’est le plus grand plan d’eau de Forest et il est uniquement alimenté par les eaux de pluies et de ruissellement. Par sa superficie et sa situation privilégiée, l’étang SDC10205attire une quantité d’oiseaux familiers des surfaces bleues : col-vert, poule d’eau, mouette rieuse, ouette d’Egypte, canard chipeau, canard mandarin, héron cendré, chevalier guignette, foulque macroule…

Les poissons étaient nombreux, mais depuis les grands travaux exécutés en 1999 et surtout depuis l’assèchement inexpliqué il y a peu, aucun recensement sérieux n’a été effectué.

Une première dans notre parc : l’ouette d’Egypte nous a fait admirer ses oisons qu’elle promenait fièrement dans la grande prairie ou sur les eaux calmes de SDC11119l’étang.  C’était avant la période d’assèchement évoquée au paragraphe précédent. Depuis lors, l’activité reprend tout doucement mais il faudra certainement quelques années avant de retrouver l’animation d’antan.

 

13 – Les terrains de sports.

Les activités y sont nombreuses : plusieurs équipes de football se partagent les terrains.

On y pratique aussi le rugby, la pétanque, la pèche, le parcours santé et, si nous ajoutons le karting, le Petit Train à Vapeur, le dressage pour chiens…on constatera que ce parc du Bempt est de plus en plus consacré aux loisirs.

Informations complémentaires : service des Sports, Commune de Forest.

 

 14 – Les potagers.

Nous sommes dans la zone potagère comprise entre la Rue de Hal/Boulevard de la 2ème Armée Britannique, la rue du SDC10798Katanga, la Chaussée de Neerstalle et les terrains de sport. Au passage, nous pouvons observer un fossé bétonné, remplaçant l’ancienne dérivation du Zandbeek. L’espace est réservé à la culture. Les « petits colons » peuvent s’adonner à la passion du légume frais. L’importance des cultures maraîchères à échelle réduite a été mise en lumière par le Professeur Paul Duvigneaud.

 

C’est un peu à l’arrière, au 233 de la Chaussée de Neerstalle, qu’on pouvait encore voir la dernière fermette « active » occupée par Jacques Verheylewegen. Le jardin, malgré sa réduction due à la construction de garages, produisait toujours des choux et des salades selon la méthode du grand-père, Pierre-Jean Dequanter.

 

 

15 - LES MARAICHERS .

 

            Henri Herdies, l’auteur des « Pages Forestoises », situe l’origine des « Berkusen » dans la Corporation Bruxelloise 019des Maraîchers, créé en 1385,  associée aux Scieurs de Long, dans l’emblème de la Corporation de Notre-Dame.

            Les berkuzen  recherchaient très logiquement les terres irrigables, l’eau étant l’élément essentiel à l’essor de leurs cultures.  D’où le vocable «  marais aux légumes ».

            Le nom de maraîcher traduit en tous cas l’attache de la profession aux lieux marécageux. Il provient de l’ancienne forme de « marescher », du vieux terme français            « maresc », marais.

En conclusion, on peut dire que le maraîcher était un cultivateur des terres marécageuses ou des terres irriguées, un « berkuus »des plus typiques.

 

Voici quelques savoureuses anecdotes glanées au fil de quelques entretiens avec les derniers « berkuzen » de Forest : Jules Nielen, Pierre Robi, Jean Dequanter, Monske Tielemans, Govers et Vierendeel, sans oublier notre dernier représentant, Jacques Verheylewegen, décédé, lui aussi, depuis peu.

 

… Le camion , tiré par un cheval, transportait de 1000 à 1500 kg  de légumes. Le  déchargement se faisait à la Grand’Place à Bruxelles à 4 h1/4  précises ; mais on ne pouvait pénétrer  en ville qu’à 4 heures.

En été, cependant, les maraîchers se levaient à  1h1/2 du matin pour se trouver à 3 h déjà aux portes de la Capitale.

… A la Grand’Place, chacun d’eux disposait d’une largeur de 3m, plus les 2,50 m pour le passage obligé. Pendant le dejeûner, les maraîchers confiaient la place à un  garde-chevaux attitré  qu’on payait 1fr, plus 50 centimes pour le pourboire. « In Kelderkes » était un de ces établissements, rue des Harengs, où  les courageux cultivateurs mangeaient pour 10 centimes. Et tout ça pour deux tartines et trois tranches de « bloedpanch ».

… La préparation du marché ne se faisait pas sans mal. Ainsi Joséphine, épouse de Jean Dequanter, nous raconte que la veille du départ pour  « la grande aventure », elle nettoyait, dans l’eau froide, 100 bottes de carottes, 100 bottes de radis et autant de poireaux et de céleris ; et ce, en une soirée. Il arrivait, nous dit Joséphine de travailler jusque 22h  et même au-delà !  Quand on sait maintenant l’heure à laquelle la réalité  les arrachait de leurs rêves, leurs nuits étaient courtes.

             Mais  que faisaient donc ces « cultivateurs des marais »pour se distraire quelque peu ?. D’abord, il y avait la guinguette de la " Laiterie du Bempt ", au coin de la rue de Hal.  Sa terrasse, encadrée d’arbustes ornementaux, était on ne peut plus attirante. Et comme de bien entendu, on y mangeait des tartines au fromage blanc, qu’on arrosait  d’une de ces bonnes Geuze-Lambick de « chez Petit ». Surtout, il y avait la salle de danse de « chez Fondu », Chaussée de Neerstalle. Pour 10 centimes, on y avait droit à 3 danses. La redevance étant perçue par 8 personnes désignées à cet effet. Et chaque invité était tenu d’apporter sa botte de légumes, qu’on suspendait aussitôt au plafond. C’est qu’on était maraîcher de son état !

Et qu’y dansait-on ? Il y avait le choix : scottish, valse, mazurka, polka… Loin du rock d’aujourd’hui….

 

            On connaît l’attrait qu’exerçaient les pigeons dans l’esprit de nos ancêtres. Le « duivenmelker » - colombophile - 020excellait dans l’art de construire le « duivenkot ». Les fervents des doux roucoulements fréquentaient assidûment le local du « Pigeon Voyageur » sur la place, celui du « Pigeon Forestois » à côté de l’ancienne poste, celui de   « l’Hirondelle », en face de l’église Saint -Denis ou encore celui du « Faucon » ou « du Pêcheur », place Wielemans - Ceuppens.

 

            Un autre divertissement, croustillant celui-là, nous a été rapporté par Jean Dequanter, dejà cité. Jean, le gai luron du Bempt, avait installé chez lui une distillerie clandestine et fabriquait de l’alcool ! Comme l’industrie  de l’eau-de-vie faisait tout naturellement monter la température à 40°, la pièce était entièrement investie par la chaleur. Mais  Jean  n’en avait cure. Il travaillait tout innocemment en costume d’Adam ! Les pieds dans ses sabots, il ruisselait de sueur sous l’action du « korenbrander ( brûleur ; korenbranderij = brûlerie ;  korenbrandwijn = eau-de-vie de grain ) . Pour plus de précision, le « korenbrander » est un brûleur  de vin ou un distillateur d’eau-de-vie, liqueur extraite par distillation, alcool comestible. Cependant le « genievel » de Jean était fait à partir du sucre cristallisé, de la farine de blé (korenmeel), de la levure et du grain.

Sacré Jean ! Un jour que les Allemands fouillaient le quartier en vue de réquisitions éventuelles, notamment les cuivres, notre maraîcher  ne fit ni une ni deux et versa toute son eau-de-vie, son bon « geneviel » dans le fossé ! Quel gaspillage ! Lui qui avait déjà eu si chaud  dans son plus simple appareil !

            Une époque révolue assurément,

            Mais quels souvenirs… !

                        LEON MEGANCK

                        Extraits du livre inédit " Témoignages des gens de chez  nous".  1978.

 

16 – Rue de la Soierie.

            … et, tout près, Avenue de la Verrerie, rue de la Teinturerie. Le Cercle d’Histoire a récemment consacré une exposition destinée à nous rappeler les industries oubliées de Forest. Il nous reste des noms de rues pour savoir qu’elles existaient et la mémoire émue de quelques amoureux  du passé, de notre passé forestois. Nous vous présentons une photographie de la teinturerie MOMM dont nous évoquons l’existence au cours de notre promenade n° 7, avec la « Campagne Momm », la « rue Momm ». Voici  aussi une photographie  de ce que VW a fait de ce site.

17 – Rue Max Waller.

 

            Mort à 29 ans !!!

            Mort d’un poète extraordinaire, aux mots ciselés, aux pages émouvantes d’amour et d’humour.

 

            Max Waller – 1860 – 1889.

 

Pseudonyme de Maurice Warlomont, né et mort à Bruxelles. Directeur de  la Jeune Belgique jusqu’à sa mort ;  il fut l’homme des défis et des manifestes, plus encore par sa personnalité que par son œuvre et l’âme d’un renouveau littéraire.

 

            VERS.021

            Fidèle en allée infidèle,

            Chère au sourire exquis et doux,

            Mon âme, comme une hirondelle,

            Voltige, voltige vers vous.

 

            Jolie en allée en jolie,

            Cydalise que j’adorais,

            Vers vous, ma folie en folie,

            S’en va sans cesse, et je voudrais,

 

            Perfide en allée en perfide,

            Me classer dans les faits divers,

            Comme un  monsieur qui fait des vers,

            Au fond de l’eau calme et limpide.

 

                        NB – Extrait des « Ecrivains Belges ».

 

18 – Les MOMM.

 

Le teinturerie Momm… les Momm en étaient des propriétaires tellement prospères et généreux qu’il existait une Avenue Momm, une maison de campagne Momm, une école Momm et un home Momm.  Mais les Momm étaient d’origine allemande. En 1918, à la fin de la première guerre mondiale, finis les Momm. Place …

            À l’Avenue de Fléron, du nom d’une place forte à Liège.                                                                                                                         

            A la villa Foresta, toujours existant dans l’Avenue de Haveskercke.

            A la crèche « Le Bercail Forestois » à l’Avenue de Fléron.

            A la Kabakeschool , située au carrefour de la Rue de Liège  et de la Rue Vanpé.

 

La teinturerie Momm, vue depuis les prairies adjacentes.

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19 – Promenade pédagogique.

 

                            Organisée par François Lebon, Professeur de Français,   023                                                          d’histoire…Classes : 1ère et 2ème années. 1999…

Buts : programmes et directives pédagogiques.

Tout particulièrement, la ligne du temps.

            Au départ de l’Abbaye.

            Puis l’Hôtel Communal, siège des pouvoirs législatif et exécutif de la Commune.

            L’époque agricole, les fermes dont celle du CAIRN.

            L’époque maraîchère, nécessaire pour nourrir une population croissante.

            Et différentes époques industrielles.

                        Les premières dont témoignent encore les noms des rues.

                        Les secondes présentées au moyen de photographies.

                        Enfin la démesurée usine VW qui a envahi tout « le bas » de Forest.

Pour terminer par la Villa des Trois Fontaines, son histoire et son parc. Enfin une petite séance d’étude de la Nature avant la récréation fort attendue : un match de football sur un des terrains de la plaine des sports.

 

Antécédents .

De telles promenades avaient déjà été organisées par Léon Meganck, de manière ponctuelle. Celle d’aujourd’hui avait été suggérée par notre Echevin au cours de discussions avec François Lebon et réalisée au cours des années qui ont suivi.  Par la richesse des sujets développés, elle est susceptible d’aborder les problèmes de connaissance de la Nature, de la géographie, de l’histoire…

 

Développements.  Les sujets possibles sont innombrables… traitement des déchets, défense du patrimoine, aptitudes des élèves, expressions orales, écrites, artistiques…

 

Deux remarques importanes.

Depuis lors, nous avons eu l’occasion de comparer la promenade de Monsieur Lebon avec d’autres initiatives semblables réalisées ailleurs. La nôtre, par la diversité de ses sujets, par notre présence sur le terrain est « bien entendu la meilleure ».

 

20 - A Forest, nos belles plantes font le trottoir.

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De la part d’un de nos promeneurs, Lucien…

 
« Me promenant ces jours le long de la Promenade verte qui traverse le Bempt, j'ai pu observer le long du chemin pas très loin de la rue du Katanga de magnifiques floraisons de Verbascum densiflorum
     ( = V.thapsiforme), le Faux bouillon blanc . Des exemplaires aux fleurs jaunes, mêlés à des exemplaires  aux fleurs blanches ! Je n'avais pas d'information sur sa présence actuelle à Bruxelles. Elle est sans doute liée aux aménagements de la Promenade verte.  Mais la vieille Flore de Crépin la renseigne pour Forest (sous le nom deV. Phlomoides), information qu'on retrouve reprise dans J. Goffart....
Sauf erreur de détermination de ma part !
Cela intéressera peut-être quelques botanistes ?
Cordialement. »

 

Léon  les avait aussi observées et photographiées.  Elles sont arrivées spontanément comme me l’ont confirmé deux de nos jardiniers voisins, nos petits colons qui ont succédé aux berkusers évoqués précédemment et qui continuent à cultiver leur lopin de terre avec passion. « Si vous aviez vu les 60 kg de fraises récoltées l’an dernier !!! ».

Ce qui nous a particulièrement intéressés, c’est la haie adjacente à la promenade verte, une plantation effectuée dans les règles rappelées par Natagora à l’aide des panneaux réalisés dans le parc des Trois Fontaines…

 

            « La haie naturelle.

Plantez une haie de diverses espèces boisées plutôt qu’une haie uniforme de thuyas ou de conifères !

Planter une haie…c’est offrir le gîte et le couvert aux oiseaux, aux hérissons et aux grenouilles, aux insectes, aux papillons… C’est offrir une diversité de feuillages, de formes, de fruits, de fleurs, de lichens, de mousses et de champignons… et un meilleur équilibre biologique. Une seule taille par an, en automne, suffit amplement. »

 

Personnellement deux choses ont particulièrement attiré mon attention. D’abord la zone humide et surtout le petit étang voisin qui matérialisent encore le tracé du Zandbeek 1. Puis la diversité des plantes qu’on y rencontre : tanaisie, onagre…et qui rappelle la multitude  des fleurs existant à l’endroit asphalté par Volkswagen.

 

21 – Le Bempt, avec toute notre affection.

 

            Léon a introduit cette étude en exprimant tout son amour pour notre défunt Bempt. En tout cas pour celui qu’il a connu et dont il garde une telle nostalgie ! Personnellement, je ne peux qu’exprimer mon amertume à voir ce que notre « parc » est devenu en quelques années, depuis qu’en 1998 je l’avais choisi comme objectif pour mon mémoire de guide nature.

Il est vrai que depuis lors on a changé de siècle et que l’actualité n’a guère épargné ce petit coin de nature…

            … le parc à chancres du bas de Forest,

            …les opposants à l’incinérateur .

            …Forest craint le bruit du futur centre de tri régional.

            …la station d’épuration des eaux.

            …à l’attaque des odeurs.

            …VW croque-mort du patrimoine forestois.

            …le Bempt, poubelle de Bruxelles.

            …et même la politique locale qui voulait y transférer un chancre supplémentaire,                               

                 Forest National.

 

Ce qui m’avait permis d’imaginer un géant, un très grand géant bien entendu, secouant notre Région Bruxelloise. Tous les détritus tombaient vers le bas, à Forest, dans notre Bempt.

 

Ils y sont restés.  RR

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7 mai 2012

Promenade n°7 La Cité-jardin Messidor

       Léon Meganck.                  René Rochette.

  

        Licencié en sciences botaniques.                                   Enseignant retraité.

     Ancien collaborateur du Professeur                                      Guide nature

                  Paul Duvigneaud.

 

 Sous le patronage de Marc-Jean Ghyssels

Premier Echevin de la Commune de Forest.

 

En collaboration avec Christian, Gilbert, Jean-Louis, Raymond, Marc, Annie, Sylvie, Marie-France, Evelyne, Willy, Bernard, Magali, Paul, François et Jean, Président de 

Présence et Action Culturelles - section de Forest.

 

 

Vous présentent …

dans le cadre des promenades forestoises,

 

 La cité-jardin Messidor.

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Nos promenades sont présentes sur notre site : http://forest12.canalblog.com

.

Editeur responsable : renerochette@yahoo.fr                                                  15 avril 2012

 

 

Promenade n° 7 – La Cité-jardin Messidor.


                            Table de matières.

PP 1 et 2 – Présentation.                                  

P 3           -  Table de matières.

P 4           -  Itinéraire.

Scan_N_7_007 

1       - Petit palais des sports et environs.

2       – Carte de 1928.

3       – Avenue Fontaine Vanderstraeten.SDC11000

4       – Le rêve brisé de Léopold II.

5       -  La nature.

6       -  La cité-jardin.

7       -  Histoire jusqu’en 1950. Le château.

8       -  Histoire récente.

9       -  Les vignobles à Forest.

10  -  Avenue du Jonc et ses environs.

11  -  Saint-Curé d’Ars.

12  -  La Via Romantica.

13  -  La Rue André Baillon, par Christian Swartwaeger.

14  -  La Rue Pieter, la page de MAX.

15  -  La Rue Jean-Baptiste Vanpé et ses environs.

16  -  L’Avenue Victor Rousseau. Biographie.

17  -  Le deuxième cimetière de Forest.

18  -  André Baillon à la Barrique, chez Juliette.

19  ENIGME.  A la recherche d’un « temple grec ».

 

 

Forestum, revue du Cercle d’Histoire et du Patrimoine de Forest.

        176/4, Avenue Van Volxem- 1190 Forest Bruxelles

        Présidente :Nelly De Roover-Dryon, tél. : 02 376 55 09

 

Pacotille, revue de Présence et Actions culturelles, section de Forest.

        Maison de la Solidarité « Les Eglantines »

        Rue des Glands 31, 1190 Forest .

        jseghers2003@hotmail.com

Les photographies proviennent presque toutes des collections de Charles POOT, de Gilbert, de Léon et de Willy.

 

Départ :  Petit Palais des Sports.

         Carrefour des rues Roosendael, Fontaine Vanderstraeten

         et  de l’Avenue du Globe.

 

1– Le Petit Palais des Sports. SDC10982

 

            Erigé en 1970, il complète  les installations  de La Forestoise destinées au football et à l’athlétisme. Ici, par contre, il permet aux sportifs de pratiquer le basket-ball, le tennis et la gymnastique.

 

L’avenue du Globe.

 

  La volonté de joindre Forest à Uccle par une voie rapide s’est manifestée à plusieurs reprises. La Rue d’Huart –cf carte suivante de 1928 – et l’Avenue d’Uccle élargie devaient répondre à cet objectif. Léon Wielemans , alors Echevin des Travaux Publics avant de devenir Bourgmestre, prend l’initiative de créer cette Avenue, baptisée « du Globe », car elle devait aboutir au café du Globe, à Uccle, au carrefour de l’Avenue Brugmann et de la Chaussée d’Alsemberg. L’administration communale d’Uccle n’adhère pas à ce projet. Léon Wielemans persiste et inaugure le tracé forestois. Il faudra  attendre quelques années de plus pour  que le tracé ucclois soit achevé.

 

La Rue Roosendael.

 

Elle traverse le site de l’ancien Roosendaelbosch ou Bois du Val des Roses. Profitons de notre situation actuelle pour jeter un rapide  coup d’œil sur les terrains de sports que nous dominons. A l’angle de l’avenue du Domaine et de la rue Roosendael, là où est érigé le grand immeuble qui porte les numéros 1,3,5 s’est dressé durant de nombreuses années une fermette qui sera évoquée dans le paragraphe suivant.

 

La station de compostage de Messidor  …

 

…nous permet de réactualiser ce coin de la cité.
Rappelons que les maîtres composteurs  formés par l’IBGE sont à votre disposition pour vous  aider à pratiquer cette technique de récupération des déchets végétaux en terreau très utile pour votre environnement et votre budget.

 

 

2 – Carte de 1928.  Scan_N_7_008

 

 

Quelques commentaires.

 

 




Scan_N_7_009La fermette. Nous venons de l’évoquer au paragraphe précédent. Elle était située à l’emplacement des immeubles numérotés 1, 3, 5 de la Rue Roosendael..

 

L’Avenue du Domaine  était à l’origine la Rue du Domaine . Son tracé a été modifié.

 

La Rue d’Huart. Elle devait réunir notre Commune au centre d’Uccle , un projet parmi d’autres comme nous l’avions signalé précédemment. « Un krach financier ruina les Zaman et ruina aussi leur gendre, le baron  d’Huart qui entretenait de si beaux chevaux dans les écuries du château Il mérita pour cela une rue à Forest. C’est la désolation chez les malheureux châtelains, » selon Verniers.

 

Le deuxième cimetière de Forest.  Son histoire  est racontée  au paragraphe 17. Mais nous pouvons le situer dès maintenant, de part et d’autre de notre actuelle Avenue du Globe.


3 -Avenue Fontaine Vanderstraeten.

Elle s’est appelée successivement

            Rue du Cimetière

            Rue Fontaine puis Fontaine Vanderstraeten pour éviter la confusion avec d’autres rues Fontaine.

En la parcourant, c’est le mur noir qui retient d’abord notre attention. D’une longueur de 3000 m, c’est-à-dire le périmètre de la propriété, et d’une hauteur de 3 m,  ce qu’il en reste fait le bonheur des lierres qui s’y accrochent et s’y développent.

 

Deux pilastres marquent encore aujourd’hui  l’entrée de la drève qui menait au château. Une superbe photo nous situe les communs de cette respectable propriété. Cachée par des amas de branches, la glacière a rempli son rôle durant de nombreuses années.Scan_N_7_011

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Signalons avant de quitter cet endroit particulièrement apprécié par les oiseaux, qu’un emplacement pour une école avait été prévu : l’école des Sept Bonniers et celle de la paroisse du Saint-Curé d’Ars à Forest et celle du Val Fleuri à Uccle ont rendu ce projet inutile.

 

4 - Connaissons notre Commune.

 

            En 1797, l’abbaye est dissoute et ses biens sont vendus. Les grandes propriétés voient le jour.

 

La campagne Mosselman et son parc deviendront bientôt le parc Duden.

Lejeune puis Wijns de Raucour et enfin Zaman vont acquérir la colline suivante, celle des vignobles, celle sur laquelle se trouvent maintenant Forest Domaine, le stade de La Forestoise, Forest National el l’internat de la Communauté française.

Smits puis Tayaert de Borms, Michiels, Boma se partagent une grande partie du Kersbeekbosch.

Et ici, ce que nous appelons la Cité Messidor, et dont Rouppe fut le premier propriétaire

vont  provoquer…Scan_N_7_012

 

…le rêve brisé de Léopold II.

 

Il avait rêvé de collines verdoyantes s’étendant d’une manière continue de Opbrussel

( Saint-Gilles) jusqu’à Stalle, à Uccle. Il avait des raisons d’y croire, le Roi, car le terrain fort pentu qui sépare le plateau forestois de la plaine n’intéressait plus guère les agriculteurs.

 

Nous avons vu, au cours de la promenade n° 3, qu’il s’était personnellement engagé dans l’acquisition de ce qui est devenu le parc de Forest : achat du terrain, réalisation du parc et même l’entretien durant de nombreuses années.

C’est à lui que Duden a légué le parc qui porte son nom, avant que le roi ne le transmette à la Donation Royale, ce que nous détaillons dans notre promenade n° 6.

 

SDC10975Même un grand roi a ses limites et les siennes se sont arrêtées à la rue du Mystère.

Restaient quelques grands domaines  où les châteaux alternaient avec les campagnes.

L’espace occupé anciennement par les vignobles fut acheté finalement par Zaman.

C’est Rouppe qui fit l’acquisition d’un grand terrain situé au Hondsberg et au Beukenberg. Ce fut le début de l’actuelle propriété Messidor. Elle a gardé de ses origines un aspect fort accidenté obligeant les architectes à faire preuve de beaucoup d’imagination pour réaliser la cité-jardin que nous connaissons aujourd’hui. Le général comte Dumonceau avait pourtant déjà effectué une part du travail.

 

            « Le Conseil Communal en sa séance du 27 septembre 1820 autorise le Général

            Dumonceau d’enlever pendant les années 1821, 1822 et 1823 les monticules de

            terre existant dans les bois communaux et qu’il est d’intérêt communal de voir

            détruire afin de niveler autant que possible le terrain et rendre ainsi la

            culture plus facile. »

 

Nul doute que de nombreux vestiges archéologiques ont disparu par la même occasion.

 

5 - La nature.

 

            Succédant à la conception du parc largement ouvert et aux massifs arborés mixtes, la cité actuelle, hormis son rappel viticole, conserve des attaches vivantes avec son glorieux passé. Témoins sont ces arbres séculaires qui, bien que muets, contiennent dans leurs fibres bien plus de souvenirs que la mémoire de nos habitants les plus anciens. Pointons quelques arbres remarquables qui ont survécu  aux pillages de toutes sortes, y compris ceux opérés par les armées allemandes et alliées. Cf le plan.

            a – le chêne en contrebas de la drève de la Grappe et …du perron du château à                                                 l’époque de son existence.

            b -  le châtaignier de la Drève du Pressoir .

            c -  le marronnier de la  Drève de la Grappe. 

            d  - le hêtre pourpre en bordure de l’Avenue du Jonc.

            e  - le hêtre commun sur les pentes de l’Avenue du Globe. Le hêtre commun  est

                   surtout remarquable par son port altier  et sa couronne largement étalée. Sa

                   situation, parmi les érables et les robiniers, est idéale. C’est au pied de celui-

                   ci que les gosses du voisinage se donnaient rendez-vous, peu après la guerre,

                   en vue des jeux de piste dans le vaste domaine.

            f   - le châtaignier commun ( Castanea sativa) . cf M Geerinck

 

                        «  C’est à la drève des Vendanges, devant le n°27 que peut être admiré ce splendide arbre protégé sur une élévation de terrain, âgé de plus de 300 ans, au tronc de 4,85 m de circonférence. C’est un magnifique survivant de deux époques troublées. En effet, son bois est excellent pour la construction extérieure durable et durant la dernière guerre, ces arbres avaient été systématiquement abattus par les envahisseurs. Par la suite

entre 1950 et 1960, une épidémie a attaqué de nombreux survivants. En bonne santé, ils pourraient atteindre plus de 1000 ans. »

 

            « La chênaie se développe admirablement près des derniers vestiges du mur noir en haut de la Rue Fontaine Vanderstraeten. Le robinier, Robinia pseudo-acacia, l’érable sycomore, Acer pseudo-platanus, et l’orme champêtre, Ulmus campestris y prolifèrent. Le lieu est investi de lierres, de ficaires, de compagnons rouges et de graminées diverses. Le tout offre encore un biotope très favorable  à une vie  sauvage. Le pigeon ramier s’y plaît, le merle et la grive musicienne en font un de leurs séjours favoris.. Au printemps, le sous-bois résonne du chant cristallin des fauvettes : celles à la tête noire et la babillarde, des mésanges et des pics. .Parfois un mulot se laisse admirer au bord de son trou et le hérisson fouille encore la feuillée … de quoi consoler encore le naturaliste ou le simple amoureux de nos derniers lambeaux de bois. »L.M.

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En 1970, nous écrivions  «  Une fleur inattendue y fait la Unedans les sous-bois, l’Helleborevert Helleborus viridis, dont il n’existe  que trois autres stations en région bruxelloise et qui profite ici des affleurements calcaires. Il y est associé avec les touffes émouvantes du perce-neige , Galanthus nivalis,et le gouet maculé, Arum maculatum. La bécasse des bois, Scolopax rusticola, s’arrête  parfois sur la feuillée et parmi les ronces. L’écureuil roux y fait de fréquentes apparitions.

En synthèse de toutes ces informations, il s’en dégage un milieu propice à la création d’une cité –jardin ; ce qui a été mis à profit par Mr Jean Gaillard et toute son équipe.

 

La grive musicienne.  Son chantmélodieux nous réveille tôt le matin. On ne risque pas de le confondre avec celui du merle, lui aussi très matinal.

Léon, notre poète, s’est amusé à échanger des propos très affectueux avec cette charmante voisine. En langage d’ornithologue cette conversation devient…

 

Puiii puiii puiii

Pit   tivit twit-pit twit twit

Prrrrrrt prrrrrrt

Puitou puitou puitou

Tri tri tri

Pri-tititi  - pri-tititi

Piwit-piwit piwit

Bibibip – bibibip

Tchriiii tchit-tchit-tchit-tchit

Pipouw pipouw pipouw

Pui twit twit – pui twit twit

Pirrrrrr

 

Transcription phonétique par Léon Meganck.

Le 18 février 2012 à Holleken-Linkebeek.

Un échange particulièrement amical semble-t-il. Lorsque la grive a pris son envol, le poète l’a accompagnée.

 

Hellebore vert.

 

            Une feuille à sa mémoire car depuis quelques années on ne l’observe plus.

 

 

  6 – Cité jardin.

 

            En 1957, Jean-Anne GAILLARD avait défini « l’esprit Messidor » avec notamment un paragraphe consacré à la nature…

            « Les pelouses, les bois, les plates-bandes sont le bien de tous, construits et entretenus avec l’argent de tous, en vue du confort et de l’agrément de tous. Comme nos dirigeants, comme tous les membres intelligents et réfléchis, vous aussi respectez et faites respecter les plantations. »

C’est un tournant majeur dans l’évolution des cités dites sociales. Rappelons quelques précédents à Forest, sans vouloir épuiser le sujet ni effectuer de comparaisons qui, au travers du temps, n’ont aucune signification.

 

La Cité Jacquemin, ou Rate Carré n’a laissé qu’un pénible souvenir à ceux qui l’ont connue. Les maisons ouvrières voisines des usines Wenseleers avaient un objectif social bien déterminé : garder le personnel dépendant de l’entreprise.

 

Le foyer forestois, lui, beaucoup plus vaste  et beaucoup plus ambitieux, abordait déjà les problèmes sociaux et d’environnement. Nous avons développé ce sujet avec plus de détails au cours de la promenade consacrée au Parc Jacques Brel.

 

Et bien entendu, ici, la cité jardin conçue par Howard, fort répandue dans toute société industrielle, avec une finalité clairement annoncée : amener la ville à la campagne.

 

La cité Messidor est l’une d’entre elles. Construite  sur un espace de plus de dix hectares d’un parc délaissé, sur un terrain accidenté qui sépare le plateau forestois de la plaine du Bempt, les dizaines de maisons sont toutes construites sur trois ou quatre modèles différents. La  nécessité d’épouser des déformations du terrain leur confère à toutes une certaine spécificité. Avec un point commun : un jardinet de plain pied avec le rez-de-chaussée, ajoutant une pièce supplémentaire lors de la bonne saison.

Nous y trouvons tout particulièrement une plaine de jeux, un centre culturel et sportif. L’emplacement d’une école y  était prévu.   Et n’oublions pas que la paroisse du Saint Curé d’Ars a particulièrement été créée pour faire face à l’afflux de nouveaux fidèles dont les « Messidoriens ».

 

Scan_N_7_018C’est Georges DE HENS , l’architecte auteur de la disposition générale du site et de la conception des immeubles. Né en 1909, formation très poussée auprès d’écoles réputées et d’architectes reconnus et lauréat de nombreux concours , il réalisa notamment notre cité Messidor, mais aussi, dans le même genre la cité jardin Chantecler à Uccle.

 

A Forest, nos belles plantes font le trottoir…

 

            …depuis que leurs sites naturels ont été asphaltés ou bétonnés, elles n’ont plus   d’autres choix. Respectons-les.

 



Le myosotis.  Plus d’une centaine d’espèces dans nos contrées. Toutes avec une corolle composées de 5 pétales, bien souvent bleue, parfois rose ou blanche. Internet nous présente ces espèces avec tellement de précision qu’on peut oublier nos traditionnelles flores. Le myosotis linnaeus  s’appelle aussi le « ne m’oubliez pas » expression qu’on a attribué à toutes les espèces de myosotis. C’est la raison pour laquelle il est le symbole..

 

-          De la société Alzheimer. Il rappelle que les patients atteints de cette maladie perdent la mémoire et nous invite, nous, à ne pas oublier ces personnes ni celles qui les aident.

-          De la journée internationale des enfants disparus, afin d’encourager la population à rester sensible à ce douloureux événement

-          De la Franc-maçonnerie, pour rappeler le souvenir de tous ceux d’entre eux qui ont particulièrement été sanctionnés par les nazis.

Pour la petite histoire de chez nous, le Bempt nous a  offert, à hauteur de la Chaussée de Ruysbroek,  le rarissime myosotis ramifié, en tout cas très rare en Région Bruxelloise. Il a été bétonné par Bruxelles-propreté.

 

SDC11036La ficaire fausse renoncule. Elle n’a rien de la renoncule, « bouton d’or », si ce n’est sa couleur. Avec une corolle composée de 8 à 12 pétales étroits et assez allongés, elle s’en distingue notamment de la renoncule qui n’en comporte que cinq. On l’appelle aussi « Herbe aux hémorroïdes » car ses racines renferment un puissant antidouleur. Ses feuilles sont qualifiées de « cordiformes ».

Elle se reproduit très peu par ses graines mais plutôt par ses tubercules dont la forme rappelle  celle des figues ; d’où son nom.

 

L’arum tacheté ou gouet tacheté ou arum maculatum ou pied de veau…Soyons un peu scientifique pour une fois. Cf  Internet…

Plante herbacée, glabre. Vivace par un tubercule qui porte un bouquet de feuilles hastées (en fer de lance), marquées de nombreuses taches noires. Au milieu d'elles, se dresse l'axe de l'inflorescence, appelé spadice, enveloppé de la spathe (feuille en cornet) vert pâle bordée de violet.


Inflorescence:


Le spadice mesure 7 à 8 cm de long et porte :
-dans le bas, les fleurs femelles en groupe compact et réduites à un carpelle,
- au-dessus, les fleurs mâles réduites à une étamine, souvent groupées par 4. Un groupe de fleurs stériles rudimentaires ou filamenteuses retient les insectes prisonniers jusqu'après la fécondation.
L'appendice terminal se présente sous forme d'une massue charnue et violette ; il se flétrit après fécondation.
Le groupe de fleurs devient un épi de baies rouge-orangé, charnues, au milieu de la spathe desséchée.

 

SDC11076Le lamier pourpre ou ortie rouge ou Lamium purpureum.

Sans poils urticants. Le nom d’ « ortie » est lié à la forme de ses feuilles. Trop souvent qualifiée de « mauvaise herbe », par qui ? et au nom de quels critères ?

Un peu de botanique…

Il s'agit d'une plante basse pubescente qui atteint 25 cm de haut ; ses tiges quadrangulaires et creuses sont teintées de rouge et nues à la base ; les feuilles étant rassemblées et de plus en plus serrées vers l'extrémité.
Ces dernières, également, souvent teintées de pourpre pour les plus jeunes, ont une forme vaguement arrondie avec une base en forme de cœur, une bordure faiblement dentée et une surface ridée.
Au froissement tige et feuilles dégagent une odeur caractéristique.

La floraison se produit de mars à mai, les fleurs sont réunies en groupes accompagnés de bractées ; les dents du calice finissent par s'étaler, la corolle est en forme de tube droit terminé par des lèvres et un anneau de poils recouvre l'intérieur.

 

7 – Histoire du Domaine jusqu’en 1950.           

         Scan_N_7_016  C’est en 1797   que la communauté religieuse est dissoute. Mosselman, Lejeune, Zaman, Smits acquièrent les propriétés mises en vente. En 1797, M Rouppe, futur bourgmestre de Bruxelles, achète une maison et quelques propriétés au Hondsberg, nom de notre actuelle cité Messidor. Il revend le tout en 1799 à M Geuze qui le cèdera 7 années plus tard à un Français , Mr Passy qui le conservera de 1807 à 1816.

   !!! Cette version provient d’un article de Mr d’Osta.
Une autre version : Joseph Papin vend 7 ha de terre    labourable près du Beukenberg à un Français Louis Passy…

Personnellement je croirais plus à la première version.RR

A ces éphémères propriétaires va succéder une famille prestigieuse et plus stable. Le Général Comte Dumonceau y fait construire une habitation plus importante. Il y meurt en 1824 laissant à la comtesse douairière, sa veuve, le soin d’y élever sa famille.

 

            En 1850, c’est son gendre, Mr de Bavay par ailleurs très sévère procureur général, qui confie à l’architecte Cluysenaer, le soin d’ériger un château remarquable dont les photographies et les dessins nous permettent encore aujourd’hui d’en admirer les sveltes tourelles. MM Fuchs et Wesemael sont chargés d’aménager le parc.

 

Très sévère, le procureur général de Bavay, comme le rapporte un journaliste, Mr Novelier, dans

un document paru le 23 mai 1957.

« … de Bavay !  Seuls les juristes et les amateurs de la petite histoire savent encore quels frissons

ce nom faisait passer dans les mauvaises conscience.

De Bavay fut pendant des années, alors que la guillotine fonctionnait encore chez nous, l’accusa-

teur impitoyable, brandissant avec une glaciale sérénité  le glaive de la justice. Il se montra

surtout d’une terrible sévérité dans les affaires de « maugré », incendies de meules, fusillades

nocturnes, mutilation de bétail, qui sévissaient avec âpreté dans certaines régions, particulière-

ment au tournaisis. »

 

C’est en 1861 que Mademoiselle Marie Joséphine Philomène Lucas acquiert la propriété pour la revendre le 18 juillet 1880 à Léon Fontaine.     Il           agrandit considérablement la propriété en absorbant les 6 ha de la propriété voisine appartenant à Madame Gatti de Gamond, et une parcelle de terre du Vossegat. Il devient ainsi les propriétaires d’un domaine de 15 ha..

Ce dernier entoure son vaste domaine d’un haut mur de 3 km de longueur, goudronné de noir. Il fait don à la Commune de Forest d’un terrain d’un  demi hectare avenue Zaman pour y construire un hôpital civil. En remerciement, la Commune donna en 1902 le nom de « Fontaine » à l’avenue du Cimetière, puis Fontaine Vanderstraeten pour éviter les confusions avec d’autres rues Fontaine.

 

            M Fontaine meurt en 1923 ; ses quatre filles gardent la propriété  en indivision.

Les armées allemande puis américaine (ou anglaise) s’y installent. Les uns et les autres déboisent une grande partie du parc dont il ne reste plus aujourd’hui que quelques arbres séculaires.  C’est en 1950 que tout change… 

 

8 - Histoire récente. La Cité Messidor.

 

Au départ d’une documentation fournie au Cercle d’Histoire et du Patrimoine par

Monsieur Didier GAILLARD , de la Cité Messidor.

 

a – D’abord, d’où vient ce mot ? Que signifie-t-il ?

 

Du calendrier  de la révolution française  dirons-nous, mais soyons plus précis.

 

Messidor … du latin Messis : moisson.

                       Et du grec Dôron : don.

 

C’est le dixième mois de l’année républicaine qui  signifie, chez nous, du 20 juin au 19 juillet. Etablie le 24 novembre 1793, l’année commençait à l’équinoxe d’automne, le 22 septembre. Elle était partagée en 12 mois de 30 jours chacun. Il restait 5 jours complémentaires consacrés à la célébration des fêtes républicaines. Arrêter le temps d’une manière aussi agréable, une vertu républicaine qu’il est bien dommage d’avoir oubliée.

 

Les mois.

                        Automne.                                          Printemps.

                           Vendémiaire (vendanges)                  Germinal ( germination)

                            Brumaire (brumes)                                          Floréal ( fleurs)

                            Frimaire ( frimas)                                 Prairial (prés)

 

                        Hiver.                                                 Eté.

                            Nivôse (neiges)                                    Messidor  (moissons)

                            Pluviôse (pluies)                                  Thermidor (chaleurs)

                            Ventôse (vents)                                   Fructidor (fruits).

 

b – Ensuite, l’histoire

 

            1950, une date charnière. Nous venons d’évoquer l’histoire de « l’espace Messidor » depuis la fin de l’abbaye et après l’occupation du site par les troupes allemandes puis alliées.

C’est par une phrase de Jean d’Osta que nous commençons cette nouvelle étape.

 

            « Or, en 1950, un haut fonctionnaire du Ministère des Finances, Monsieur

            Jean Gaillard, rêve que ce vestige du Beukenberg ou Wijngaardbosch pourrait

            être très opportunément et très agréablement transformé en une agglomération

            de logements unifamiliaux à loyer modeste, notamment pour les employés de son      Ministère. C’était un homme entreprenant, un « battant ». De son rêve, il fit une

            superbe réalité. ».

 

c-  Au fil du temps .

 

            Le 15 juillet 1950, 138 personnes constituent «  la Société Coopérative desSDC11079

            Locataires MESSIDOR ». Ces locataires ne venaient pas seulement de

            l’administration des Finances ; certains d’entre eux ont choisi de devenir

            propriétaires.

            Le 3 septembre 1952, délivrance de l’ordre de commencer les travaux sous la

            conduite de l’architecte Georges de Hens.

          SDC11087  Le 25 avril 1953, pose d’une première pierre commémorative sur le pignon du

            19, drève du Tastevin.

            Octobre 1953, démolition du château Fontaine pour permettre la construction des

            maisons de la Drève de la Grappe.

            Le 12 juin 1954, le Ministre Edmond Leburton inaugure la pierre commémo-

            rative placée en façade des 24, 26 drève d’Anjou.

  SDC11081         




1956 : accueil de onze familles hongroises exilées de leur pays par les troupes

            Communistes.

 

Epuisé par tant de travail, Jean-Anne Gaillard quitte prématurément « son » chantier, à la grande tristesse de tous les Messidoriens.

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1957, avant-projet pour la construction de deux immeubles à appartements, Avenue du Globe. Les travaux commenceront en 1972 / 1973.  C’est en 1979 que sera construit le troisième building.

 

Retenons encore, dans les années ‘90, la création du « Cercle Sportif Messidor » particulièrement actif au volley-ball, à la pétanque et … en fêtes de toutes sortes.  Mr Didier Gaillard succède à Mr Cottiels en tant qu’administrateur délégué .

 

9 – Les vignobles.


            Cf. le livre de Herdies.

Il fallait du poisson le vendredi. Les étangs répondaient aux besoins des « bonnes sœurs ».

Il fallait du vin pour célébrer la messe. Les « bonnes sœurs » cultivèrent la vigne.

A Forest, la plus ancienne relation écrite connue est celle d’un acte de 1233 du Cartulaire de l’abbaye d’Affligem. Les vignobles y figurent à deux endroits,                                                      « au pied de l’enceinte de notre abbaye » où le raisin répond  aux besoins de l’hôpital.        Et  « … un vignoble et un bois de chêne situé près de la potence… » H p 71.

Et pour  autant qu’on choisisse un endroit exposé au midi, à l’abri d’un écran d’arbres et un sol approprié, tout est possible avec la vigne. Et ces endroits sont nombreux chez nous. Retenons tout particulièrement…

 

Scan_N_7_021Le grand vignoble, le wijngaardveld, d’une étendue de 5 ha en 1658.                                    NB.  Le chemin en bas de la carte épouse le tracé de notre actuelle Chaussée de   Bruxelles.

« le site était particulièrement surveillé par deux gardes champêtres sous les ordres d’un échevin. Déjà en 1229, sous le duc Henri 1er, l’article de la loi criminelle stipulait que quiconque entre pendant le jour dans un vignoble d’autrui, sans la permission du propriétaire est passible de 20 escalions d’amende, et celui qui le fait pendant la nuit de cinq livres. Herdies p 73 ».

 

Le Wijnblock. H p76.

Le clos du vin ou le Wijnblock comme on l’appelait en 1638, formait une bande de terrain de forme triangulaire entre l’Oude Vorstweg et la digue des étangs conventuels depuis le mur de l’Abbaye jusqu’à la rue du Fondeur actuelle. Il était donc du type de vignoble de plaine. Etant donné sa situation près du monastère, à l’intérieur duquel il y avait aussi des pieds de vigne, il est probable qu’il ait été une extension du vignoble intra-muros des religieuses. Etendue : environ 1 ha.

 

Le « Wijngaerteussel ».

D’un étendue d’un ha 60 ares, il était situé en face du Quakebeekmolen, adossé à l’Overliesveld… sur le plan d’aujourd’hui plus ou moins entre la rue du Patinage et le Boulevard de la 2ème Armée Britannique . Pratiquemet dans le voisinage de notre actuel bureau de police. Il semble n’avoir eu qu’une existence éphémère.

 

Le « Wijngaert van ter Camere » H p 78. Cette culture était la propriété de l’abbaye de la Cambre et s’étendait dans les vallons de notre parc de Forest. Ajoutons quelques vignobles privés …

        …            notamment celui de la ferme du Slotsenberg et un autre près de notre actuelle Avenue du Domaine et nous serons moins catégoriques que Jean d’Osta quand il affirme qu’il n’y a jamais eu de pied de vigne dans l’actuelle Cité Messidor.

 

La fin des vignobles.

Plusieurs éléments coïncideront pour hâter la fin des vignobles en Belgique et notamment chez nous, à Forest.

  -Les vins du Rhin et de Bourgogne, de meilleure qualité, supplanteront les    nôtres.      Surtout chez ceux qui avaient les moyens financiers de se le permettre, notamment les Bénédictines.

-Par le Traité des Pyrénées de 1659, Louis XIV défend de cultiver la vigne dans les Pays-Bas.

-Les moyens de transport plus faciles et la sécurité s’étant améliorés, les propriétaires constatent que le prix de revient du landwijn ou vin local devient excessif. Ils font d’autres choix.

Nous laisserons à Herdies le soin de clôturer ce paragraphe… «  A Forest, au moment de l’occupation de notre pays en 1789, il ne restait plus que 3 journaux plantés de vignobles ».

 

 

10 – L’Avenue du Jonc et ses environs.


Scan_N_7_022L’Avenue du Jonc d’abord. Le Cercle d’Histoire d’Uccle précise «  Le chemin 23 conduisait…du hameau de Stalle à Forêt. En effet divers sentiers venant de Stalle aboutissaient au chemin 22…qui prenait à Forest le nom de Born Straet, aujourd’hui Avenue de Haveskerke et Avenue Général Dumonceau, pour aboutir chaussée de Neerstalle. Ce chemin a reçu en 1920 la dénomination d’Avenue du Jonc, nous ignorons pour quelle raison. A l’Atlas, il porte le nom de Vossegat Straat. Il a une largeur de 3,30 m, une longueur de 255 m et son entretien incombe à la Commune. »                                         C’est donc une nébuleuse qui s’offre à nous dans laquelle Jonc, Vossegat, Bambou, de Haveskerke s’interpénètrent dans le temps et dans l’espace. Car même si son nom reste douteux, marquée par le mur noir évoqué au début de la promenade, elle est bien présente cette Avenue du Jonc. Son talus nous séduit par la diverité de sa végétation…. Des érables sycomores, des robiniers, des sureaux noirs dominent les lierres, bryonnes, liserons, clématites, compagnons rouges, pervenches ou autres perce-neige.

 

Le Vossegat ensuite. C’est un lieu-dit dont le nom remonte au Moyen-Age au moins. Rappelons  que « Vossegat » n’a rien à voir avec un quelconque trou de renard, mais évoque plutôt un passage sécurisé  (voos) dans un lieu désert (gat).

 D’aucuns évoquent  la Rue du Bambou comme une partie du chemin du Vossegat. D’où vient-il, lui aussi, ce nom de Bambou ? Supplante-t-il le chemin du Vossegat afin d’oublier un café du même nom dont la réputation était plus que douteuse. Nous espérons que des avis ultérieurs nous permettront d’y voir plus clair…

 

        …            « C’est au folklore de la région bruxelloise tout entière qu’appartiennent les fameuses Scan_N_7_025autant que scandaleuses fêtes qui se pratiquaient au Vossegat depuis deux ou trois siècles. Au pied du coteau, vers l’actuelle rue de Haveskerke, se trouvait jusqu’au début du siècle dernier, une guinguette à bière où de très considérables foules de Bruxellois venaient se payer de gaillardes parties de campagne ! Avec ceci de particulier que les chopes de bière étaient livrées par la fenêtre, contre paiement tant du contenant que du contenu, seuls les verres restitués intacts étaient remboursés. Ce qui agitait particulièrement nos pudibonds ancêtres étaient d’anodins jeux de rollekebolle de couples, du haut en bas de la colline, choses qui se disent mais ne s’écrivent, selon un contemporain effaré et qui furent définitivement interdites en 1934. »

 

 

.La Villa Foresta. Au début du 20ème siècle, cette villa cossue appartenait à Théodore Momm. La « dynastie Momm » s’était spécialisée dans l’industrie de la teinturerie. L’usine était installée chaussée de Neerstalle, à l’emplacement actuel des rues Lumière.
La famille était appréciée pour sa générosité. On lui doit notamment

            L’école des gouvernantes. Le bâtiment existe toujours au n° 3 de la Rue de Fléron et

            L’école dite « Kabaskesschool », rue J.B.Vanpé au n° 50. L’actuel CPAS.

 

Les viaducs. Les deux lignes de chemin de fer qui traversent Forest ne sont pas sans conséquence pour les habitants. Certes,  les industriels se réjouissent au même titre que la Commune qui voit son avenir financier sous de meilleurs auspices. Mais que de dégâts en ce qui concerne la beauté des paysages et les infrastructures routières. Quatre viaducs doivent être construits pour permettre la circulation des Forestois. Dont celui-ci. Un peu plus loin nous en rencontrerons un second. Il surplombe la Rue J.B.Vanpé.

 

 

11 - Saint-Curé d’Ars.

 

La paroisse.

 

            Jean-Marie VIANNEY est né le 8 mai 1786 ; la période trouble de la Révolution française va SDC10989commencer. Il décide néanmoins de se consacrer à Dieu et devient prêtre en 1815. D’abord vicaire à Ecully, il est envoyé à Ars. Outre l’exercice de son sacerdoce, il fonde un orphelinat « La Providence » et prend grand soin des pauvres.

 

En donnant son nom à cette nouvelle paroisse forestoise, les responsables ont œuvré dans le sens de sa vie, sa simplicité dans la piété et l’engagement social en faveur des plus démunis.

 

            Après la deuxième guerre mondiale, on assiste au lotissement d’anciennes grandes propriétés…

Notamment la propriété BONA, qui permet la création de l’Avenue Stuart Merryl,

La propriété MICHIELS qui s’étendait de l’avenue Kersbeek à la rue J.B. Baeck ,

La propriété FONTAINE VANDERSTRAETEN qui engendre la cité Messidor et ses 280 maisons.

Ajoutons-y le FOYER FORESTOIS qui construit de nombreux immeubles à la chaussée de Neerstalle et à l’Avenue de la Verrerie,

…ce qui entraîne l’arrivée de nombreux paroissiens.

 

            La paroisse Saint-Curé d’Ars naît le 25 mars 1960 et dépend directement de la paroisse Saint Denis. Le bâtiment est construit afin de répondre directement aux besoins d’un édifice religieux, mais il devient aussi

            Une école annexe à l’école Saint-Denis,

            Un lieu de nombreuses activités culturelles

            Et un lieu de rencontres pour les habitants.

 

Le parc.

 

            Au pont de chemin de fer à la belle saison, on peut admirer deux plantes volubiles s’extériorisant en toute liberté sur les supports des clôtures bétonnées. Ce sont la renouée du Béloutchistan (Polygonum baldschuanicum)  à gauche, et le houblon sauvage (Humulus lupulus) à droite qui, de ses inflorescences coniques, parfume le dos d’âne .

            Prenons à gauche et engageons-nous dans le joli petit parc de la paroisse. Nous y découvrons quelques belles essences qui méritent un temps d’arrêt. On y notera un magnifique hêtre pourpre, un mûrier noir (Morus nigra), un bouquet de pins noirs d’Autriche, un érable sycomore et des chênes pédonculés.

L’écureuil roux est quelquefois l’hôte de marque de cette oasis de verdure.

La plaine de jeux était primitivement réservée à la construction de l’église : projet abandonné par manque de subsides. L’espace resté libre marque l’emplacement de l’ancien étang de la propriété BONA.

 

 

La légende du mûrier.

 

SDC11099            « Pyrame et Thisbé sont deux jeunes gens de Babylone que tout rapproche et dont l’amour grandit avec le temps. Mais leurs pères les empêchent de s’unir et même de se rencontrer. Leur passion exacerbée par l’interdiction  de se voir les guide et leur permet de découvrir la fente du mur commun à leurs demeures. Cette fente sert de passage à leurs plaintes et à leurs engagements mutuels.  Après quelques temps ils décident de fuir la contrainte de leurs parents. Ils se donnent rendez-vous à la nuit tombée hors de la ville près du tombeau de Ninus ombragé par un mûrier. Thisbé arrive le première au lieu du rendez-vous ; mais elle se fait surprendre par une lionne qui vient boire à la fontaine voisine après avoir égorgé des bœufs. Effrayée, Thisbé cherche un abri et dans sa fuite perd son voile. Peu de temps après Pyrame arrive enfin et découvre le voile de Thisbé déchiré et taché de sang. Il croit alors que Thisbé est morte et, désespéré, se suicide en se poignardant. A son retour, Thisbé découvre le corps de son amant sans vie qu’elle décide de rejoindre dans la mort en se suicidant à son tour avec son épée. Mais auparavant elle implore les dieux de garder le souvenir de leur tragique destinée en faisant en sorte que le mûrier porte désormais des fruits noirs en signe de deuil. »

Cf : Centre de Recherche sur l’Histoire du Théâtre.

 

12 - La Via Romantica.


SDC11065            C’est un poète, Léon Meganck, qui a donné ce nom aux avenues de Haveskerque et Kersbeek. A juste titre d’ailleurs puisqu’il y met en valeur deux des artères les plus riches en immeubles de caractère.

Pour ceux qui veulent parcourir l’Avenue de Haveskerque, au départ de la gare d’Uccle Stalle invitons-les à s’arrêter quelques instants devant

 

-          la villa Martha et ses loggia , balconnets, auvents, pignons à redents.

-          la villa Adrienne.

-          la villa Casablanca,au n° 133, une ancienne blanchisserie.

-          la villa Mathilde, au n°74, de style belle époque et dont le jardin contient e.a. un érable argenté, un chêne pédonculé, un araucaria, un hêtre pourpre et divers arbrisseaux ornementaux.

-          L’usine « pains d’épice » Smets-Lido

-          La villa Foresta et le Saint-Curé d’Ars dont nous venons de parler.

 

Au cours de la promenade consacrée au parc Jacques Brel, nous avons évoqué l’origine du mot « Kersbeek » et des immeubles remarquables de cette avenue depuis la maison où a vécu Stuart Merryll jusque  l’ex-Kersbeekbosch.

Au passage, nous touchons ce que les cruciverbistes appellent une rue qui « porte le nom d’un personnage important » en l’occurrence, ici, la rue  Général Dumonceau, omniprésent  dans notre Commune.

 

Il faudrait un architecte spécialisé pour détailler les immeubles de cette première partie de l’Avenue SDC10998Kersbeek. Signalons donc, du côté pair…

            n° 96,98 l’emplacement de la synagogue  aménagée dans un ancien dépôt de  

            produits alimentaires.

            n° 84, la villa Cécile et de superbes faïences.

            de 78 à 70, un ensemble très harmonieux d’immeubles particulièrement bien

            rénovés et mis en valeur par de remarquables grilles en fer forgé.

            au n° 58, la villa Nora, surmontée par une cigogne qui n’a guère envie de quitter

            ce lieu enchanteur dont les sgraphites rehaussent encore la beauté de la maison.

            NB : les sgraphites sont des décorations murales obtenues par application, sur

            un fond de couleur d’un enduit de mortier blanc qui est ensuite gratté et incisé

            pour faire apparaître le dessin voulu.

            … et les villas Céline, Bernardine, Trévé, Alice, Marcelle..

Du côté impair

       Scan_N_7_026     n° 73, maisons en retrait  datées de 1898-1900 avec un superbe jardin .

            n° 69, le manoir des Domes , une villa cossue aux lignes robustes et sobres. Le

            marronnier y soutient un pilastre en perdition. Erable sycomore, hêtre, thuya.

            n° 67 , villa de Croès . Marronnier et tilleul.

            n° 57 Villa des Hirondelles.

Signalons que l’Avenue Kersbeek contribue pour une bonne part à Forest au maintien du martinet noir, avec ses hautes bâtisses et leurs nombreuses ouvertures hospitalières.

 

Un autre personnage important, André Baillon, à qui, comme il se doit, on a dédié unerue.

 

13 – La rue André Baillon. Par Christian Swartwaeger.


                        Christian est un des membres de notre comité. Il avait écrit ce document  pour Forestum , périodique de notre Cercle d’Histoire et du Patrimoine.

Cette rue est située entre la Chaussée de Neerstalle et l’Avenue Kersbeek. Elle a été tracée en 1936 sur un terrain ayant appartenu à Madame DEWEERDT, grande admiratrice d’André Baillon. C’est sur l’insistance de Monsieur Gaston-Denys PERIER, ami de l’écrivain que la Commune de Forest a décidé de lui attribuer le nom de cet auteur qui résida à Forest de 1900 à 1902. (voir le paragraphe 18).

 

Scan_N_7_027« S’il y a une rue forestoise que je connais, c’est bien celle-là. En effet, bien que né à Molenbeek-Saint-Jean, mes parents, Forestois, décidèrent de revenir dans leur Commune en 1958, au numéro 30 de la Rue André Baillon. Après l’avoir quittée en 1987, j’y suis revenu en 1996, au numéro 32. J’y ai passé la plus grande partie de ma vie.

Ma jeunesse s’est déroulée dans une rue calme avec mes voisins et mes voisines. Les terrains vagues étaient nombreux et suivant les films que nous allions voir au cinéma Kursaal de la Rue de Hal, nous jouions aux Vikings ou aux Cow-boys et aux Indiens. Ces terrains vagues étaient également nos lieux de construction de « cabanes ». Il n’y avait aucun immeuble aux actuels numéros 17, 29, 28, 36, 38, 40, 42, 44 et j’en passe. La rue était pavée et à double sens de circulation mais étant donné le peu de véhicules, il n’y avait  aucun danger de se faire écraser par un chauffard. »

Photo de gauche, le n° 33, une des premières maisons de la rue.                                                                                       Photo de droite, le n° 28 n’existait pas et me voici, au début des années ’60 avec mon chien, encadré de deux amis hongrois, exilés forcés avec leurs parents suite à l’emprise soviétique sur leur pays.


14– La page de Fortuné VAN HULLE, dit MAX.

 

            En souvenir d’un membre éminent et ami du Cercle d’Histoire et du Patrimoine      de Forest. Ce texte est tiré de Historicum, le périodique de notre cercle.

 

UNE RUE RETROUVEE.

LA RUE PIETER .

 

Scan_N_7_028« Dans la Monographie de Forest éditée par J.P.Vokaer en 1954, on y fait mention d’une rue VERHOEVEN, sensée être tracée au centre du village sans parvenir à la situer exactement. J’ai le plaisir de vous faire part de ma découverte et de vous en donner l’emplacement exact en vous reproduisant l’extrait pris au Service de l’Urbanisme, 112 Chaussée de Bruxelles.

Comme vous le constatez, il s’agit pratiquement d’une rectification de tracé de cette rue Verhoeven en question, qui deviendra la RUE PIETER , approuvée par le Conseil Communal du 7 juin 1876. »

           

15 – La rue Jean-Baptiste VANPE.

 

Jean-Baptiste VANPE (1829-1902) était directeur de l'Ecole Moyenne de Bruxelles. Echevin à Forest de SDC110381874 à 1883, il s'y fit le champion de la laïcité. Auparavant, cette rue s'est appelée Kwadestraat, Goedestraat, Vorst-Stallestraat et enfin « Rue Jean-Baptiste Vanpé » depuis le 7 septembre 1906. Précisons quelques repères …

 

Fortis a remplacé la Caisse Générale d'Epargne et de Retraite, laquelle avait été construite sur l'emplacement du magasin « Chez Rooske », marchande de bonbons, de boules et de « bombes atomiques ». Ces friandises et sucreries faisaient la joie des bambins de l'époque. La maison elle-même de ce « Bollewinkel » datait d 1892 et son premier propriétaire s'appelait Baptiste Degreef.

 

Au numéro 50, le CPAS y avait installé ses bureaux avant leur rénovation et leur récent transfert rue de Liège.  Il a été construit en 1934 en remplacement de l'ancienne villa que Louis Momm y fit bâtir en 1868. C'est en 1911 que des transformations importantes avaient permis d'y accueillir l'école des sœurs de Marie, subsidiée par la famille Momm. Cette école fut familièrement surnommée « Kabakeschool », kabas désignant une musette en fer blanc dans laquelle on apportait ses tartines.

 

!!! En face, les immeubles n°49 à 63 nous intriguent par leurs dimensions et leur unité architecturale. Ont-ils une histoire ?

 

C'est en outre au début de cette rue que démarrait le Trolleybus 54 encore appelé le ramelkas par les Forestois.Il circula pour la première fois en 1939 et reliait déjà Forest à Machelen

 

L'avenue Denayer. Deux personnalités forestoises ont porté ce nom : un conseiller communal et un échevin catholique. C'est vraisemblablement à Jean-Baptiste Denayer que cette avenue a été dédiée. Né à saint-Gilles le 3 août 1832, et décédé à Forest le 13 avril 1900, il fut échevin forestois de 1879 à 1886, et intervint particulièrement dans la décision de transférer le cimetière près de notre actuelle Avenue du Globe.


Le Square du 8 mai mérite quelques moments de recueillement devant la stèle

 

Square du 8 mai – 8 MeisquareSDC11037

 

Elle a été érigée en souvenir du dernier conflit mondial et des multiples sacrifices consentis par une génération entière d'êtres humains. Il fallait combattre la barbarie nazie.

            « Des millions d'hommes et de femmes bravèrent la machine de guerre nazie, luttèrent et souvent se sacrifièrent dans un combat absolu du 20ème siècle. »

C'est le 8 mai 1945 que l'Allemagne d'Hitler capitula. Il faut, aujourd'hui et demain, continuer le combat contre la « bête immonde » qui continue inlassablement à nous menacer au travers des partis populistes, racistes, fascistes.


Le Beukenberg. Le Mont des Hêtres. C'était un bien pittoresque raidillon dont le dernier tronçon, avant d'aborder la rue Fontaine Vanderstraeten, se terminait par des marches d'à peu près deux mètres de largeur. Il va sans dire que le « mur noir » voisin était encore intact.


SDC1104116 - Victor Rousseau, sa biographie.

 

L’avenue Victor Rousseau rend hommage à un sculpteur forestois  dont on a bien raison d’être fier. Né à Feluy le 16 décembre 1865, Victor Rousseau commence très jeune, en compagnie de son père, à tailler les pierres sur le chantier du Palais de Justice de Bruxelles. C’est « sur le tas » qu’un homme extraordinaire effectue ses premiers pas d’artiste. Nous évoquerons son existence au cours de trois de nos promenades.

 

Ses cours de sculpture ornementale, de modelage  et de statuaire , la maîtrise de son art et sa curiosité créent pour lui une grande ouverture sur le monde.

En 1890, à 25 ans, il épouse Françoise de LOEUL avec laquelle il va effectuer de nombreux voyages.

 

Sa maison et son atelier ont été rasés pour faire place à un immeuble moderne  et ce n’est pas la plaque apposée sur la façade du n° 170b de la Rue des Alliés qui lui rendra son âme.

 

Victor Rousseau  est décédé le 17 mars 1954. Ses héritiers ont conservé ses collections et surtout son atelier jusqu’en avril 1975. Sa dernière demeure a été particulièrement éphémère…..

                          Cimetière de Forest,

                        Chemin 3, pelouse D

                        A l’étage (-3) d’une tombe ordinaire.

                        A deux doigts de la fosse commune.

                        Durée du séjour : quelques années.

 

La Commune de Forest, quant à elle, lui a consacré une de ses avenues les plus remarquables. Elle unit le centre historique à l’Altitude 100.  Au passage du parc Duden,

observons la statue érigée en son honneur.

 

Son milieu familial . Sa mère est décédée alors qu’il était encore très jeune. Elle avait pourtant eu le temps de marquer ses aspirations de son empreinte. Il  parle fréquemment dans ses textes, avec gratitude, « des êtres chers qui l’entouraient comme des divinités bienfaisantes ».

Cf : de nombreux extraits de presse, Internet..et tout particulièrement

                        Victor Rousseau, l’homme et l’œuvre.

                        Marcel BOUGARD

                        Institut Jules Destrée. 1968.

 

            Et plus récemment, Génuiwal Magazine – 2005.  N°  25

 

17 - Le deuxième cimetière de Forest.


             Le premier cimetière entourait l’église Saint Denis. Ses 22 ares ont suffi  pendant très longtemps Scan_N_7_030pour répondre aux besoins  de la population forestoise.

              C’est le 6 novembre 1868 que les autorités communales se décident à le déplacer. Elles acquièrent un terrain sur les hauteurs du Beukenberg entre les propriétés du Wijngaard et Zaman sur un terrain de 4 hectares. Pour la petite histoire…

 

-          le ministre de l’Intérieur s’opposait à l’acquisition d’un terrain d’une étendue aussi disproportionnée aux besoins de la Commune,

-          et n’acceptait pas la convention conclue avec le consistoire israélite, la législation belge n’admettant pas de cimetière confessionnel.

 

Scan_N_7_031Sur proposition de l’échevin Denayer, le Conseil communal décida, en cette même année  1882, de placer une grande croix en fer au nouveau cimetière. Quatre ans plus tard, en vertu des pouvoirs que la loi lui conférait, le bourgmestre Smits faisait procéder à la bénédiction des lieux.

 

          Soixante ans plus tard et malgré deux extensions du cimetière, il fallut acheter des terrains à Alsemberg pour pouvoir continuer à inhumer les Forestois.

 

Le site de notre deuxième cimetière inspire le monde littéraire.

 En face du cimetière un estaminet, voisin de la Barrique amena Baudelaire à écrire  les vers suivants…

 

         Vous qui raffolez des squelettes

            Et des emblèmes détestés

            Pour épicer les voluptés

            (Fût-ce de simples omelettes !)

            Vieux Pharaon, O Monsolet

            Devant cette enseigne imprévue

            J’ai rêvé de vous : A la vue

            Du cimetière, Estaminet.

 

Baudelaire, un cabaret folâtre sur la route de Bruxelles à Uccle.-Les Epaves.

 

A.Baillon, Histoire d’une Marie. P.U.F.1923.

 

« Il habitait à Forest, près de Bruxelles. Il aurait pu habiter ailleurs, mais c’était à Forest. Autrefois, il habitait en ville. Un dimanche, il avait pris une voiture. Il avait dit : Cocher, il me faut deux chambres, menez-moi quelque part à la campagne. Le cocher avait choisi Forest.

…En face, sur la pente, s’étalait un cimetière. Quand il s’agit d’un cimetière et qu’il est en pente, on dit que les tombes dévalent. On se trompe. Les tombes sont lourdes et d’ailleurs maçonnées. Même sur une pente, elles se tiennent immobiles comme les morts qui dorment en dessous…En somme, un beau cimetière : l’été il sentait les roses ; il y venait au moins trois corbillards par jour. »

 

 

18 – André BAILLON, à la Barrique, …chez Juliette.

 

            André Baillon est né à Anvers le 27 avril 1875 d’un père français et d’une mère flamande. Orphelin très jeune,  il fait de très bonnes études notamment à l’Ecole Polytechnique de Louvain où il sort premier de sa promotion.  C’est dans le domaine littéraire qu’il s’épanouit et quelques-uns de ses romans marquent sa vie d’homme à l’esprit mouvementé et torturé. Il se suicide le 10 avril 1932 à Saint-Germain en Laye.

            Son œuvre littéraire très diversifiée lui vaut notamment le Prix de la Renaissance du Livre (France) et le Prix Triennal de littérature belge avec quelques œuvres remarquables… Histoire d’une Marie, En Sabots, Délires, le Perce-oreille du Luxembourg…

            Son passage à Forest reste gravé sur un écusson fixé à la façade du café « La Barrique », chez Juliette , au 33 Avenue Fontaine Vanderstraeten. Il y séjourne de 1900 à 1902, se marie à l’Eglise Saint-Denis le 20 octobre 1902 avec Marie Van Den Berghen. Germaine Lievens, plus intellectuelle, les accompagne à Paris. Il y fait la connaissance d’une troisième femme, Marie du Vivier, qui le déstabilise complètement et qui l’amène au suicide.

            Il ne nous reste plus qu’à clôturer notre promenade par une bière bien fraîche servie par Juliette qui pourra ponctuer vos découvertes par des souvenirs à la fois nombreux et pittoresques.

                                         SDC11034

André Baillon .  Passé présent.


DELIRES .

Préface de Frans De Haes.

Editions Jacques Antoine.

 

…Trop rouge, trop verte, poupée si cela vous plaît, cher Monsieur, elle n’en représente pas moins la Vierge, l’Immaculée, Celle qui recevra vos trois Ave et vous donnera en retour, la paix. En attendant, dites-les…

-          Au nom du P…

Ah mais ! à quoi donc  pensait-il ? Assis, il était assis. Se pavane-t-on sur une chaise quand on récite les trois Ave de la pénitence ? « Allez en paix ! ».C’est bel et bon. Cette paix, on la mérite. On la mérite à genoux. A genoux, pécheurs ! Sur les dalles ? Non, ce serait ridicule. A genoux quand même.

-          Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. T’ainsi soit-il !

Si ce n’était pas stupide ! Petit, il disait déjà : « T’ainsi soit-il. » On avait beau le reprendre. Et après ? Qu’est ce que cela pouvait faire ?  Dieu était-il un professeur de diction ? Non ? Alors, tant qu’il lui plairait, il dirait T’ainsi soit-il…T’ainsi soit-il et encore T’ainsi soit-il.

Et maintenant, en route ;

Je vous alumaripleine de graceleseign…

Hé là ! hé là ! que bafouillait-il là ? Il priait, sapristi ! Prier ce n’est pas courir la poste. On pense à ce que l’on dit. Y pensait-il ? Non. Il le devait, sinon sa prière ne valait rien et au diable sa bonne paix. Ainsi, en s’exprimant : « Je vous salue, Marie… » que faisait-il ? Comme l’ange, il… Quel ange ? N’importe. Comme l’Ange Machin, Raphaël, Gabriel ; c’est cela, comme l’Ange Gabriel, il arrivait en visite chez Marie. Il saluait Marie qu’on montre qu’on la salue, que diable !  Par exemple, en inclinant la tête, comme ceci : « Je vous salue, Marie… » Bon. De même il aurait à prononcer plus loin le nom de Jésus. Que font les prêtres quand ils prononcent le nom de Jésus ?  Ils baissent un peu la tête. Eh bien, lui aussi il baisserait la tête, légèrement, moins que pour le salut de la visite, mais avec le  respect que mérite le nom de Jésus.

 

19 – ENIGME – Le temple grec. Cf Carte de 1928, paragraphe 2.

         NON, ce n’était pas un temple.

         Encore moins grec.

         C’est à cause de sa forme générale qu’il avait été baptisé « temple grec ». Où était-il situé exactement ?  Avec certitude dans le domaine Fontaine Vanderstraeten. Mais où ?

En  « A » nous dit Christian. Non répond Didier, l’actuel Administrateur de la Cité. Il précise : «  les plaques de béton repérées à cet endroit proviennent très probablement des grands travaux destinés il y a peu pour les infrastructures de la route. ».

                                       Scan_N_7_035

En «  B » précise Léon et le site s’y présente bien… sur la carte.

Existerait-il encore un Forestois ou une Forestoise qui pourrait nous aider à retrouver cet emplacement. ?  . Pour la petite histoire, ajoutons que la personne indiquée par « XX » est le père de Gilbert Papens.

 

 

30 janvier 2012

Promenade 1a Forest Saint Denis

                 Léon Meganck                                                     René Rochette

                      Licencié en sciences botaniques                                         Enseignant retraité


                      Sous le patronage de Marc-Jean Ghyssels
                     Premier Echevin de la Commune de Forest.



              En collaboration avec Christian, Gilbert, Jean-Louis, Raymond, Marc ,Annie,
                Sylvie, Marie-France, Evelyne, Willy, Bernard, Magali, Paul, François et


  Jean , Président de Présence et Action Culturelles - section de Forest.



Vous présentent …


dans le cadre des promenades forestoises,


800px_VorstStDenijs
              Forest Saint-Denis


Trois de nos promenades sont déjà présentes sur notre site :

http://forest12.canalblog.com

Editeur responsable : renerochette@yahoo.fr                                                          Janvier 2012


              

 


                                                 Table de matières.


    Pp1 et 2 – Présentation.
    P3          -  Table de matières.
    P4         - Itinéraire.


        1 – Connaissons notre Commune.
        2 -  Fontaine Saint-Denis.
        3 -  Entrée monumentale entre deux rangées de tilleuls.
        4 -  Disposition actuelle des bâtiments.
        5 -  Binnenkerk- Buitenkerk.
        6 -  Histoire de l'église Saint-Denis.
        7 -  Extérieur de l'église.
        8 -  Deux arbres historiques, un arbuste légendaire.
        9 -  Sainte Alène.
        10- Chaussée de Bruxelles.
        11- Place Saint-Denis.
        12-  Immeubles « nord » de la place.
        13-  Rue de la Station.
        14-  Rue de Hal.
        15-  Rue de l'Eau.
        16-  Rue du Dries.
        17-  Rue Caporal Trésignies.
        18-  Immeubles « sud » de la place.
        19-  Nele et les autres Géants de Forest.
        20-  Contrat de Quartier et « Parcours Ville ».
 

           
1 – Connaissons notre Commune.

    Á l’origine, « Vorst » signifie prince ou souverain. Vorstbosch est un bois princier. C’était la partie de laRen__Scan_plan__eglise_004 forêt que l’empereur s’était réservée pour ses chasses et ses distractions.  Vorst fut ensuite traduit en latin d’église par forestum, dont on a tiré Forest, sans rapport avec le massif forestier de Soignes. Actuellement, la Commune fait partie de l’arrondissement administratif et judiciaire de Bruxelles et relève de la Justice de Paix d’Uccle. Sa superficie est de 664 hectares et en 1992, elle comptait 46.176 habitants.

Hydrographie.
Le réseau hydrographique de Forest appartient au bassin de la Senne. Le seul ruisseau que mentionne l’Atlas des cours d’eau est le Geleytsbeek, dont il est question dans les promenades 4 et 9. Quant à la Senne, sans vouloir en parler plus longtemps, retenons qu’elle constitue pendant un demi-kilomètre la limite administrative entre Anderlecht et Forest. Notre Commune  occupe le versant oriental de la vallée . Son relief est très marqué. Le point le plus bas est situé à 18 mètres au-dessus du niveau de la mer et son point culminant atteint 100 mètres.

Préhistoire.
Forest n’a pas livré d’importants vestiges archéologiques. Dans l’enclos de l’Abbaye, on a trouvé une hache polie datant du néolithique moyen. Toujours pour le néolithique, les ramassages sur le site du parc de Forest ont fourni une hache polie et une lame retouchée. Nous parlerons en outre d’un caveau de 4 mètres sur 1 mètre découvert dans l’ancienne propriété Zaman. On lui attribue une origine franque.

1_A_Ren__001Relief.
Un plateau dans le haut de la commune, une plaine dans le bas reliés par une partie très pentue peu propice à la culture et à l’élevage, telle pourrait être une vue schématique de notre Commune. Chaque promenade en analysera les particularités.

Le Geleytsbeek.
Le ruisseau aux eaux claires, a joué un rôle essentiel dans la création et le développement d’Uccle et de Forest. Jadis, son débit était fort important et permettait notamment d’actionner de nombreux moulins. Trois d’entr'eux étaient forestois, dont le kloostermolen ou moulin de l’Abbaye. C’est aussi le long du Geleystbeek que la vie religieuse s’est développée.
Le Geleystbeek et notre abbaye : les deux piliers de notre Commune. 1_A_Ren__005


2 - Fontaine Saint-Denis.

SDC10137Elle existait déjà en 1352, selon Herdies (Sint Denysborre).
Wauters la signalait en 1379, en parlant de
    la Place Den Dries, appelée ultérieurement
    Grand-Place puis
    Place Communale.
Elle s’est appelée « Fontaine Saint-Benoît » au début du 19ème siècle quand une statue de ce saint la surmontait. Nom qui lui est resté, dans les habitudes de certains Forestois.
Anecdotes.
    -En 1824, les eaux ont été détournées par un habitant, brasseur, pour
    son usage personnel.
    -vers 1870, à la construction du chemin de fer, un tunnel-aqueduc encore visible aujourd’hui, permettait le passage vers la rue de Monte-Carlo. Y passer constituait une épreuve de courage pour les petits Forestois de l’époque.
L’eau provenait des sources situées au pied du Beukenberg. Une question : après les travaux de 2002, est-elle encore fonctionnelle. ?
Aux dernières nouvelles, l’eau n’étant plus potable, la fontaine a été coupée.
Mais dans les projets de rénovation de la Place Saint-Denis, une arrivée d’eau a été maintenue à proximité du kiosque.



3  - Une entrée monumentale entre deux rangées de tilleuls.



SDC10864Nous sommes dans le petit jardin érigé sur le Breem.
L’origine de ce mot est controversée…
    Soit la présence autrefois de nombreux framboisiers, braambezen,
    Soit celle de genêts, brem,
    Ou celui peu probable d’ajoncs, steckendebrem.

Devant nous campe fièrement le pavillon d’entrée de Laurent Benoit Dewez, construit dans le plus pur style néoclassique.
Ce style s’inspire des cultures grecques et romaines en soutenant les concepts de rationalité, d’ordre, d’équilibre, de symétrie, de clarté et d’harmonie. La composition équilibrée des paysages alliée à un souci du détail dans les proportions et les perspectives constituait une caractéristique que l’on retrouve ici.

    Passons le porche et sa double porte monumentale pour pénétrer à l’intérieur de l’hémicycle. Sur le tympan qui orne le pavillon, on peut lire l’inscription rappelant la pose officielle de la première pierre de la nouvelle abbaye.


Carolus Alexander, Ord. Teut. Sup. Mag. Loth.
Dux. Belg. Proef. Prim. Lap. Pos. Prid. Id.
Sept MDCCLXIV
MAP. IOS DE BOUZIES DE ROUVEROY ABB.


En langage de chez nous : « Charles Alexandre, grand maître de l’Ordre Teutonique dans l’Empire, duc de Lorraine, gouverneur des Pays-Bas, posa la première pierre le 12 septembre 1764, en présence de Bouzies de Rouveroy, abbesse. »



4  - Disposition générale aujourd’hui.



SDC10862L’aile sud-ouest, à gauche, abrite de nombreuses activités culturelles. Le rez-de-chaussée, lui, sert de cadre aux expositions . Dans la deuxième partie de l’aile, de l’autre côté du porche, se trouve la salle principale de ces expositions .
    Nous arrivons au château aménagé par Volkswagen et ayant appartenu au baron Paul de Decker. Nous y trouvons une grande salle qui, avec ses gradins, peut contenir 184 places . Elle est conçue pour accueillir des spectacles, des conférences, des débats, des colloques. De part et d’autre de son perron, on  découvre une meule de belles dimensions et un jeu de meules disparates.

    L’aile nord-est devrait accueillir la bibliothèque communale SDC10907située actuellement aux 331 et 333 rue de Mérode. Avec les architectes de l’Atelier du Sablon, on peut rêver à de futures rencontres philosophiques, à des soirées littéraires et à de multiples évènements liés au livre. En attendant une pareille perspective et un éventuel café littéraire, on ira prendre l’apéritif aux « Brasseries restaurants » de l’abbaye. Le même tenancier loue l’intégralité du Prieuré et dispose ainsi, en plus de l’étage aménagé du restaurant, d’un choix appréciable de salons pour banquets, mariages et autres dîners d’affaire…Ne nous réjouissons pas trop vite : en ce mois de janvier 2012 le restaurant a été déclaré en faillite. Nous espérons tous que cette situation n’est que provisoire. 
             

5 - Binnenkerk, buitenkerk.


Ren__Scan_plan__eglise_002Nous avons choisi de scinder l'étude du centre de Forest en deux promenades de deux heures maximum chacune.

Et la Binnenkerk ? C'était la véritable église abbatiale, aux dimensions considérables par rapport à celle de notre église paroissiale, la buitenkerk. Dommage qu'elle ne fut plus qu'une vaste carrière en matériaux de tous genres au lendemain de la dissolution de la communauté religieuse !

Sur le document ci joint, vous pouvez admirer cette abbaye remarquable qui a marqué l'histoire de Forest. Au passage, comparez les deux église. D'après une gravure de Sandérus datée de 1660.






6 – Histoire de l’église Saint-Denis.

Nous allons l’étudier comme une entité qui a traversé un millénaire sans oublier toutefois que cette histoire s’incruste dans celle, plus vaste, de notre Abbaye. Cette étude de l’Abbaye fait l’objet de la promenade 1b .

Chronologiquement…


Au 7ème siècle. La paroisse remonterait à l’époque franque. Un oratoire en bois et toit de chaume auraitSDC10861 été érigé à Forest, consacré par Saint Amand à Saint Denis l’Aréopagite, c'est-à-dire juge au tribunal d’Athènes ? Converti au christianisme, celui-ci devient évêque d’Athènes. Il est ensuite envoyé en Gaule pour y évangéliser les habitants. De cet oratoire, il ne reste aucune trace, mais il semble probable que la chapelle Sainte-Alène ait été édifiée sur son emplacement.
Est-il le saint Denis, évêque de Paris, décapité et que l’on présente parcourant une longue distance avec la tête sous le bras ? Rien n’est moins sûr, mais si la légende rejoint l’histoire, ne boudons pas un peu de merveilleux !
En 1099, l’abbaye d’Afflighem édifie un prieuré particulièrement destiné à ses religieuses bénédictines venues s’installer à Forest.

En 1150, construction par ces religieuses d’une nouvelle église paroissiale en pierre, de style roman. Transformée et agrandie, c’est la chapelle Sainte-Alène.
En 1238, le prieuré est érigé en abbaye indépendante et l’abbesse fait construire une nouvelle église adjacente à la première, mais de style gothique : ce sont le chœur et la nef actuels. Une petite tour en bois domine le tout.
En 1400 et au-delà, les religieuses construisent une église abbatiale beaucoup plus vaste et dont l’usage leur était réservé. C’était la binnenkerk. Elle fut détruite lors de la révolution française… Nous en parlerons plus longuement au cours de la promenade 1b. Revenons donc à notre église paroissiale, la buitenkerk, dont le nom provient du fait qu’elle disposait d’un passage vers l’extérieur de l’abbaye destiné à tous les fidèles de la paroisse.
C’est en 1550 que cette buitenkerk fut transformée pour acquérir sa forme actuelle. En 1559, la paroisse qui groupait environ 500 fidèles passe sous la juridiction du nouvel archevêché créé à Malines.



7 – Extérieur de l'église.



a -La tour


Au 15ème siècle, on construit la dernière travée de l'église et la base de la tour actuelle. A l'origine, elle SDC10901ressemblait à un donjon, n'ayant aucune ouverture vers l'extérieur. La fenêtre que nous observons aujourd'hui est de date postérieure.
C'est à la fin du 18ème siècle, qu'on l'exhaussa de deux étages de briques et qu'on la couronna d'une flèche. Le clocher contient trois cloches dont Denise et Alène.
Elle fut habitée très longtemps par la chouette effraie, Tyto alba, un rapace nocturne au dessin extrêmement délicat et vaporeux. Elle voisinait avec des chauves-souris, mammifères aux mœurs mystérieuses et fascinantes. La Pipistrelle commune, Pipistrellus pipistrellus, l'oreillard roux, Plecotus auretus et la sérotine commune, Epstesicus serotine avaient élu domicile dans cette tour jusqu'à ce que des grillages leur interdisent l'accès. Des études avaient été entreprises vers l'an 2000 pour les y réintroduire. Un projet qui n'a pas eu de suite... 

                                                                      



b - Le Geleytsbeek.

Il est voûté depuis la fin du 19ème siècle, début du 20ème. Enterré, devrions-nous dire et c'est ici, sous les pavés, qu'il poursuit son chemin avec l'espoir du poète de le revoir un jour …
    « … Je sais qu'un jour tu reviendras
    Avec des fleurs et des murmures.
    C'est dans le ciel qui tend les bras
    Que j'ai senti vibrer l'augure. »           
            Geleytsbeek, le ruisseau aux eaux claires.
            Léon Meganck.
 
c  - De nombreuses plaques funéraires émaillent notre promenade. Retenons notamment…

d- A l'ombre d'un hêtre pourpre, la pierre commémorative du 100ème anniversaire de la Belgique

« 13 juillet 1930. » SDC10854

e-et un peu plus loin, à l'abri d'un érable plane, celle qui commémore le 150ème anniversaire de la Belgique.
 
« 1830-1980. »


SDC10857f- Le légendaire noisetier de Sainte-Alène …. Nous évoquerons le hêtre, l’érable et le noisetier  dans le paragraphe suivant.

g- La meule du Kloostermolen.

Ce moulin est déjà cité dans les documents du 14ème siècle. Il était d'abord situé à l'endroit où le ruisseau pénétrait dans l'enclos abbatial, au sud de la tour de l'église. Il fut déplacé ultérieurement ainsi que le lit du Geleystbeek et se trouvait finalement entre les propriétés privées de la chaussée de Bruxelles et l'abbaye. Au milieu du 19ème siècle, le moulin était encore en activité. A cette époque, « il tordait de l'huile ». L'année 1883 vit le voûtement de cette partie du ruisseau et la fin du moulin.SDC11061

h- Le cimetière.

L'église contenait elle-même de nombreuses tombes dont celle du Comte général Dumonceau. Il n'en reste plus que l'emplacement. On peut y lire :

    « Ici repose le lieutenant-général Jean-Baptiste Comte Dumonceau, Grand Officier de la Légion d'honneur, Grand'Croix de la Fidélité de Bade, Chevalier de Saint-Louis, membre des Etats-Généraux, illustre guerrier, vertueux Citoyen, il fit honneur à sa patrie. Né à Bruxelles, le 1er octobre 1760, il y termina sa glorieuse carrière le 29 décembre 1821 ».

D'une étendue de 22 ares, ce cimetière suffisait encore vers le milieu du 19ème siècle. Mais, en 1868, les responsables communaux doivent changer d'attitude « … attendu qu'il se trouvait au centre d'une agglomération d'habitations et le long du chemin le plus fréquenté de la commune, considérant que son insuffisance démontrée par le besoin d'effectuer des enterrements avec un certain tâtonnement pour ne pas rencontrer d’anciennes dépouilles (…) la présence constituait même un danger permanent pour la santé des habitants, en effet, l'eau s'y rencontrait à 0,75 m de profondeur, de sorte que les fosses ne pouvaient y être creusées à la profondeur réglementaire. On ne s'étonnera donc pas d'apprendre qu'à certains jours, les émanations délétères étaient si fortes que le passage à proximité du cimetière pouvait rendre quelqu'un malade ».

Un deuxième cimetière fût donc créé à hauteur de notre actuelle Avenue du Globe. Nous en parlerons plus longuement au cours de notre promenade n° 7 consacrée à la Cité Messidor.


8 – Deux arbres et un arbuste remarquables.

Le hêtre. Une des hêtraies les plus prestigieuses est notre Forêt de Soignes. Elle était beaucoup plus vaste au Moyen-Age et couvrait une grande partie de notre plateau forestois. Le Parc Duden en reste notre principal vestige. . C'est leur ensemble que le poète appelle une cathédrale naturelle. Sa faîne constitue un fruit fort apprécié des habitants de la forêt.
En ce mois de janvier, c'est son  bourgeon    qui constitue la caractéristique principale de l'arbre : fin, long, très aigu, il est couvert d'écailles coriaces et luisantes.
Le hêtre pourpre est une variété dont la chlorophylle verte est masquée par un pigment rouge. Ils ne se reproduisent que par greffe.

SDC10904L'érable. Leurs feuilles , bien souvent fort acérées,  engendrent le nom de la famille : les
acéracées. Trois espèces principales existent chez nous dans la nature:

    L'érable sycomore, le plus haut, aux fleurs pendantes
    L'érable plane ou platanoïde , à fleurs en corymbes.
         corymbe : les groupes de fleurs ou de fruits sont placés dans un même     plan  mais les pédoncules ne s'attachent pas au même niveau sur l'axe principal    de la fleur. Le sorbier et le sureau possèdent la  même  caractéristique.
    L'érable champêtre, à fleurs engrappes dressées.
Mais il en existe autant d'espèces hybrides que le pépiniériste peut l'imaginer, ce qui rend bien souvent leur identification très difficile.
Ici, c'est un érable plane qui abrite la pierre commémorant les 150 années d'existence de notre pays.
Leurs fruits s'appellent des bisamares. Ce sont eux qui , collés par deux,.nous font penser à des hélices quand ils tombent


9  - Sainte Alène. 

a -Histoire et légende.


Sainte Alène, croit-on, naît en 630 à Dilbeek. Elle est la fille du puissant seigneur de la région, le despotique Lewold, et de son épouse Hildegarde.
Aux environs de 640, Saint Amand vient s'installer au sein de la Forêt de Soignes. Un seigneur qui s'était converti à la foi chrétienne et qui fuyait Lewold, trouve son salut à Forest et y construit un édifice en pierre. Saint Amand transforme celui-ci en chapelle qu'il consacre à Saint Denis l'Aréopagite ; chaque nuit, il y célèbre les saints mystères. Un jour, Lewold assiste à l'office et rapporte l'histoire à son épouse et à sa fille Alène.
La jeune fille, subjuguée, prend contact avec le saint, assiste aux offices et se convertit au catholicisme. Sa piété va en augmentant et, toutes les nuits, elle s'abreuve des paroles de l'Évangile. Son père, fatalement, finit par s'en apercevoir ; il la fait suivre par ses soldats qui ne peuvent l'accompagner lorsqu'elle franchit la rivière sans se mouiller. Sortilège de chrétiens ! » s'exclame Lewold qui donne l'ordre de l'amener lors de son retour. Alène, aux abois, se cramponne à un arbre. Les soldats la tirent avec tellement de violence qu'elle en a le bras arraché et en meurt. Aussitôt, un ange apparaît, enlève le bras ensanglanté pour le déposer sur l'autel de la chapelle devant lequel s'agenouillait Alène. Quand, après des recherches anxieuses, le corps est découvert, on le ramène à Forest où il est enseveli.

b- Les miracles.


Rappelons d'abord qu'en cette période, la vie religieuse était fortement perturbée et durant ce « siècle des saints », toute occasion d'appeler le merveilleux pour ranimer la foi était la bienvenue. Alène y apporta sa contribution.
Une certaine nuit, avant d'assister à l'office, Alène plante son bâton. A sa sortie, le bâton s'est transformé en noisetier. Les noisettes que cet arbuste produit font l'objet d'une vénération particulière. La légende rapporte que ce noisetier subsiste jusqu'au 19ème siècle. Plus modeste, celui que nous pouvons observer aujourd'hui a été planté en 2000 pour perpétuer cette légende.


1_A_Ren__002c-La tombe de Sainte-Alène.


Avec celle de Saint Guidon à Anderlecht, le cénotaphe de Sainte Alène est l'un des rares exemples en Belgique de tombe romane du 12ème siècle (1193). La table de pierre, qui provient des carrières du Tournaisis, a 2,34 mètres de long sur 1,18 mètre de large. Elle repose sur des arcades cintrées qui permettent de voir l'emplacement où, jadis, reposait le corps de la sainte. Sur cette table, est dessinée en creux Sainte Alène, qui est vêtue d'une ample draperie. La main gauche tient un missel, l'autre, montre la paume en signe de virginité.

d- La possession des ossements de la sainte, par contre, ne fut pas réglée de façon miraculeuse. Les habitants de Dilbeek en revendiquaient les restes  et affirmaient mordicus qu'Alène reposait non à Forest, mais sous la tour de l'église de Dilbeek. Les Forestois restèrent sur leur position. La querelle dura très longtemps. Il a fallu faire appel à l'archevêque de Malines pour régler le différend. En 1601, il ordonna l'ouverture de la châsse de Forest. Et on y découvrit les rescrits des évêques précédents qui attestaient que la dépouille   vénérée à Forest était bel et bien celle de Sainte Alène. Les Dilbeekois déçus reçurent quand même en compensation deux côtes de l'étrange demoiselle qui marchait sur les eaux. Une procession annuelle y est célébrée permettant aux fidèles de contempler « leurs » reliques.

Soyons réalistes, en 2 ou 3 lignes, pas plus…. « Le 31 juillet 2006 le reliquaire fut ouvert afin de permettre une analyse anthropologique et une analyse de datation. Dans le reliquaire il y a quatre sachets violets qui contiennent des ossements. Tous les os appartiennent au squelette de la même personne… une personne adulte robuste d’environ 35 ans et de la taille de 1,77m »… tiré de « Sainte Alène, images et dévotion, guide pour une visite de l’église Saint-Denis à Forest. Cet ouvrage est édité par le comité directeur du Fonds "Patrimonium Sancta Alena " de Forest. Alène n’a donc jamais existé, mais sa légende a illuminé 7 à 8 siècles d’espoirs et de rêves des Forestois et des Forestoises, elle n’en mérite que plus de respect de notre part. Et puis, elle est bien plus jolie que la réalité.

10 – La chaussée de Bruxelles.

Ren__scans_1a_005    Rappelons qu’elle fut l’une des voies de communication depuis le sud du pays vers Bruxelles, après
la heerbaen des vallées qui suivait plus ou moins la vallée de la Senne,
la heerbaan des collines qui passait grosso modo par les actuelles rue Gatti de Gamond et les avenues du Domaine et Jupiter.
Elles aboutissaient toutes les trois à la Porte de Hal.
    C’est ici qu’est née la maison médicale, déplacée vers la rue du Curé depuis  les derniers aménagements du quartier. C’est au cours de ceux-ci qu’a disparu définitivement le kerkweg  ou  chemin de l’Eglise devenu entre temps l’impasse de la Chaussée de Bruxelles . Ne la cherchez plus…

    Abordons la place Saint-Denis par le côté droit…On ne peut  manquer la maison SDC10962romantique à pignon  qui fait le coin de la place, une boulangerie aujourd’hui.. C’est Adrien Quikels, charcutier de son état, qui la fit bâtir en mai 1908, en remplacement de l’ancien estaminet « A la nouvelle Cour Royale. ». Piet Volckaert la représente sur une de ses toiles.
    L’immeuble suivant, les nos 4 et 5, a été construits en 1924 ; au cours du temps, on le fit rehausser pour qu’elle soit en harmonie avec les autres immeubles. La dernière maison, nos 6,7,8, a été construite en 1907 puis aménagée en maison de commerce.
    En fait, ces immeubles ont remplacé le corps de logis construit par L.B.Dewez en 1764 et qui constituait le pavillon d’entrée de l’abbaye. Considérons donc que l’alignement actuel constitue un heureux substitut à la communauté religieuse d’antan.


11- La place Saint-Denis.

a – Historique.


1_A_Ren__003    Un Dries est une terre en jachère ou une prairie commune. Le nôtre est une prairie commune. Dès 1406, ce qui sera le prolongement de la place Saint-Denis était donc une pâture mise à la disposition de chacun. Les  Forestois y possédaient le privilège de faire pâturer leurs bestiaux.
Autrefois, le Dries s'étendait jusqu'au Bempt. La place actuelle n'en représente plus que la partie septentrionale. Son niveau fut par ailleurs sensiblement exhaussé pour échapper un tant soit peu aux inondations très fréquentes. Elle évolua au gré du temps. A titre d'exemple, la rue du Dries commençait à la pharmacie et la rue de Hal partait de ce qui est le café « Aux armes de Forest ». Elle s'est appelée longtemps « Place de la Fontaine » et « La plache de Vorst » (voir document ci-joint).


b- La fontaine Saint-Denis.

L'origine de la fontaine remonterait à 1379 et même 1352 selon Herdies.. Son alimentation était vraisemblablement assurée par une source se situant au bas de notre actuelle avenue Denayer. Les canalisations acheminant les eaux faisaient l'objet de toute la sollicitude de l'abbaye. La Sint-Denysborre est mentionnée dans les textes depuis le milieu du 14ème siècle lorsqu'elle alimentait le monastère ainsi que le bas du village. Les canalisations sont décrites avec quelques précisions en 1439. Celles-ci couraient à près d'un mètre et demi sous terre et étaient par endroits signalées par des bornes. En 1685, la fontaine s'appelait « Ysborre ». Elle fut restaurée en 1718 et on surmonta le monument d'une statue de Saint-Benoît, patron de la communauté des bénédictines et, soit-dit en passant, frère jumeau de sœur Scholastique. D’où la confusion chez certains Forestois qui continuent à l’appeler « Fontaine Saint-Benoit » alors que l’exitence de cette chirec_014statue a été éphémère.  La dernière restauration de la Sint-Denysborre remonte à 1946. Elle est classée au même titre que l'église et l'abbaye.
Le bac de la fontaine a longtemps servi d'abreuvoir pour les chevaux qui ont besoin d'une eau d'une pureté absolue. Le même bac a aussi fait office, à d'autres moments, de lavoir pour les ménagères qui venaient y rincer leur linge.
Elle suscitait néanmoins de nombreuses doléances …
« Les habitants se plaignaient de ce que, plus d'une fois, il était arrivé qu'elle ne donnait plus d'eau. Le Conseil communal n’eut pas de peine à découvrir les causes du mal. Sans avoir obtenu ni même sollicité la moindre autorisation, maintes familles avaient fait établir un branchement particulier sur la grande conduite de plomb amenant l'eau de la source à la fontaine, d'où, surtout en période de sécheresse, une désolante réduction du débit ».

c- L'école et les abris souterrains.

Rappelons que la première école communale était située dans le complexe  de la maison communale, rue Ren__scans_1a_012de Barcelone.
C'est en 1781 que l’école représentée ici a été construite. En observant la photographie ci-jointe, on remarque encore à l'arrière-plan les terrains vagues et les arbres, témoins de l'état dans lequel se trouvait le centre du village.
Au cours des grands travaux de rénovation que subit la place en 2002, on ne retrouva aucune trace des fondations de cette école. Vu l'état marécageux du terrain, on peut imaginer que celles-ci étaient réduites au maximum. Par contre, on y a retrouvé les abris souterrains construits la guerre 40-45.

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12 – Les immeubles « Nord » de la place.

Admirons tout d'abord l'harmonie générale qu'engendrent ces immeubles avec, notamment, leurs balcons en fer forgé. Et tout particulièrement …

« Aux Armes de Forest ».


Le 9 septembre 1878, Charles Munster introduit une demande afin de construire une maison au coin de la rue de la SDC11059Station. Pour rappel, la station de Forest-Midi et le chemin de fer ont été inaugurés en 1850.
A ce moment, la place telle que nous la connaissons aujourd'hui n'existait pas et la rue de la Station commençait donc « Aux Armes de Forest ». La demande est accordée le 9 décembre de la même année et la Commune profite de cet événement pour donner à la rue son profil actuel.

« La Clé de Sol ».

 
C'est en 1881 qu'on entreprit la construction de ce café qui comporte dès le début une salle de danse.
D'aménagements en aménagements de la façade et des salles intérieures, elle devint un des immeubles les plus importants de la place. Après la guerre 14-18, elle devint le siège du Parti Libéral et celui d'une société de musique. Elle abrita « les Secours d'hiver » durant la seconde guerre mondiale.
A l'aube du nouveau millénaire, la salle arrière subit un tel remaniement qu'elle est actuellement une des salles les mieux équipées de Forest.
« La Clé de Sol » s'enorgueillit de la seule marquise existant sur le Dries.

SDC10914La polyclinique n° 23 et 24.


Ce fut notre deuxième bureau de poste. Nous passerons devant le premier d'entre eux, dans la rue du Dries. Les amateurs de belles façades ne seront pas déçus en allant détailler celle de cet immeuble. Pour être complet, un troisième bureau de poste fut érigé plus loin dans la rue de la Station. Enfin un quatrièmeSDC10964 bureau s’est ouvert à la place Saint-Denis. La boutique porte le numéro 14.
Les encadrements des fenêtres et des portes sont remarquables tout comme le pignon. De magnifiques grilles en fer forgé protègent les fenêtres du rez-de-chaussée.Sur le fronton de l'entrée principale, on peut voir l’emblème de la poste et le sceau communal.
C'est le 5 mars 1965 que la Société coopérative « Centre de Médecine spécialisée de Forest » s'est rendue propriétaire des lieux. Elle y abrite tous les services médicaux qu'on attend d'une telle polyclinique.

13- Rue de la Station.



    C’est l’ancienne Koienstraat «  van de fontein op de Driesplein tot aan de grens van Anderlecht ».TracéeRen__scans_1a_011 en 1851, elle fut rebaptisée « rue de la Station » le 3 décembre 1874. Rappelons que la ligne de chemin de fer Bruxelles-Mons  date des années 1850 et que la gare de Forest Midi a été inaugurée quelques années plus tard. Cette gare existe encore mais, bien que ce site soit protégé, elle ne vaut plus le détour que pour les quelques voyageurs qui doivent la fréquenter. Jusqu’en 1955, le tram 53 conduisait ses passagers à la Place de la Station ; pas seulement les voyageurs qui se rendaient à la gare, mais aussi les amateurs de sport équestre car c’est juste au-delà du chemin de fer que se situait un champ de courses  qui connut ses heures de gloire.
    C’est aussi sur l’emplacement de notre troisième bureau de poste construit en 1954 d'après les plans de l’architecte Ferrière, que se trouvait le terrain de football de La Forestoise. Et Dieu sait si celui-ci fut un haut lieu sportif fort prisé en son temps. C’était aussi l’époque où sur la Place Saint-Denis et ses alentours immédiats on pouvait trouver une vingtaine de cafés fort actifs. Une anecdote vaut la peine d’être rapportée :
 «  des événements dramatiques se déroulèrent le 24 janvier 1929. Deux truands, Berckmans, ancien joueur du club et Demoor, recherchés par toutes le polices de l’agglomération, s’étaient réfugiés dans les vestiaires sous la tribune du stade. Berckmans fut capturé à Drogenbos, mais Demoor, voulant récupérer sa moto dans un garage en face du terrain, fut abattu par les policiers forestois qui l’y attendaient. ».

14 – Rue de Hal.


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Elle s'est appelée successivement :
« Voetweg van Brussel naar Ruysbroek » et était répertoriée « Sentier n°24 ».
« Nieuwpoortstraat » ; Nieuwpoort était cette partie de notre commune située au- delà de la rue de l'Eau, en direction du Bempt.
« Zandbeekweg » en 1848. Le Zandbeek ou Ruisseau des sables a joué un rôle important particulièrement dans l'histoire du Bempt (cf. Promenade n°4). En 2005, Volkswagen en a asphalté les derniers tronçons remarquables.
Enfin, « Rue de Hal » en 1900.

Aujourd'hui encore, son itinéraire reste compliqué : elle s'en va bras-dessus, bras-dessous avec le boulevard de la 2ème Armée britannique vers le Boulevard Industriel, Ruysbroek et Hal. A moins que « La Coccinelle » et « Le Break », les deux cafés du coin ne nous retiennent, abordons la rue de Hal. Le n°9 qui porte le millésime 1912 nous donne une idée de l'âge des maisons les plus anciennes.

De moins en moins de Forestois ont encore en mémoire le cinéma « Kursaal » du n°11. Il a ravi des SDC10920générations « d'enfants admis » et porta à l'affiche tant d'acteurs et de stars célèbres. L'enseigne est toujours reprise dans la liste de sauvegarde des anciennes salles de cinéma. Une autre salle de cette sorte, beaucoup plus éphémère, a existé : le « Cinéma Universel ». Elle était située au n° 38.Remarquons aussi le n°34. C'est là que se trouve l'école des garçons ; elle remplace l'école qui se trouvait jadis sur le Dries. En 1930, cette école communale comportait deux sections : six classes néerlandophones et six classes francophones.
Nos hirondelles de fenêtres ont été abondantes à Forest, particulièrement ici où elles ont laissé des traces de leur passage.. Elles ont déserté Forest sauf dans le quartier dit « Diamant Board ».

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15 – Rue de l’Eau.

Ren__scans_1a_008    Le baptême officiel de la rue de l'Eau date de 1871. Elle rappelle qu'autrefois, les nombreux fossés, dans leurs débordements, provoquaient maints désastres.
Rappelons le sujet évoqué au n°13, où la propriété du Comte Cornet de Ways-Ruart voisinait le carrefour entre la rue de la Station et la rue de l’Eau, quelque part sur le terrain occupé actuellement par la firme Audi. Au coin de la rue de Hal et de la rue de l'Eau, était sise une ferme qui a souvent inspiré les photographes du début du siècle dernier. Le moins qu’on puisse dire est que les familles y étaient fort nombreuses. Les fermes aussi, d'ailleurs. Vers la chaussée de Neerstalle, arrêtons-nous quelques instants au n°62. En dessous du balcon moderne, on peut voir de très près un de ces fameux nids d'hirondelles. Il ne se trouve qu'à 3,20 mètres du sol. Il reste malheureusement inoccupé depuis 1998.

    S'il faut lui donner un nom, appelons-la « La petite place du Dries ». C'est là que se trouve une fontaine qui rappelle la vocation séculaire du bas de Forest. Elle a été construite grâce à l'apport financier de la teinturerie MOMM, ceci afin de pourvoir aux besoins en eau potable des riverains. Sur la même place, une autre curiosité : les maisons basses des n° 50, 54, 56.Les quatre marches qui mènent à leur seuil donnent une idée de la différence de niveau qui les sépare du niveau actuel.

    Deux maisons méritent un temps d'arrêt. Elles portent les n° 15 et 13. La première s'intitule « La MaisonSDC10923 d'Orphée », la deuxième, porte cette inscription « L'entente des directeurs, la Sté An. Internationale, en mémoire de leurs membres tombés au champ d'honneur ». Une ruelle bien oubliée et dont il n'existe plus aucun document photographique avait pour nom « La petite rue de l’Eau ». Elle n'était pas bien longue. Elle partait du n°14 et, après un angle, aboutissait à l'actuel n°149 de la chaussée de Neerstalle.
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16 – Rue du Dries.

    Dans un acte datant de 1717, on découvre ce lieu en ces termes « … een huys op den Driesch, in de Nieuwpoortstrate ». Une autre mention datée du 3 décembre 1874 parle d'une rue du Dries allant « … de la maison de la veuve Singelé jusqu'à l'extrémité de la rue de Hal ».
Ren__scans_1a_014    Tout comme à la rue de l'Eau, on remarquera les marches des maisons 36 et 50 menant aux niveaux anciens des lieux. Du côté impair, au n°33, se situe ce qui fut la maison-atelier avec écurie de M. Guillaume. On peut lire encore sur l'enseigne l'inscription suivante : « La Prévoyance – Compagnie belge Sté A. ». Le n°29 est une jolie maison construite en 1895 à la demande de J.B. Desmedt. L'inscription « Le Canari » atteste de l'existence d'un débit de boissons.
    Aux numéros 27 et 25, nous nous trouvons à l'école communale n°2, autrefois réservée aux filles. C’est en fait le même bâtiment que l'école n°1 de la rue de Hal.
    On fera une mention spéciale pour la toute belle façade du numéro 19. Elle est absolument remarquable avec son pignon à redents et les arches qui coiffent les fenêtres. En fait, c'est le premier bureau postal de Forest dans un bâtiment spécifique. Il a été construit en 1894 et les plans sont dûs à l'architecte Charles Appel.
    Exactement en face de ce bureau postal, se trouvait, il n'y a guère, La ferme Van Keerbergen qui joua SDC10875un rôle prépondérant dans l'économie rurale du quartier du Dries. Le dernier bâtiment, le corps de logis, fut démoli en 1975.
    « Voir Vernier p. 98 – Vaches, moutons et chevaux trouvaient donc ample nourriture. Les porcs aussi tant il y eut des chênaies sur le territoire … Beaucoup de ménages entretenaient un porc et quelques volailles (poules, oies, cygnes). Rares étaient celles dont l'étable comptait plus de deux bêtes à cornes. Quant aux chevaux de labour, ils étaient l'apanage de quelques rares fermiers ».
C'est pourtant dans les travaux des bois que se termina l'activité de ce fermier.

17 – La Rue Caporal Trésignies.


Le Caporal Trésignies, habitant à Forest s'étant offert le 26 août 1914 à manœuvrer depuis la rive Est du Canal de Willebroek le tablier d'un pont nécessaire au passage des troupes belges demeurées sur l'autre rive, a été tué au cours de cette mission périlleuse. Le Caporal honore son régiment, l'armée et la Nation.
Albert Ier
Roi des Belges.


SDC10931    Cette plaque commémorative apposée sur la façade du N° 3 de la rue Caporal Trésignies honore un héros forestois, mais pas les autorités chargées de son entretien : la plaque devient illisible.

    Cette rue fut tracée en 1907 et baptisée rue Lindenmayer en remerciement à Paul Adolf Lindenmayer, né à Tübingen le 23 août 1838, décédé à Forest le 2 juin 1909. Il fit don de ses terres pour le percement de cette artère et légua 25000 francs aux pauvres de la commune. C’est depuis le 10 janvier 1919, qu’elle s’appelle Rue Caporal Trésignies.

    La vie de notre héros a maintes fois été évoquée. Disons ici simplement que son acte remarquable le distingue à Pont-Brûlé sur le canal de Willebroek.  Léon Trésignies s'est porté volontaire pour actionner la roue qui abaisse le tablier du pont. Cette manœuvre devait permettre à l'armée belge de franchir le canal.

    Les Allemands le mitraillent lorsqu'il est en pleine action et le caporal entre dans la légende.

18 – Retour à la Place Saint-Denis, côté sud.



Ren__scans_1a_009    Il n’y a pas tellement longtemps, les numéros 48 et 49 étaient occupés par la Maison Guillaume. C’est en 1908 que J.B.Guillaume fait bâtir cet immeuble aux balcons finement décorés de motifs forgés. Son enseigne, patron ferronier-quincailler, en dit long sur l’importance qu’il avait acquise auprès des Forestois.
Corneille, fusillé par les troupes de Napoléon, immortalisé par notre géant NELE.
    La maison Deridder  fut une véritable institution dans notre Commune. Les deux habitations numérotées 50 et 51 furent construites en mai 1880 afin d’y installer une forge. Son fils Pierre puis son petit-fils Jean-Baptiste lui succèdent. C’est à la forge Deridder que les maraîchers du Bempt  et les commerçants des environs viennent ferrer leurs chevaux et fabriquer leurs charrettes. On venait aussi y louer notamment des charrettes à bras.
    A  chaque Saint Eloi, la Place Saint-Denis était ébranlée par des détonations, provoquées à l’aide de sable blanc et de jets de salive. Les compagnons de Saint Eloi s’en donnaient à cœur joie de leur marteau sur l’enclume. C’était la tradition chez les maréchaux-ferrants ; une fête qui durait toute la nuit. Jean Deridder a ferré son dernier cheval en 1946. Au moment de la retraite il s’en est allé habiter à Neuville, en Condroz.

    Les « Huileries Sternel », au n° 56, ont aussi participé à la vie active  du centre  de Forest. Une des annexes a survécu et est occupée actuellement par du logement et des bureaux.
    C’est à côté qu’était installé, depuis 1905, la « Brasserie de l’ingénieur-brasseur Devroede ». La propriété était protégée par une grille et le bâtiment était flanqué d’une bien pittoresque gloriette. Elle servit durant ses dernières années de « mini-mosquée ».

    Avec le café « Au Ballon », nous terminons le tour de notre place. Jadis, l’établissement qui faisait le coin avait fière allure. Le « Belle Vue », c’était son nom, s’avançait plus sur la place et était plongé dans un décor arboré aux superbes frondaisons.

19 – Nele et les Géants de Forest.



SDC10957    Nele, diminutif de Corneille, est un Forestois qui mena un mouvement de résistance sous le régime napoléonien (1799-1814). Il n’appréciait guère l’attitude de l’empereur qui prélevait sans vergogne des contingents de Belges pour regarnir son armée décimée par des guerres sans fin. Comme beaucoup d’adversaires de systèmes autoritaires, Nele fut fusillé. Le poteau d’exécution placé face à la fontaine portait l’inscription : « Nele is ter dood veroordeeld ». (Ici, Nele fut exécuté). La légende de Nele a ressurgi lorsqu’on décida d’en faire un géant.
    Un peu plus tard, on lui accorda une compagne, Pauline, fermière à l’Altitude 100 et belle-mère de Léon Seghers, homme de confiance et jardinier d’Alexandre Bertrand.
    Depuis l’an 2000 on leur a ajouté trois autres compagnons pour leur traversée occasionnelle de Forest. Alida, une habitante du Bempt dont nous avons évoqué le sort tragique lors de notre promenade n°4 consacrée au Bempt, Forestine, sortie tout droit de l’imagination des élèves de l’école n°3 et réalisée avec l’aide de l’Association « Partenariat Marconi . Quant à Paville, elle a été créée pour emplacer un élève manquant à l’école du Pavillon des Tilleuls.
C’est en 1987 que Luc De Vleeschouwer, fonctionnaire communal, amateur d’histoire ancienne et de folklore réalisa nos deux premiers géants, Nele et Pauline, de dimensions respectables : 3,85m de hauteur pour un poids de 70 kg. Elle appartient à notre Cercle d’Histoire et du Patrimoine.


20 - Contrat de quartier Saint Denis.

SDC10916
    Le contrat de quartier est un  programme destiné à revitaliser un quartier fragilisé, défini par un périmètre et durant une période déterminée.
Le contrat Saint-Denis (2004-2012) est subventionné jusqu’à 13 millions d’€ par la Région Bruxelloise. Il est entré dans la dernière phase d’achèvement des travaux. Deux autres quartiers forestois bénéficient des mêmes avantages ; le quartier Saint-Antoine et le quartier Primeurs/Pont de Luttre.

Plusieurs projets.

Rénovation et construction de logements sociaux.
Rénovation et création d’espaces publics et d’infrastructures
publiques asphaltage, nouveaux trottoirs, mise en place de
ralentisseurs, plantation d’arbres et nouveau mobilier urbain.
Mise en place d’initiatives socioéconomiques avec notamment
une majoration de primes à la rénovation et à l’embellissement des
façades….
SDC10870 Citons pour informations les travaux du 151, Chaussée de Neerstalle  et du 58, rue Saint-Denis.
Ils sont situés en dehors de nos deux promenades 1a et 1b, mais font partie du même contrat de quartier.
En 1b, nous évoquerons les changements survenus aux environs de l'Hôtel Communal et notamment ceux des rues de Barcelone et de Liège.

Ici, nous nous arrêterons quelques instants  devant l'immeuble  qui porte le n° 17 de la rue de la Station, au carrefour avec le boulevard de la Deuxième Armée  Britannique «  ... un bâtiment passif incorporant une Maison de l'Emploi et de l'Entreprise, une antenne Actiris, une crèche et une halte garderie. ».






11 août 2011

Promenade 1b

 

Léon Meganck.................................................................. René Rochette.

Licencié en Sciences Botaniques........................................ Enseignant retraité.                  

Ancien collaborateur du Professeur Paul DUVIGNEAUD.........Guide nature.                                 .

en collaboration avec Christian, Gilbert, Jean-Louis, Raymond, Jean, Annie, Sylvie, Marc, Marie-France, Evelyne, Willy , Bernard , Magali , François et …      

…Présences et Actions Culturelles que préside Jean, vous présentent…


                PROMENADE FORESTOISE 1b.SDC10723

                 ABBAYE ET HOTEL COMMUNAL.

 

 

Sous le patronage de Marc-Jean Ghyssels,  Premier Echevin. 

Editeur responsable : renerochette@yahoo.fr

1er Juillet 2011

blog : http://forest12.canalblog.com

 

REMERCIEMENTS.

Nous avons le plaisir de vous offrir ce syllabus et ce blog consacrés à notre Abbaye et à notre Hôtel Communal. Un travail d’équipe réalisé avec l’aide de fonctionnaires communaux enthousiastes et compétents, avec la présence de membres du Cercle d’Histoire et du Patrimoine de Forest, et celle de membres du cercle Présences et Actions Culturelles de Forest. Et puis avec Bernard qui nous a dit un jour « Et pourquoi ne pas mettre vos promenades en blogs ? ». Il a fait cette proposition avec tellement de conviction que nous lui avons demandé de les réaliser.

Un très cordial « Merci à tous ! ».

Forestum, revue du Cercle d’Histoire et du Patrimoine de Forest.

            176/4, Avenue Van Volxem- 1190 Forest Bruxelles

            Présidente :Nelly De Roover-Dryon, tél. : 02 376 55 09

 

Pacotille, revue de Présence et Actions culturelles, section de Forest.

            Maison de la Solidarité « Les Eglantines »

            Rue des Glands 31, 1190 Forest .

            jseghers2003@hotmail.com

 

ITINERAIRE.     

René 1b Scan 001                                                                            

Promenade Ib – Table de matières.                                 

P1  - présentation.

P2  - Itinéraire – Nos deux cercles culturels.

P3  - Table de matières.

P4  - Plan de l’Abbaye par Dewez.

1         -  Fontaine Saint-Denis.

2         -  Choix du site.

3         -  Histoire succincte de notre Abbaye.

4         -  La ferme Veehof.

5         -  Ensemble des bâtiments de l’Abbaye.

6         -  Eglise abbatiale ou Binnenkerk.

7         -  l’Abbesse, le village et les villageois.

8         -  la décadence.

9         -  L’Abbaye depuis la dislocation.

10    -  Le Jardin des Quatre Saisons. Le jardin participatif.

11    -  Le square Omer Denis.

12    -  Pause nature : le Séquoia, le tulipier...

13    -  La Maison communale avant-hier.

14    -  L‘Art Déco, généralités.    

15 - La Maison Communale avant-hier

16 - L'Hôtel Communal hier

17 - L'hôtel Communal aujourd'hui

18 - L'Hôtel Communal, projet  

19 - Contrat de Quartier Saint-Denis  

20 - La rue de Barcelone

21 - Rue de Liège

22 - Carrefour rue de Liège et rue Vanpe

23 - Rue Vanpé

ANNEXE       

Plan de l'Abbaye par Dewez  

René 1b Scan 002                                       

                            

1 - Fontaine Saint-Denis.

SDC10626

Existait déjà en 1352, selon Herdies (Sint Denysborre).

Wauters la signalait en 1379, en parlant de

            la Place Den Dries, appelée ultérieurement

            Grand-Place puis

            Place Communale.

Elle s’est appelée « Fontaine Saint-Benoît » au début du 19ème siècle quand une statue de ce saint la surmontait. Nom qui lui est resté, dans les habitudes de certains Forestois.

Anecdotes.

            -En 1824, les eaux ont été détournées par un habitant, brasseur, pour

            son usage personnel.

            -vers 1870, à la construction du chemin de fer, un tunnel-aqueduc encore visible aujourd’hui, permettait le passage vers la rue de Monte-Carlo. Y passer constituait une épreuve de courage pour les petits Forestois de l’époque.

L’eau provenait des sources situées au pied du Beukenberg. A la fin, la source située entre l’Avenue d’Uccle et la rue Prosper Matthys approvisionnait également la fontaine.

Une question : après les travaux de 2002, est-elle encore fonctionnelle ?

Aux dernières nouvelles, l’eau n’étant plus potable, la fontaine a été coupée.

Mais dans les projets de rénovation de la Place Saint-Denis, une arrivée d’eau a  été maintenue à proximité du kiosque.

Depuis toujours, un réseau interne d’aqueducs de pierres et de tuyaux de plomb alimentait toute l’abbaye.

 

2 - Choix du site d’une abbaye en général et particulièrement de la nôtre.

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…le long d’une rivière aux eaux claires et poissonneuses, la Senne et surtout le Geleytsbeek.

A l’écart des voies de communication importantes. L’isolement est propice à la quiétude des lieux et à la méditation des religieuses. A cette époque, deux voies de communication joignaient le sud du pays à Bruxelles :

-La Heerbane de la vallée, dont le tracé était proche du cours de la Senne. Elle date des premiers siècles du Moyen-Age lorsque les seigneurs d’Aa construisirent leur Kastel.

-Et La Heerbane des collines qui passait par les actuelles rue Gatti de Gamond et Avenue du Domaine.

                        NB : Heerbane = route des armées.

Ce n’est que bien plus tard,  vers le 18ème Siècle, que la Chaussée de Forest devint partiellement Chaussée de Bruxelles en partant de l’Abbaye.

 

Bref , un site permettant aux habitants de vivre…SDC10632

-         de la culture et de l’élevage , 5 ou 6 fermes importantes fournissaient à toute la Communauté, abbaye et village,  les produits agricoles nécessaires.

        « L’élevage  occupa une place importante dans la vie du village. Aux

          fourrages produits par le Dries et les autres pâturages de la vallée

         s’ajoutaient ceux des bords des chemins, ceux des champs et,

         pendant le Moyen-Age, ceux des clairières et des bois eux-mêmes…

         Vaches, moutons et chevaux trouvaient donc ample nourriture. »

-         de la chasse. Tout le versant et presque tout le plateau forestois, ucclois et saint-gillois étaient boisés et riches en gibier. Tellement que par la suite les princes firent de ce lieu l’endroit de prédilection pour leurs activités et s’en firent réserver l’accès.

-         de la pêche. Dans les ruisseaux, les rivières ou les étangs aménagés à

cet effet.

 

Ainsi, à la base du versant boisé, face aux vertes étendues des prairies riveraines de la Senne, surgit une humble agglomération de maisonnettes en bois et torchis, recouvertes de chaume, les unes servant de logement aux religieuses, les autres utilisées pour les besoins spirituels et matériels de la Communauté.

 

3 - Histoire succincte de l’Abbaye.

 

Abbaye d’Afflighem.

Six chevaliers païens et sanguinaires, sous la conduite de Gérard le Noir sont convertis par le moine Wéry. Pour obtenir le pardon de leurs fautes, le moine  les oblige à  construire  une abbaye là où ils avaient commis leurs méfaits, à Afflighem.

Gilbert d’Alost part en croisade et confie sa mère et sa sœur à cette abbaye qui pour ces circonstances, crée en 1106, à Forest,…

…un prieuré, placé sous la protection des seigneurs d’Aa. Depuis le 7ème siècle, il y existait déjà un oratoire, auquel s’était ajoutée une chapelle.

En 1238,l’abbaye de Forest, devenue très puissante, acquiert son indépendance,  malgré l’opposition de l’abbaye d’Afflighem, mais avec l’accord du pape qui en rédige une bulle, et la reconnaissance des ducs de Brabant, leurs seigneurs. Pétronille de Gand devient la première Abbesse de la « Riche abbaye des filles nobles ».

Huit siècles d’existence ont été marqués par bien des vicissitudes . Retenons particulièrement

            En 1430, la lutte des Autrichiens et des Bourguignons .         

            En 1582, incendie suite aux luttes entre les luthériens et les calvinistes.

            Au 17ème siècle, conflits importants avec les rois Louis XIV et Louis XV .

            En 1764, un incendie accidentel détruit une partie des archives.

l’architecte DEWEZ reconstruit l’Abbaye, sauf le cloître.

 

En 1794, les religieuses fuient les Français et  emportent leurs reliques. Celles-ci ne reviendront que le 17 juin 1823, date à laquelle elles seront exhibées au peuple de Forest, en présence  du mayeur, le comte Cornet de Ways - Ruart..

En1964, la Commune acquiert « le site de l’Abbaye amputés d’édifices démolis et incendiés ».

 

4 - La visite commence par la fermeVeehof.

René 1b Scan 004 

La ferme du Moyen-Age et du 18ème siècle est devenue notre « parking » .

Observons le plan de Dewez… pour essayer d’y découvrir

            Le pigeonnier                    le poulailler

            La bergerie                         la porcherie

            Les écuries.

Pour y produire des pommes, des poires, des cerises, des noix.

Pour y cultiver le froment, le seigle, l’orge, le houblon, le lin, le colza…

Et les légumes…

Pour y élever veaux, vaches, cochons, moutons, brebis, chevaux…

Une grande partie des bâtiments se trouvaient sous les actuels jardins et maisons de la Place Saint-Denis. Les prairies s’étendaient jusqu’à la Senne.

Cette ferme fournissait une grande partie de l’alimentation de la communauté.

Les potagers étaient exploités directement par les moniales avec l’aide de villageois jardiniers salariés. L’intérieur même de l’Abbaye, la grande cour actuelle en forme d’hémicycle, était cultivé. Pois, haricots, fèves, vesces, carottes, navets, choux particulièrement de Bruxelles, topinambours, pommes de terre, tabac, salades y poussaient sous les mains expertes. Au gré du temps et des découvertes bien entendu.

D’autres villageois prêtaient main forte à cette organisation : charretiers, valets de ferme, porchers et leur chef…

Rappelons qu’une partie des vignobles se trouvaient « intra-muros » vers l’actuelle rue Saint-Denis

« La 34ème Abbesse, Françoise de Belle, porta l’Abbaye de Forest à une incomparable célébrité…Sa mort, survenue le 29 août 1666, marque le point culminant de la splendeur de l’Abbaye, dont voici la description :

 

            Le domaine était clôturé par des murs sur trois de ses côtés ; la Senne longeait le quatrième. Des jardins magnifiques, des allées superbes, d’immenses vergers, trois pièces d’eau étaient enclavées dans cette enceinte. Il s’y trouvait aussi une petite chapelle, l’église actuelle, et la grande église abbatiale de style gothique ; les bâtiments divers servant d’habitations, d’écuries, de granges.

            Le cloître affectait la forme d’un demi-cercle et reliait l’Abbaye proprement dite, la maison de l’Abbesse, à la «Maison des Etrangers » qui lui faisait face sur la cour d’honneur et où se tenait aussi la « Table des Pauvres ». Le cloître donnait sur une grande cour dans laquelle on pénétrait par une porte monumentale, flanquée de deux bâtiments à lucarne, habitation des sœurs tourières. Cette porte était légèrement en contrebas de la route de terre menant à Bruxelles. Elle était ombragée d’un bosquet dans lequel avait été taillée l’allée d’entrée. »

 

5 - Après la ferme selon le plan de Sanderus, consultons l’ensemble de l’Abbaye  imaginée et réalisée par Dewez…

SDC10641

Rappelons que c’est une Communauté qui peut pratiquement  vivre en autarcie.

Nous allons donc y trouver tout ce qui est nécessaire à une communauté pour subsister.  Nous vous invitons à localiser notamment…(au gré de nos lectures)

            La pharmacie, avec le dentiste et le chirurgien, l’hôpital,

            L’infirmerie

            Les ateliers, e.a. celui où on fabrique les bougies,

            Le hangar à bois,

            La buanderie, blanchisserie, la laiterie,      SDC10607

            La forge avec son forgeron, le maréchal ferrant,

            La carrosserie,

            La brasserie, les caves à vin, à bière,

            La maison des hôtes,

            La boulangerie ; l’abattoir

            Les remises pour les voitures, les charrettes…

            L’hôtellerie, la maison des hôtes

            Culture de la vigne, le tonnelier, le caviste.

            La briqueterie

            Le moulin, le kloostermolen, la meunerie,SDC10608

            La cuisine, le réfectoire, le salon,

            Le chapitre, le grand parloir

            L’école ( !)

            Les jardins, les potagers, les vergers,

            L’aumônerie, la maison du prévôt (près de la porte d’entrée)

            La grande cour avec galerie,

            Les étangs dont un savoir (un vivier)

            Les logements de l’abbesse, des sœurs et des converses

            La binnenkerk et la buitenkerk, le cloître.

            Les écuries (peerstallen), les étables (coestallen)

            Les poulaillers (kiekencotten)

Bon courage et merci pour vos suggestions. Il va de soi que l’existence même de ces activités et de leur situation ont certainement évolué au gré de 7 siècles.

Le Geleytsbeek a joué un rôle capital dans le complexe abbatial. C’est ce ruisseau important qui actionnait le kloostermolen. La roue du moulin est bien visible sur la gravure de Sanderus (vers 1660) et sur notre itinéraire de la promenade 1a….Ce qui nous donne à un aperçu du rôle important que jouaient un grand nombre de villageois.

 

6 -L’église abbatiale ou Binnenkerk.

 

           René 1b Scan 003 Certains font remonter la construction de  cette église en 1241, sous la direction de la première abbesse, Pétronille de Gand. D’autres, comme Albert Van Lil la datent de 1400 seulement .Ce qui est certain c’est que le 20 novembre 1447, Hughes de Danis, coadjuteur de l’évêque de Cambrai , vint y consacrer huit autels. La voûte datait de 1482 et l’église terminée fut consacrée le 9 octobre 1523 par Adrien, coadjuteur de l’évêque de Cambrai.

 

            Elle était édifiée en style gothique tertiaire, en forme de croix latine avec une grande nef, deux collatéraux et un transept. Le chœur orienté vers l’est était assez vaste pour pouvoir contenir les stalles des religieuses. . Ces stalles furent renouvelées en 1757 ; on peut encore les voir dans le chœur de la Cathédrale SS Michel et Gudule. La façade, quant à elle, était relativement simple et portait au-dessus d’un double portail une grande rosace telle qu’on peut en voir une à l’église du Sablon.

 

          René 1b Scan 009  L’église abbatiale fut ravagée pendant les troubles de religion au 16ème siècle et restaurée en 1606-1608. Le 3 mars 1797 l’édifice et son contenu furent vendus aux enchères par les Français. L’église fut démantelée pendant les années qui suivirent notamment par la population et par les autorités locales.

.

 

7 - L’Abbesse.

 

           René 1b Scan 014 Seigneure de la Communauté et du village, elle est élue par l’ensemble des moniales réunies en assemblée capitulaire…

Propriétaire des terrains.

Juridiction.  Au début, droit de haute justice.

A la fin, elle ne juge plus que les délits e.a. ceux relatifs aux bois et aux champs.

Taxation. Elle perçoit l’impôt des personnes. Elle peut aussi exiger une part des revenus de ses sujets qui  peuvent être payés  en nature et en monnaie.

Elle peut exiger des journées de travail gratuit pour l’entretien des voiries, le curage des fossés ou des cours d’eau…

Elle nomme les membres de l’échevinage forestois depuis 1186, maire, échevins, greffier.

De là à parler de démocratie comme certains l’ont prétendu…

Elle possède un sceau, une crosse tournée vers la droite.

Les moniales.

Depuis les origines, les religieuses se recrutaient dans tous les groupes sociaux, principalement au sein des familles de la noblesse et de la bourgeoisie.

En général de 20 à 30, maximum 50, un nombre volontairement limité pour que l’abbaye ne devienne pas trop puissante. Elles avaient fait serment d’allégeance à l’abbesse.

Parmi elles, certaines étaient chargées de tâches spécifiques

            La prieure

            La boursière

            Les maîtresses chargées de la direction des divers offices : le réfectoire, l’hôtellerie, l’aumônerie, l’infirmerie …

Cette répartition fonctionnelle évoque la nature des occupations quotidiennes des moniales. En premier lieu, naturellement, il s’agissait de se consacrer au culte de Dieu, de prier pour les morts et les agonisants…

Les converses.

C’étaient des laïques pieuses, ayant fait promesse d’obéissance à l’abbesse et qui s’étaient offertes à l’abbaye avec tout ou partie de leurs biens. Cinquante à soixante dames encadraient donc la Révérende Dame Abbesse dans la gestion d’une abbaye qui, au fil des années et des siècles, acquit une importance considérable.

L’intervention de prêtres s’imposait pour l’exercice de certains cultes ; ajoutons-y un confesseur, trois chapelains, l’organiste et le sacristain…

 

 Le village et les villageois.

René 1b Scan 010

« Seigneure du village » était le titre principal de la Dame Abbesse. Elle nommait toutes les personnes qui y jouaient un certain rôle. Les pouvoirs étaient exercés au nom de l’abbesse par le maire, les échevins et leurs aides.

Le maire était à la fois le représentant de l’abbesse et du duc de Brabant. Il était notamment chargé

            de percevoir les cens seigneuriaux..

            du maintien de l’ordre et de la paix,

            de la surveillance et de l’entretien des chemins

            de la surveillance des récoltes….

Avec le temps, se sont ajoutés     René 1b Scan 024

Un maire –adjoint,

Un prater, sorte de garde-champêtre,

Des échevins,

aux fonctions essentiellement judiciaires.

 

Retenons à titre d’exemple le texte suivant…

 

            « La situation au mois d’août 1794 nous est bien connue grâce à un document administratif dressé, à la demande des autorités républicaines de Bruxelles par le notaire Caroly. Il s’agit d’un dénombrement des ménages et de leurs ressources en vivres et en bétail.

 

            La population forestoise compte à ce moment 120 ménages, plus l’abbaye dont le personnel resté en place s’élève à 40 personnes, les religieuses s’étant , elles, réfugiées à Cologne. Pour 107 de ces ménages, l’état dressé par le commissaire Caroly, … signale la profession du chef. Grâce à quoi il est possible de se faire une idée de la composition de la communauté  villageoise à la fin du 18ème siècle.

 

            Un curé,1 maire, 1 officier, 1 maître d’école, 2 fermiers, 1 meunier, 4 maraîchers, 3 jardiniers, 1 boulanger, 1 forgeron, 2 boutiquiers, 3 aubergistes,

1 cordonnier, 1 savetier, 19 maçons, 2 charpentiers, 2 menuisiers, 2 tailleurs d’habits, 1 tailleuse, 1 tailleur de pierres, 45 ouvriers, 8 ouvrières, 4 papetiers.

On voit donc que les ouvriers sont majoritaires. Mais il convient de remarquer aussitôt que nombre d’entre eux cultivent des jardins et exploitent même quelques champs, ce qui leur permet d’entretenir de la volaille, des lapins,, voire un porc ou une vache.. »

 

 

8 - Décadence et fin de l’Abbaye.

 

Elle a connu des moments difficiles, notre Abbaye au cours des 6 ou 7 siècles de son existence…destruction par les armées qui envahissaient la Belgique, particulièrement            celles de Louis XIV  et Louis XV…destructions au cours des guerres de religions…protestants, luthériens…

Mais chaque fois elle s’est relevée de ses cendres. Il est vrai qu’elle disposait en permanence

            de la présence dynamique d’une  Abbesse,

de la volonté de toute la communauté, même civile, de redresser la  situation et

            de moyens financiers propres, ou de prêts, pour repartir de zéro.

Jusqu’au moment où ses racines elles-mêmes sont détruites.

« Le couvent subsistait cependant encore en 1796. Le 19 novembre, les religieuses en furent expulsées par le gouvernement républicain français qui engloba l’abbaye dans les biens nationaux. Les bâtiments furent vendus à des particuliers qui en retirèrent d’abord tout ce qui pouvait avoir une valeur marchande quelconque et les transformèrent alors en manufactures… ».

 

La dernière Dame de l’abbaye fit placer à Forest un nostalgique mémorial :

            « A la mémoire des religieuses de l’illustre abbaye des Dames nobles de Forest qui reposent ici. Par V.M.F.S., leur dernière sœur. Puisse cette prière funéraire gage de mes douloureux regrets, rappeler aux cœurs sensibles, le souvenir de  leurs vertus et de leurs malheurs. RIP » 

Cette pierre est visible sur les murs extérieurs de l’Eglise Saint-Denis et nous la présentons aux  participants à la promenade Ia.

C’était la fin de 6 à 7 siècles de présence religieuse chez nous. Il faudra une dizaine d’années pour vendre les propriétés de l’Abbaye..

 

Epinglons au passage le destin de quelques grandes propriétés forestoises.

 

Jean Rouppe achète une maison et du terrain … Wijngaardveld…Messidor.

Jean-Charles Leroy  acquiert l’espace compris entre nos actuelles chaussée de Bruxelles, Avenue du Domaine et le Parc Duden …Vimenet, Zaman…

M Smits    se procure une partie du Kersbeekbosch …Tayart de Borms…Parc Jacques Brel

M Rousseau de Charleville devient propriétaire de l’ensemble de bâtiments de l’abbaye et de ses dépendances..

Mr Wijns de Rocour achète le moulin à papier

 

9  - L’Abbaye depuis la dislocation. Quelques dates…

 René 1b Scan 019

1810 –Démantèlement total des restes de l’Abbaye.

1823 – Retour de Cologne des reliques et de la châsse de Sainte Alène.

1830 – Victor Bal, propriétaire de l’usine de tissage et d’impressions d’indiennes, fait construire dans son domaine une villa entourée de jardins sur l’ancien emplacement de l’église abbatiale.

1872 – Le brasseur Borremans rachète l’usine de tissage de Victor Bal.

1912 –Inauguration du Parc Omer Denis en lieu et place de l’ancienne abbaye.

1938 – Des fouilles  sont effectuées sur l’emplacement de l’ancienne église abbatiale.

1944 –Le bombardement du 25 mai atteint les abords de l’hôtel communal. Une partie de l’ancienne brasserie  Borremans est détruite. Le site sera occupé peu après par les installations de fromagerie Franco-Suisse.

1951 –Sur le coin de la rue des Abbesses et de la rue Saint-Denis est construite la Krediet-Bank. Le nouveau presbytère s’installe au n° 15 de la rue des Abbesses.

1964 – Date mémorable – L’acte d’acquisition du site de l’Abbaye  par la Commune de Forest est signé le 18 septembre, 200 ans après la restauration de L.B.Dewez. Les travaux de rénovation seront confiés aux architectes forestois Marcel et Paul Mignot, tandis que le réaménagement des jardins sera assuré  par l’architecte-paysagiste  René Pechère, auteur du nouveau Mont-des-Arts à Bruxelles.

1970 – Les anciennes serres et les couches de semis sont démontées et font place au  « Jardin des 4 Saisons », appellation donnée en souvenir des jardins du même nom aménagés lors de l’Exposition 58  au Heysel. La fontaine qui se trouve au centre du jardin est une donation faite en 1932 par la famille Brugmann..

 1971- Une première campagne de restauration des bâtiments permet la rénovation du  pavillon d’entrée, des deux ailes en hémicycles et des portails Est et Ouest.

1994 – septembre –Le site de l’Abbaye est classé par arrêté du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale. L’arrêté comprend l’ensemble des bâtiments, y compris les éléments d’architecture disséminés sur le site, dont l’ancien mur abbatial.

2011 – Le permis d’urbanisme a été déposé pour la restauration de l’aile Est en vue d’y accueillir la bibliothèque francophone.

 

10 – Le Jardin des Quatre Saisons.

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Un jardin conçu et réalisé par l’architecte urbaniste René Pechère,

« Ce jardinier du cœur a semé l’art de 900 jardins, fait éclore une grammaire et fleurir une bibliothèque à la féerie unique. Cf Le Soir du 13 février 2008. »

« L’ancien espace réservé autrefois à la pépinière et aux serres communales a fait place au jardin des Quatre Saisons, aménagé et choyé par le personnel communal des plantations. L’élément central du jardin vient à point nommé  pour se rafraîchir et se détendre en SDC10645écoutant la fontaine nous conter l’éternelle importance de l’eau. La fontaine est entourée suivant les saisons par des  hellébores, des pivoines, des bégonias, des gouets maculés…Depuis 1975 un séquoia  veille sur le carrefour fleuri… » L’écrin de verdure qui masque aujourd’hui le parking VW ne manque pas d’intérêt. « Les conifères qui le composent sont diversifiés. Il y a là des cyprès de Lawson, des tsugas, des sapins bleus, un cèdre de Déodore, un cèdre de l’Atlas,  des genévriers, des pins noirsd’Autriche, des épicéas, des saules tortueux, un chêne pédonculé, un sumac de Virginie et un Gingko biloba. »…

…Ecrivait Léon Meganck il y a quelques années. J’ajouterai personnellement qu’en fonction des finances communales et des choix de nos responsables politiques, ce superbe espace peut être une merveilleuse aire de repos ou un dépotoir abandonné à l’action des vandales. RR 2008.

            En 2OO8, alors que la nature avait reconquis le site avec ses massifs d’onagres et de mauves, parsemés d’Herbes à Robert, de bourraches et de tant d’autres plantes de chez nous, une catastrophe, elle aussi naturelle, en a détruit l’harmonie : la Berce du Caucase a envahi les platebandes. Il a fallu tout détruire.  

Il existait également un jardin des plantes médicinales,  rappelant les préoccupations thérapeutiques liées à toute institution monastique : sauges, rhubarbes, lavandes, orties royales, lamiers blancs, chélidoines…

« Le Jardin Participatif de l’Abbaye inauguré

René 1b Scan 007

C’est le titre de l’article paru dans l’édition n° 12 de FOREST INFO, « Hiver ».…Avec de nombreux projets liés à l’enthousiasme et aux compétences des organisateurs. En coordination avec de nombreux organismes forestois – la Maison des Jeunes, Dynamo, Les Educateurs des Rues, une école de Handicapés …- les Autorités communales ont déjà préparé le terrain afin d’accueillir plus tard plantes aromatiques, fleurs, compost et autres possibilités visant à développer la nature en ville et la convivialité.

 

11 – Le Square Omer Denis.

 

       SDC10649     Signalons que c’est ici, au Moyen Age, et le long de l’actuelle Chaussée de Bruxelles et de la rue Saint-Denis que se trouvaient les vignes intra-muros de l’Abbaye. Ultérieurement, le premier cimetière de Forest s’y étendait depuis la Buitenkerk.

Omer Denis est devenu Bourgmestre de Forest en 1904 et il le restera jusqu’en 1940, date de sa mort.

Avec bien des vicissitudes … par exemples…

Sa nomination, retardée par le Ministre de l’Intérieur, mécontent des résultats des élections,

Ou encore, en 1917, la visite des inspecteurs flamands nommés par les Allemands. Ceux-ci viennent repérer les élèves flamands qui fréquentent  les écoles forestoises.

Avec quelques anecdotes, comme « l’obstruction systématique du Conseiller Communal Boulanger….Interpellateur professionnel, Boulanger se servait d’une trompe d’auto pour couvrir la voix de ses interlocuteurs. Cf Verniers. ».

Avec bien des problèmes politiques à résoudre…

En 1912, il se prononça en faveur du Suffrage Universel en décrétant notamment que le 1er mai serait jour chômé par les travailleurs.                   C’est aussi l’époque d’une première fièvre d’urbanisation qui marque le développement de notre Commune.

C’est aussi sur ce square que nous pouvons marquer une « pause nature » devant la statue d’Eugène Caneel intitulée « l’Abondance ».

Le monument commémoratif. Il est l’œuvre de deux auteurs : l’architecte Van Neck pour les pierres et Victor Rousseau pour les bronzes. La sculpture est composée de deux figures féminines, « Souvenir Glorieux » et « hommage aux Morts ».

 

Le monument originel fut inauguré par le Prince Charles de Belgique et porte le nom de 166 héros forestois tombés pour la Patrie. Il fut complété par deux sculptures latérales du même artiste en hommage aux victimes de la deuxième guerre mondiale : « Effroi de la guerre » et « Douleur ».

 

12– Une page NATURE.

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Le séquoia gigantesque.

C’est un conifère dont le nom vient du chef indien Sequojah.  Inventeur de l’alphabet cherokee, c’était un homme particulièrement fort et persévérant. Signalons seulement quelques éléments spectaculaires…

Le spécimen le plus important, le « Général Sherman » possède des dimensions remarquables : Hauteur , 83 mètres, Diamètre, 9 mètres,Volume , 1400 mètres cubes, Masse, 1200 tonnes.

Cette espèce peut atteindre l’âge respectable de 3000 ans.  Seul le séquoia à feuilles d’If peut le dépasser en âge et en taille, mais on ne le rencontre que le long des côtes de la Californie.

Le Tulipier de Virginie.

C’est un des deux arbres remarquables de la plaine de jeux. Comme son nom l’indique, il nous vient de l’Amérique du Nord et ses fleurs nous rappellent qu’il appartient à la  famille des Magnoliacées. Son feuillage aux couleurs variables en fait un superbe arbre d’ornement. Vert tendre au printemps, brillant en été et jaune vif en automne.

La berce du Caucase. La lutte est engagée contre les plantes invasives qui supplantent nos espèces naturelles. Celle-ci peut atteindre                4 à 5 mètres de hauteur avec une ombelle de 50 cm de diamètre. On la rencontre d’abord le long des cours d’eau, le long des chemins de fer et maintenant un peu partout particulièrement chez nous.

Elle est toxique et provoque des inflammations  et des brûlures de la peau.

Le jardinier se munit d’un équipement particulier quand il veut l’éradiquer.

Il faut être particulièrement attentif aux enfants qui utilisent volontiers les tiges comme sarbacanes.

 

13 – La Maison Communale avant-hier.

           

René 1b Scan 012Jusqu’en 1828, cet emplacement était occupé par le presbytère. Cf carte de Dewez. Avec l’apparition d’un pouvoir communal élu par les citoyens, s’impose l’existence d’une maison communale.

Encore que celle-ci, érigée en cette année était particulièrement destinée à l’école et au logement de l’instituteur. Cette maison communale avait été inaugurée par Guillaume 1er.

Ultérieurement, le transfert des écoles dans les nouveaux locaux aménagés sur la place communale puis rue du Dries permet de donner de la place à divers services communaux en 1893.

Au rez-de-chaussée on retrouve le commissariat de police, les services de l’Etat Civil et de la Population et au premier étage, le secrétaire communal, le receveur communal, le Collège et le Conseil communal.

 

            Malgré  l’acquisition de quelques immeubles proches, les services sur place étouffent. Il va falloir un nouvel hôtel communal. D’autant plus que la population passe de 9000 à 30000 habitants en 1920. Mais où installer ce nouvel Hôtel Communal ? On a même suggéré « … à la place du terrain de football de l’Union Saint-Gilloise ! » Avec une opposition unanime des habitants et surtout des footballeurs. Alors, une seule solution…

            On démolit la maison communale,

            On transfère la cure dans un autre immeuble situé un peu plus haut

            dans la chaussée de Bruxelles.

            On utilise le château Zaman comme maison communale temporaire avec quelques annexes dans la rue du Curé, rue de Barcelone et Boulevard Van Haelen.

Le 27 mai 1925, l’architecte Jean-Baptiste DEWIN est désigné par le Collège pour réaliser les avant-projets.

Le 23 juin 1931, le Conseil Communal approuve les plans définitifs et confie le travail aux Ets Gillion. Le curé François accepte d’abandonner son presbytère.

Le 19 janvier 1934, présentation de la maquette en plâtre exposée actuellement dans la salle des guichets.

Adieu à la maison communale.

Bonjour à l’hôtel communal.

 

14 - Quelques mots sur l’Art Déco .

 SDC10647

Au lendemain du désastre de la Grande Guerre, les paysages de désolation et de dévastation de nos villes, imposent une reconstruction qui se veut résolument moderne.

L’alliance de l’économie des moyens, de la rapidité, de la solidité et l’image d’une modernité bourgeoise s’affiche dans le style Art Déco.

Inspiré par l’Art nouveau « géométrique », par les cultures d’Extrême Orient, mais aussi par la culture précolombienne, l’Art Déco se caractérise par des formes simples et géométriques mises en œuvre avec des matériaux nobles et nouveaux comme le béton armé en Architecture.

L’architecte s’entoure alors d’artisans (sculpteurs, maîtres verriers, ébénistes, peintres, …) pour concevoir ensemble une œuvre d’art urbaine.

La façade affiche un jeu savant d’articulations mis en scène :

-         par l’alternance de matériaux – briques, mosaïques, pierre bleue, enduits lisses.

-         par une surface scandée de retraits, de redents exaltée par un jeu d’ombre et de lumière ;

-         par la mise en place de sculptures en pierre, ou bronze qui viennent prolonger les volumes architecturaux et « racontent » des histoires.

 

L’ espace intérieur est richement décoré et participe à une véritable  promenade à travers une exposition des arts décoratifs.

René 1b Scan 017-         Le mobilier fait partie intégrante de la conception architecturale. Les lustres, les meubles, les portes, les clenches, les rambardes, le revêtement des sols et des murs, autant d’éléments qui participent à la mise en scène spatiale animée par une grande cohésion formelle.

-         Les marbres, les céramiques, les cuivres, les bronzes, les bois vernissés ou peints (tel l’acajou), les vitraux … autant de matériaux mis en œuvre dans la réalisation du savoir faire des arts décoratifs et qui simultanément évoquent des symboles, des allégories, la nature, …

A Forest, le style Art Déco est très présent. Commune bruxelloise de périphérie, son urbanisation et sa densification ont été plus tardives qu’à Bruxelles centre et dans les communes de première couronne. Cette architecture si caractéristique s’illustre essentiellement dans des bâtiments publics : l’Eglise Saint-Augustin, la maison communale, l’école 9 et sa piscine adjacente mais aussi à travers des demeures privées. Ces différents exemples jalonneront notre promenade à travers la commune, guidée par la brochure « Forest à la carte ».

                                                                                  Sylvie Mazaraky.

                                                                  Architetecte-urbaniste.

 

15 -L’Hôtel Communal, hier

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            Il est donc l’œuvre de l’architecte Jean-Baptiste Dewin, le même qui dressa les plans de l’hôpital Saint-Pierre et celui, à Forest, d’une grosse villa située au n° 35 de la Rue Meyerbeer.

            Il occupe l’emplacement de l’ancienne Maison Communale et de

            l’ancienne Cure.

            19 mai 1935, pose de la première pierre.

            28 janvier 1936, réception du gros œuvre,

                                  Réception définitive…

Total des principaux travaux 4 500 000 F de l’époque, payés par la Compagnie des Gaz, auquel il faudra encore ajouter le prix à payer au menuisier, au vitrier, au plombier, à l’installation de l’électricité et du téléphone et à l’acquisition des marbres et des ameublements.

L’inauguration en grande pompe a lieu le 9 juillet 1938. La tour qui abrite un carillon mesure 48 m de haut.

 

16- L’Hôtel Communal aujourd’hui.

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Observons-le d’abord de loin.

            En nous rappelant  que la période 1920-1939 est présentée comme « les années folles ». Pas pour tout le monde semble-t-il. La grande crise économique de 1930 et les revendications syndicales constantes prouvent que  certains ne partageaient pas le même bonheur.

En tout cas ;

            Einstein, Lindbergh ouvrent des horizons.

            Cocteau, Freud, Picasso, Van Gogh…changent nos critères de références dans tous les domaines .

 

Et l’architecture devient fonctionnelle.

Elle évolue vers plus de simplicité avec notamment l’emploi de nouveaux matériaux tels le béton armé et le verre. Les lignes droites ou brisées, les formes géométriques s’imposent tant à l’extérieur qu’à l’intérieur des immeubles. C’est l’époque marquée par l’Art Déco, un art total selon nos architectes car, comme l’Art Nouveau, il marque de son empreinte tous les éléments de l’immeuble, depuis les ustensiles de cuisine jusqu’aux meubles, aux lustres et aux décorations intérieures des portes.

Ici, nous n’en retiendrons que l’architecture avec ses lignes sobres donnant au monument une impression de puissance ... Même les sculptures aux formes simples voire symboliques s’harmonisent avec la forme générale de la façade.

Avant d’aller analyser de plus près les éléments de notre Hôtel Communal,  ne ratons pas les statues de la tour dont la plus impressionnante représente l’homme défenseur des droits des citoyens. Elles sont les œuvres de Jacques Marin et de Marnix d’Haveloose.

Avec ses 600 kg, dorés pour en assurer la protection, notre défenseur en impose encore plus si vous avez l’occasion de venir admirer de plus près la copie en plâtre exposée à l’intérieur du bâtiment.

Victor Rousseau en a marqué la décoration de son empreinte. Retenons particulièrement les deux grandes œuvres à front de l’édifice :

            Le Droit Communal et tout particulièrementSDC10661

            Sainte Alène avec son bâton d’avelinier.

Bien d’autres artistes ont apporté leur concours. Retenons celles de …

…L’entrée officielle , réalisées par Georges Vandevoorde

            « Le grand auvent devant l’entrée d’honneur est supporté par quatre piliers et deux demi- piliers dont la partie supérieure porte un bas-relief d’environ un mètre carré sur chacune des faces. Les 18 reliefs sont réalisés par le sculpteur Georges Vandevoorde sur le thème des différentes phases de la vie de l’homme, de la naissance à la mort. Chacun des quatre piliers correspond à une période de la vie selon une division qui évoque discrètement les quatre saisons..

          Pilier avant gauche : la naissance, l’enfance, l’adolescence, la milice.

            Pilier avant droit : les fiançailles, le mariage, l’âge viril, la maternité.

            Pilier arrière droit : la famille, l’âge mur, le foyer, la gourmandise, la

            Joie.

            Pilier arrière gauche : la vieillesse, la mort, la peine.

 

Si vous poussez la porte d’entrée, vous vous laisserez imprégner par cet Art Total : le revêtement du sol en marbre marqué par une composition graphique, 38 mètres carrés de vitraux dessinés et réalisés par Balthus et Colpaert, par les boiseries garnies d’éléments fonctionnels en bronze et par de nombreux lustres authentiques.

…et de l’entrée du public, rue du Curé, également réalisée par Georges Vandevoorde.       

            Comme celui de la façade principale, l’auvent est supporté par  quatre piliers et deux demi- piliers dont la partie supérieure porte un bas-relief sur chacune des faces. Les sculptures ont pour thèmes les métiers anciens et modernes de la Commune : brasseur, tanneur, cordonnier, métallurgiste, chimiste, blanchisseuse… » (Documents provenant des services communaux.)

Bien d’autres artistes concourent à l’harmonie et à la beauté de notre Hôtel Communal. Pour une étude plus approfondie, nous vous recommandons les visites organisées par des spécialistes lors des journées portes ouvertes.

 

Ajoutons que le mobilier, fonctionnel pour l’époque, était assorti à l’ensemble du bâtiment.  Restauré partiellement, il sommeille dans des caves ou des locaux désaffectés. Précisons toutefois que certaines salles de prestige abritent encore ce mobilier d’époque : salle de mariage, salle du Conseil et salle du Collège.

 

On pourrait peut-être l’exposer avec tous les trésors de la Commune – témoignages historiques, peintures de maître très nombreuses chez nous …-dans un musée communal.

Où ? Dans les vastes « greniers » de l’Hôtel Communal.

Quand ? Dès que la rénovation sera terminée.

 

17 – Projets pour l’Hôtel Communal.

 

            A voir l’état des lieux, même rapidement, le travail ne manque pas et devient de plus en plus urgent. L’altération des briques, la dégradation des vitraux notamment en constituent des évidences.

 

Un plan de travail a été élaboré. En voici quelques étapes..

            En 2004, premiers projets conjointement par la Commune et la   Commission des Monuments et des Sites. Analyse et synthèse.

En 2005-2006, Estimations et mesures d’urgence. Dossiers d’adjudication.

En 2007-2008, Appels d’offres et désignations. Contrôle par les pouvoirs de tutelle.

Printemps 2009, début des chantiers, avec, à titre d’essais, la mise en place d’échantillons notamment ceux des chassis.

 

Restons optimistes au vu de quelques notes encourageantes du dossier.

-         A l’intérieur du bâtiment, on constate un bon état de conservation du sol, des murs, des menuiseries, du mobilier…

-         … bon état des marbres

-         … le très bon état des ferronneries,  et, pour terminer,

« …l’Hôtel Communal de Forest a conservé sa vocation, son organisation… et possède une distribution des espaces tout à fait exemplaire et agréable et en aucun cas obsolète. Le choix de la valorisation de ce patrimoine unique, à la fois stylistique et organisationnel, permettant aujourd’hui encore une utilisation aisée, nous paraît évident . »

 

Mais réalistes. L’utilisation systématique de ces bâtiments depuis plus de 70 années a laissé des traces. Avec en plus

-         des infiltrations d’eau ont causé des dégradations,

-         …des faux plafonds dans certaines zones de bureaux,

-         … des cloisons ajoutées…

Et un constat particulièrement étrange : le manque de travaux d’entretiens a  permis de maintenir l’authenticité des projets originels.

 

Avec une ferme intention de réaliser un travail impeccable.

A titre d’exemple « Des sondages et analyses complémentaires  ont été réalisées en vue de pouvoir identifier la nature de certains matériaux, leur finition d’origine, afin de permettre d’orienter les choix et les méthodes à mettre en œuvre lors de la restauration. Ces études portent sur des      investigations stratigraphiques ( salles des Mariages et du Collège), des identifications des espèces de bois et des recherches de finition des marbres et des ferronneries. » .

 

Aux dernières nouvelles, la revue communale Forest-Info n° 13 printemps 2011 précise…  «  les travaux devraient commencer au début 2012 avec un budget de 11 824 718 €  dont 9 459 744 € déjà votés par la Région de Bruxelles-Capitale »

Nous ne sommes pas les seuls à l’espérer.

 

18 – Contrat de quartier.Généralités.

 

            Le contrat de quartier est un  programme destiné à revitaliser un quartier fragilisé, défini par un périmètre et durant une période déterminée.

Le contrat Saint-Denis (2004-2012) est subventionné jusqu’à 13 millions d’€ par la Région Bruxelloise. Il est entré dans la dernière phase d’achèvement des travaux. Deux autres quartiers forestois bénéficient des mêmes avantages ; le quartier Saint-Antoine et le quartier Primeurs/Pont de Luttre.

 

Plusieurs projets.

 

Rénovation et construction de logements sociaux.

Rénovation et création d’espaces publics et d’infrastructures

publiques. Ici, la Rue de Liège et les trois rues qui longent l’Hôtel

Communal…asphaltage,, nouveaux trottoirs, mise en place de

Ralentisseurs, plantation d’arbres et nouveau mobilier urbain.

Mise en place d’initiatives socioéconomiques avec notamment

une majoration de primes à la rénovation et à l’embellissement des

façades….

 

Nos deux promenades,

 

            Ia, Forest Saint-Denis - c’est alors que nous irons observer les travaux

            de la Rue de la Station et ceux de la place Saint-Denis. Etant situés en

            dehors de nos itinéraires, nous ne citerons que pour mémoire ceux

            du 151 Chaussée de Neerstalle et ceux du 58, rue Saint-Denis.

 

            Ib, Abbaye et Hôtel Communal

sont en plein centre de ce contrat qui s’étend de l’Avenue Dumonceau jusque la Rue des Carburants.

 

19 - La Rue de Barcelone.

 

        SDC10592    Capitale de la Catalogne, Barcelone est une grande ville portuaire. La rue emprunte son nom à celui donné au cabaret « A Barcelone » sur le coin que forme notre artère avec la Chaussée de Bruxelles. Démoli en 1978, l’établissement encore appelé « chez Blampain », abritait un local pour colombophiles et les vols de pigeons étaient orientés vers Barcelone, ce qui justifiait l’appellation.

            Auparavant, la rue s’appelait « Schoolstraat », rue de l’Ecole, rappelant que l’établissement scolaire avait été construit en 1828 sous le règne du roi Guillaume Ier. Après la Révolution belge le bâtiment devint aussi la maison communale.

            « En 1875, l’instituteur Smets ayant démissionné et Bricout,son successeur, étant célibataire, le Conseil décide de disposer de l’appartement du premier étage jusqu’alors réservé au maître d’école, et de l’utiliser comme salle des délibérations et des mariages…

…Une plainte, examinée par le Conseil l’année suivante, fournit une plaisante image de l’état des choses au moment où le village commence à ressentir les premiers effets de l’urbanisation. Elle signale que le garde-champêtre utilise le charretier communal, son cheval et sa charrette sur les terres qu’il tient en location et, que de plus, ce fonctionnaire se sert de la maison communale comme grange et grenier… »

 

            Avant l’installation du chemin de fer Bruxelles-Luttre en 1870, la rue de Barcelone se prolongeait jusqu’à l’avenue de Monte-Carlo.. Elle fut rebaptisée le 24 décembre 1915, car il existait déjà une rue de l’Ecole à Molenbeek-Saint-Jean.

De l’aspect antique et particulièrement charmant de la rue de Barcelone, il ne subsiste que les deux escaliers qui mènent au Chemin d’Accès. Ces escaliers pittoresques à souhait sont sans doute les rares exemples à Forest de volées en gros pavés arrondis et inégaux.

 

La promenade dendrologique réalisée par Daniel Geerinck avec l’aide de Marc Dellisse signalent la présence notamment d’un sophora, d’un noyer d’Europe, d’une double allée d’érables à feuilles bronzées (Acer platanoïde), d’un saule de Beijing (Salix babylonica), d’un peuplier baumier (Populus trichocarpa) d’un bouleau verruqueux, d’un chêne pédonculé d’un févier d’Amérique (Gleditsia triacanthos) d’un sapin de l’Orégon (Abies concolor) …

 

Le contrat de quartier,  proposé en cette année 2007, prévoit sur cet espace

            12 unités de logement.

            Une maison communale de l’accueil de l’Enfance.

            Une crèche pour 24 enfants…

 

Espérons que le petit bois voisin continuera à accueillir les nombreux oiseaux qui y ont trouvé refuge : plusieurs espèces de mésange et de grives. Tout maillon vert et écologique mérite bien un peu d’attention.

 

20- Rue de Liège. Luikstraat.

 

          SDC10181  Dans le langage populaire flamand « luikstraat », mot du moyen neerlandais, provenant de « leuke », désignait une rue courte et étroite.
La rue qui reliait la Rue de Barcelone à la Rue Vanpé était effectivement « courte et étroite ». ...Mais en aucun cas elle n’a de lien avec les Forts de Liège et la guerre 14-18.

Sur la carte de Popp (circa 1855), il est fait mention de la « Eysbakstraat ».

Sur l’Atlas des voies navigables, il est indiqué un ruisseau en provenance du Beukenberg et qui emprunte la Petite Vuylstraatken, petite rue malpropre, actuellement rue du Curé, pour aller grossir les eaux du Geleytsbeek, derrière l’église. Mais lors de la création du chemin de fer Bruxelle-Luttre, en 1872, on voûte le ruisseau dont le débit diminue considérablement. Les  eaux se perdront alors dans un puits qui sera finalement comblé en octobre 1906. Le lieu est toujours connu sous le nom de « Eysbak » et parfois encore sous celui de « Denijsbak ».

 

          SDC10656  A l’endroit où se trouve maintenant un centre de Récréation en ruine, il y avait une cité dite « Van Stickel »,  un alignement de maisons perpendiculaire à la Rue de Liège. Rappelons que le nom d’une cité était donné en fonction du premier habitant de celle-ci.           Devant ce centre, a été érigée une plaque commémorative avec le libellé suivant :

           

Aux victimes du bombardement.

Aan de slachtoffers van deboomaanval.

 

25 – 5 – 1944.

René 1b Scan 008Un certain nombre d’habitations ont subi les effets de ce bombardement et on déplora la perte de 19 personnes et une dizaine de blessés.

La Rue de Liège fut autrefois très animée. Il faut dire que l’ambiance avec les 3 cafés de « L’Eysbak » était largement assurée. Les vieux Forestois ont encore en mémoire les parties de « balle pelote »qui s’y déroulaient. D’où le nom  du café situé au coin de la rue du Curé et de la rue de Liège « A la petite Pelote ».

Dans le contrat de quartier en cours, cet espace est réservé principalement à du logement. Les travaux avancent à grands pas. A partir du 14 juin 2010, l’entrepreneur dispose de 250 jours ouvrables  pour terminer la construction de cet immeuble passif comprenant

            14 logements,

            Une salle polyvalente avec un équipement collectif de proximité

            et des bureaux du CPAS.

21 – Carrefour Rue de Liège // Rue Vanpé.SDC10736

 SDC10601

 

 

 

 

 

 

 

23 - La rue Jean-Baptiste VANPE.

SDC10657

 

Jean-Baptiste Vanpé (1829-1902) était directeur de l’Ecole Moyenne de Bruxelles et fut Echevin à Forest de 1874 à 1883.. Jadis, la rue s’appelait Kwadestraat avant de devenir Goedestraat. Le 22 février 1876, elle devint

officiellement la Vorststallestraat. Enfin, le 7 septembre 1906 elle est consacrée à J.B.Vanpé. Elle fut pavée entièrement en 1855.. En direction de la Place Saint-Denis, pointons au n° 50 les bureaux du CPAS, maintenant transférés rue de Liège, à la résidence de l’Hermitage.. Un certain nombre de services communaux ou paracommunaux y ont élu domicile. Ce bâtiment remplaçait l’ancienne villa que Louis Momm y fit bâtir en 1868. C’est en 1911 que des transformations importantes avaient permis d’y accueillir l’école des Sœurs de Marie, subsidiée par la famille Momm. Cette école était familièrement surnommée la « Kabaskeschool », kabas désignant une musette en fer blanc dans laquelle on apportait ses tartines.

 

SDC10701Fortis a remplacé la CGER – Caisse Générale d’Epargne et de Retraite – laquelle avait été construite sur l’emplacement du magasin « chez Rooske », marchande de bonbons, de boule et de « bombes atomiques ». Ces friandises et sucreries faisaient la joie des bambins de l’époque. La maison  elle-même de ce « bollewinkel » datait de 1892 et son premier propriétaire s’appelait Baptiste Degreef.

 

La Rose, tel était le nom du café devenu le Davila, après s’être appelé le Wembley pendant très longtemps. La Rose était une brasserie ; on y bouillait le malt concassé avant de l’additionner d’eau pour en constituer un brassin.

Henri Herdies, notre folkloriste inspiré, relate que la Rose connût des fortunes diverses. Retenons

            En 1582, le cabaret est brûle par les calvinistes.

            En 1612, La Rose est mentionnée comme étant un bien foncier avec

            habitation, grange, étables et « trous à porcs »…

            En 1669, La Rose est le siège de la gilde des Archers de Saint-Sébastien ;

            La perche était plantée sur la place.

            Démoli en 1902, l’immeuble est reconstruit en 1903 et porte le nom de

            « Estaminet à l’Ancienne Porte Verte. » avec une enseigne indiquant

            « La Colombe Forestoise ».

 

Gilbert Jacobs avait évoqué « sa »rue Vanpé dans le périodique du Cercle d’Histoire – Forestum n° 23 – mai 2007. Gilbert nous a malheureusement quittés il y a peu, mais son texte nous est resté…

« En deçà du pont, il y avait un petit cordonnier qui travaillait à sa fenêtre. Deux toutes petites maisons accolées qui existent toujours. En face, le talus du chemin de fer, avec un grand escalier pour parvenir à la gare et un petit chemin tracé, parfumé d’aubépines, préféré par les jeunes. Au delà c’était l’école des filles.

En face, il y avait le boulanger qui le premier s’était équipé d’une machine à couper le pain par un système guillotine. Le pain d’un kilo coûtait 1 franc + 10 centimes pour la coupe et l’emballage. Plus bas, à part un local qui deviendra plus tard un local du REX, ce n’était que commerces de toutes sortes.

La grande fête de la rue était la braderie annuelle que le Bourgmestre Omer Denis inaugurait à la tête de son Collège. Les gosses se faufilaient à sa suite car il les faisait bénéficier des friandises offertes par les commerçants.
C’était des plaisirs simples pour gens simples qui, travaillant beaucoup, avaient peu d’occasions de faire la fête. »

ANNEXES.  En complément d’information…SDC10637

 SDC10636

 

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6 avril 2011

Le Parc Jacques Brel

Léon Meganck…………................ René Rochette.

Licencié en Sciences Botaniques…………….Enseignant retraité.

Ancien collaborateur du Professeur....……..Guide nature.                                 

Paul DUVIGNEAUD .

En collaboration avec Christian, Gilbert,Jean Louis,                                                   Raymond, Jean,Annie, Sylvie, Marc, Marie-France,  Evelyne, Willy, Bernard  et Magali...


 

... et Présences et Actions culturelles que préside Jean


 

 

 

 


vous présentent…

 

 

 

Promenade 2 .

LE PARC JACQUES BREL .

 

                                                                     VIRTUS SIBI CALCAR .

                                                             Le courage est pour soi un Eperon .                                                              Telle était le devise de l'Ecuyer                                                                                                                          François Adrien TAYART de BORMS .

 

Sous le patronage de Marc-Jean Ghyssels, PremierEchevin.                                                         

Editeur responsable : renerochette@yahoo.fr                             

28 février 2011.                                                       

ITINERAIRE .

Scan_Jacqueq_Brel_003Table de matières.

Introduction.

Léon a deux amours durables : le parc JACQUES BREL et le Chêne Joséphine. (1999).

Avant le Parc.

Au départ : le carrefour de la Chaussée de Neerstalle et de l’Avenue du Bempt.

1)    Hydrographie, la Senne, le Geleytsbeek, le Zandbeek, le Vossegatbeek.

2)    Espace Wenseleers.

3)    Vers le parc Jacques Brel, Avenue Kersbeek, Art Nouveau.

4)    Connaissons notre Commune. La fin des sites semi-naturels.

5)    Le Vossegat.

 

 

 

Le parc proprement dit.SDC10521

6)    Historique.

7)    Plan du Parc.

8)    L’entrée.

9)    L’Archange, poème de Marc Simon.

10)           La statue de Jacques Brel.

11)           Le Pavillon Joséphine.

12)           Le chêne Joséphine.

13)           Le château et ses dépendances.

14)           La Rosace, Olga, Diane, l’épipactis à larges feuilles.

Après le Parc.

15)           La Rue Jean-Baptiste Baeck.

16)           L’Avenue et le Square Stuart Merrill.

17)           L’Avenue Kersbeek (K2), la via Romantica.

18)           Le Foyer Forestois.


Léon a deux amours durables…

Joséphine, le chêne.

     

Par quelle force es-tu donc mû, Scan_Jacqueq_Brel_004

O toi devant qui il me semble

Etre si peu, frêle et menu ?

Ton feuillage et ton verbe tremblent,

 

Mais ton support est bien d’airain.

J’ai beau serrer les bras, les mains,

Mon pauvre cœur reste fragile,

Mes pieds paraissent pieds d’argile.

 

Comment fais-tu très noble chêne

Pour devenir à chaque fois

Que dans les cieux on se déchaîne

Plus grand, plus fort, rempli de Foi ?

 

J’ai beau porter force bagages

Et parcourir et vaux et monts,

Mais face à ton calme voyage

Mon errance n’a pas de fond.

 

J’ai beau hurler, me mettre en transe,

Le bruit qu’étend ma vanité

Ne trouble point ton long silence.

Que faire, sinon t’écouter ?

 

Léon MEGANCK,  1983.

  

Et Jacques Brel, le parc.

Petit clos où se trament le souvenir et la méditation, eden sûr où les saisons arrivent, malgré l’encerclement citadin, à boucler leur cycle et à mûrir les nuances, on s’y plaît à comploter en compagnie des Aulnes expressifs et des Hêtres altiers. Du dialogue des ronces et des épines qui s’étonnent de leurs propres fougues, aux remous translucides d’une source qui ose à peine chuchoter, on s’abandonne au bord de la poésie dans une longue impression de délivrance….                                                           

Pour une amitié durable, René.

 


Le Parc Jacques BREL.



Départ et retour- Carrefour - Chaussée de Neerstalle, Avenue du Bempt.SDC10323

            L’entrée du parc est difficile à repérer. Ce carrefour par contre est à la fois un excellent point de départ, accessible en plus par les transports en commun, et un lieu d’observations remarquables.

La chaussée de Neerstalle : une très importante voie de communication déjà répertoriée sur les cartes du Moyen-Age. Elle conduisait les Forestois vers le hameau de Stalle.

L’Avenue du Bempt : un bempt, au départ, est une prairie inondée lors des crues de la Senne.  Nous évoquerons nos bempten au cous de la promenade n° 4 qui leur est consacrée et qui, elle aussi ; part de ce carrefour.

SDC10329La pharmacie : elle a eu d’autres affectations comme le montre la photographie : taverne, local de colombophilie…

L’Art Nouveau : est aussi présent comme en de nombreux endroits de Forest. Admirons les façades des immeubles numérotés 331 et 333.  

Et, avant de quitter ce carrefour, attirons l’attention sur une certaine pierre bleue juste à côté du trottoir. Nous en parlerons dans quelques minutes quand nous parlerons du réseau hydrographique.

Notre Cercle d’Histoire et du Patrimoine, dans sa revue Forestum n° 24 a consacré une part importante à l’étude de ce quartier et tout particulièrement à l’immeuble portant les numéros 12 et 14. C’est Madame Petit, épouse DE SCHRYVER Hugo qui en parle avec émotion… » …Le Bempt, mon village…Il y avait une multitude de magasins : des épiceries, des boucheries (Chez Toine, chez Crispeels et chez Saucisske), une poissonnerie, une mercerie, …un magasin de meubles….Que dire alors des nombreux estaminets dans le quartier : à la chaussée de Neerstalle : chez Rathé, …Au Repos de la Montagne ,  le café Colombophile, au coin de la chaussée de Neerstalle, l’actuelle pharmacie et en face le café  ‘chez Crespeels’, le cousin du boucher..SDC10330

Je ne peux évidemment pas oublier le commerce de bières de mes grands-parents et parents, sous la dénomination « Brasserie Petit », bien connue dans le quartier et apprécié par les amateurs de gueuze et de kriek ! »

 

1 - Hydrographie.

La Senne ne se rappelle à nos souvenirs qu’au moment des crues. Par contre le Geleytsbeek, les deux Zandbeek et le Vossegatbeek étaient présents ici, en permanence.

a.     Un ruisseau ou une rivière ?

Le Geleytsbeek aurait bien mérité pour nous le nom de rivière à la fois par le débit qui était le sien à l’époque et surtout par l’importance qu’il a acquise au cours des siècles. Restons objectifs… Si on peut faire du bateau sur une rivière, le Geleytsbeek n’a jamais été qu’un ruisseau.

Avec notre réputée « Abbaye des Bénédictines », il constitue un des deux piliers de l’histoire de notre Commune.

A l’époque où le vent et l’eau étaient les seules forces motrices naturelles, il drainait tout ce que le 18ème et  le 19ème siècles avaient engendré comme manufactures et industries ... des moulins, des teintureries, des brasseries…

b.     Le Zandbeek.

Scan_Jacqueq_Brel_005Nous avons baptisé Zandbeek 1 le ruisseau qui serpentait dans le Bempt et dont il ne reste plus que quelques traces aujourd’hui. Bien entendu, un Zandbeek 2 existait également. Là où le sable abonde, pourquoi n’y aurait-il pas d’autres ?   

«Le ruisseau des sables » ? La source était située quelque part du coté de l’Avenue de Haveskerke, dans la propriété Smets-Lido. Dans le Parc du Saint-Curé d’Ars, il alimentait un étang important reconverti actuellement en plaine de jeux. Au carrefour de l’Avenue Stuart Merrill et de l’Avenue Kersbeek, il fusionnait avec le Vossegatbeek, celui qui nous intéresse le plus puisque ses sources naissent dans le Kersbeekbos et plus précisément dans le parc Jacques Brel, but de notre promenade d’aujourd’hui.

 

c.     La mise à l’égout.

Lorsqu’ils furent tous mis à l’égout au début du 20ème siècle, le Zandbeek 2 rejoignit le Zandbeek 1 par un siphon dont une pierre bleue marque encore l’emplacement. C’est cette pierre bleue que nous vous avons montrée au début de la promenade.

L’eau du Zandbeek 2 passait  en dessous de Geleytsbeek  et de la chaussée de Neerstalle pour rejoindre le Zandbeek1.

Pourquoi un tel mécanisme ? L’hypothèse la plus plausible, en cas de crue, les égouts recueillant les eaux du Geleytsbeek devaient être saturés ; il fallait éviter les débordements dévastateurs et envoyer l’eau excédentaire ailleurs… dans les égouts du Zandbeek 1 . Mais ce n’est qu’une hypothèse.

d.     Aujourd’hui

D’ailleurs, aujourd’hui tout cela ne fait plus partie que de l’histoire locale et de quelques souvenirs à entretenir. La Commune a profité de l’asséchement de l’étang de M. Vandeschriek pour maîtriser définitivement les eaux du Zandbeek 2 et les détourner dans l’égout du Geleytsbeek, pratiquement vide depuis que toutes les eaux venant d’Uccle ont été envoyées directement vers la station d’épuration des eaux.

 

2/ L’espace Wenseleers.SDC10332

 a  - Avant de devenir un site industriel à la fin du 19ème siècle, puis un lotissement d’habitations résidentielles à la fin du 20ème siècle, cet espace était envahi par un étang, le plus grand de Forest , avec le Wereldvijver dans la propriété Zaman, le Dwershaege vijver, tel était son nom. Toute une flore s’y épanouissait.  Toute une faune y avait élu domicile. Le crapaud commun, la grenouille verte, la grenouille rousse coassaient à qui mieux mieux. Le triton ponctué et  le triton alpestre s’y reproduisaient en toute quiétude. Le coucou le jour, le rossignol la nuit n’empêchaient pas la chouette hulotte de ululer.


b -  L’étang empierré, on y construit une aire industrielle ; nous  sommes vers la fin du 19ème siècle.     Nous l’avons appelé « Espace Wenseleers » du nom du principal propriétaire. Quelques faits en marquent l’évolution bien que  des lacunes subsistent encore.

c - L’aire avait alors été répartie par la société anonyme des villas d’Uccle Stalle ; on y trouvait notamment :

- des habitations le long de la chaussée de Neerstalle,

- une salle de métiers,

- une teinturerie,

- la blanchisserie de A. Schultz dont il reste une grande cheminée.

Etablissons quelques repères dans l’évolution de cet espace au travers de quelques éléments d’archives.

Le 10 septembre 1910.

«  … nous venons par la présente, vous demander l’autorisation d’établir notre fabrication de passementerie «  tresses et lacets « dans l’immeuble n° 278 Chaussée de Neerstalle appartenant à Monsieur Jean-Baptiste Michiels .

Notre fabrication comporte en outre de nos métiers une petite teinturerie à notre usage. Nous faisons usage d’une chaudière de 50 mètres carrés de surface de chauffe, d’un moteur à gaz  de 16 chevaux et d’un moteur à vapeur de même force. »

            NB – C’est une évolution capitale que cette machine à vapeur utilisée par ailleurs            depuis longtemps. Pour la première fois, l’homme parvenait à se libérer des forces            naturelles que sont l’eau et le vent.

Le 20 septembre 1912.

Mr Elbers et Wenseleers obtiennent l’autorisation communale d 'établir une pompe à vapeur… remplacée le 6 février 1922 par une « machine de 92chevaux à vapeur »…C’est aussi à la même époque que les patrons, à l’instar de bien d’autres de leurs collègues, construisent des maisons sur le pourtour de l’usine afin d’y loger ouvriers et contremaîtres : une manière somme toute très pratique de les contrôler plus facilement.

C’est le 27 mars 1998 que fut inauguré le «  Clos des Fuchsias «   . Une époque nouvelle commence, le quartier devient de plus en plus résidentiel, ce qui amène le Plan Régional d’Affectation des Sols de le classer en zone de forte mixité. Pour la petite histoire, signalons que les fuchsias étaient réellement les fleurs préférées de la dernière propriétaire des lieux.Avant de quitter cet endroit, précisons que la  chélidoine y fleurit en abondance, à côté des gratterons, de 3 espèces « d’orties », 2 espèces de liserons, des cerses plus communément appelés des chardons, de nombreuses graminées. Un petit inventaire à ne pas oublier en 2006. Pour combien de temps encore ?


3 – Vers le Parc Jacques Brel.


L’Avenue Kersbeek.  Deux origines de ce nom ont été avancées. D’abord« le ruisseau des Cerisiers », traduction littérale du mot flamand. Il prenait sa source vers le haut de notre actuelle Avenue Dumonceau avant d’être détourné vers les égouts. Ensuite le nom d’un noble, grand propriétaire des lieux. Les seigneurs de Kersbeek étaient originaires de Glabbeek, dans l’arrondissement de Louvain. Ils partageaient avec les seigneurs de Stalle et de Carloo les vastes terres allant de Forest à Saint-Job à Uccle. C’est cette deuxième interprétation que nous retiendrons. Cette avenue, très riche pour notre histoire et pour notre patrimoine forestois, s’est développée d’une manière biscornue.

SDC10333

 Nous abordons la troisième partie , K3,  par un café historique de chez nous, « Au repos de la Montagne ». Arrêtons-nous quelques instants devant ce n°196.  Il y a peu de temps encore, cet établissement gardait dans ses briques les traces d’ancrage où l’on attachait les chevaux. Le temps de permettre aux attelages et aux conducteurs de se reposer avant d’aborder la montée « de la rue de la Montagne » devenue plus tard la Rue Gatti de Gamond.

L’art Nouveau. Particulièrement présent dans le haut de Parc de Forest, ce sera le but de la promenade n° 3, l’Art Nouveau a influencé l’architecture un peu partout dans notre Commune, marquant de son empreinte les immeubles construits entre 1890 et 1914. Nous le retrouvons ici, au n°209, la villa des Roses et au n° 211, à la villa Jeanne, où les s’graphites ornant les   façades retiendront notre attention. C’est l’époque où cet Art Nouveau, avec ses couleurs et ses lignes courbes, évoque les formes tantôt végétales, tantôt féminines. Les balcons et les grilles en fer forgé constituent un attrait plus remarquable encore de cette époque.

SDC10334

Nous arrivons maintenant au carrefour des avenues Kersbeek et Stuart Merrill. C’est ici que le Zandbeek 2 et le Vossegatbeek se rejoignaient avant de se jeter à notre droite dans le Dweershaege Vijver. Cet étang s’étendait jusqu’à la Chaussée de Neerstalle. C’est d’ici qu’on peut mesurer à quel point il était le plus vaste de Forest. La Villa des Sorbiers se mirait dans ses eaux calmes. Les libellules et autres insectes se multipliaient à l’envi pour le plus grand bonheur des oiseaux…. Le martin-pêcheur ne manquait pas de poissons.Les petites manufactures et les terres agricoles ont été remplacées par des maisons résidentielles.  Quant à l’arbre planté dans l’avenue, signalonsqu’il s’agit du noisetier de Byzance.


4 – Connaissons notre Commune.


            Le Kersbeekbosch ou le début de la fin des sites semi-naturels à Forest.

Scan_Jacqueq_Brel_006Dans un livre consacré à l’étude  du bois de Kersbeek, Léon Meganck écrivait..

«  Il est parfois difficile de définir un site semi-naturel  rapport à un milieu naturel , tant il est vrai , qu’arrivé à un stade de renouvellement complet, le terrain abandonné peut offrir des aspects identiques à ceux au moins d’une portion de nature vierge…Des sites naturels n’existent plus en Belgique… Il faut désormais se contenter de modestes réserves où l’on a préservé des faciès floristiques. En additionnant les valeurs respectives de chacun d’entre eux, on obtient un récapitulatif acceptable. Les zones où l’évolution des processus biologiques a repris son cours grâce à l’abandon des activités humaines sont qualifiées d’espaces semi-naturels.      Le bois de Kersbeek correspond exactement aux critères accordés au statut d’un  site semi-naturel. »

Avec en supplément ici que le dernier exploitant du site était horticulteur ce qui rendait le terrain particulièrement propre à la production  d’une végétation abondante et diversifiée.

            Lors de la dernière réunion de concertation consacrée au Kersbeekbosch, une vingtaine de responsables de la protection de la nature étaient présents ; en vain. « Vous arrivez trop tard nous précise l’Echevin. L’accord a été entériné la dernière fois sans beaucoup d’oppositions d’ailleurs. Aujourd’hui, la concertation avait pour seul objectif de décider du nombre d’habitations à  construire sur la partie forestoise . »

            C’est à ce moment que notre épervier d’Europe qui y nichait depuis de nombreuses années s’est réfugié au Vogelzang à Anderlecht . C’est aussi à ce moment que notre orchidée, l’épipactis à larges feuilles,  a décidé de retrouver ses origines souterraines en attendant des jours meilleurs.

Depuis lors,

            « Bruxelles-propreté »a bétonné un des derniers sites à la Chaussée de Ruysbroek.  La fauvette grisette  y nichait. Elle a quitté Forest sans espoir de retour.

            « Volkswagen » a asphalté le plus beau site qui nous restait au Boulevard de la Deuxième Armée Britannique. Outre la végétation abondante – plus de 130 espèces de fleurs s’y épanouissaient – on pouvait  y deviner le cours du Zandbeek1. Ce ruisseau est à l’égout depuis une centaine d’années,  mais son lit se devinait encore aisément par la présence de nombreux saules, par des endroits marécageux, par des surfaces d’eau libre normalement protégées par le Plan Régional d’Affectation des Sols. Nous regrettons particulièrement le bassin de retenue des eaux de surface du parking VW .

5 – Le Vossegat.

Cette appellation provient des mots   Scan_Jacqueq_Brel_007

            Voos =  passage, et

            Gat = trou, lieu désert, terrain vague.

Un vossegat est donc un passage dans un lieu désert, dans un terrain vague.

Notre Vossegat d’aujourd’hui peut être limité par la rue Gatti de Gamond, l’avenue du Jonc, l’avenue de Haveskercke et le parc Jacques Brel.

Le cercle d’histoire d’Uccle, au cours d’une étude approfondie des sentiers du début du 20éme  siècle, écrit…( Ucclensia 166 page 13 ). 

            Ce sentier était parallèle et fort voisin du chemin 23 ( Avenue du Jonc).Il aboutissait en fait au cabaret du Vossegat. Il a été supprimé par arrêté  du Ministre des Travaux publics du 4 juillet 1955.

            A l’atlas, il conduisait de la limite de Forest au chemin 22. Il était dénommé Boschweg. (il conduisait effectivement vers le bois de   Kersbeek.) Il avait une largeur de 1,65m , une longueur de 263m et son entretien incombait aux riverains.

NB- Nous évoquons l’histoire de ce cabaret du Vossegat dans notre promenade n° 7 basée sur la Cité Messidor. Nous émettons aussi l’hypothèse que la photographie suivante représente effectivement ce sentier.


6 – Le  parc.SDC10518

 Historique.Début du 19ème siècle : l’abbaye n’existe plus… La Société Générale liquide le patrimoine. C’est un ancien bourgmestre de Forest, M Smits, qui acquiert ce grand espace et commence à y construire une campagne.

Mais c’est François Adrien Tayart de Borms qui va lui imprimer son empreinte. Né le 28 novembre 1855 à Peteghem-lez-Deinze, il va donner l’impulsion paysagère à ce val, en profitant  du débit assuré par les sources du Vossegatbeek. Il avait fait sienne la devise « virtus sibi calcar », le « courage est pour soi un éperon ». Cette devise était inscrite au-dessus de la cheminée dans le salon principal du château. Elle fût aussi à l’origine du premier nom du parc : Les Eperons d’or.


SDC10343Tayart de Borms, écuyer de son état, dirigea ses activités dans l’industrie des huiles minérales à graisser. Il obtint à l’Exposition Universelle de Liège, en 1905, la médaille d’or en question et la médaille d’argent pour les appareils servant à l’essai des huiles à cylindre.

Le 5 août 1879, il épouse Joséphine Bailly, un nom qui fait encore l’actualité de notre parc puisqu’au 21ème siècle , nous parlons toujours du pavillon Joséphine et du chêne Joséphine, baptisés de ce nom en  1967 par Léon lui-même et authentifié quelques mois plus tard par le journaliste Walter FOSTIER à la radio belge.  Heureux parrain !

Nous espérons qu’on en parlera encore longtemps.

Parmi  les propriétaires successifs, nous retiendrons tout particulièrement Jean Berben, dont le neveu , Jean-Jules Pasteels peut être considéré comme celui qui a façonné le parc en lui apportant toute sa passion de poète et tout son savoir-faire de jardinier. Les Eperons d’Or deviennent la Coudraie en y gagnant  tout l’apport des nouveaux propriétaires.

                Pour mémoire , signalons encore le nom des propriétaire successifs, Fensie, Wellens,Vloerbergh, Namèche et Albertijn ( en 1962)

C’est en 1982 que, sous l’impulsion de l’Echevin Lismonde, la Commune de Forest acquiert le parc pour la somme de 18 000 000 FB. Après s’être appelé les Eperons d’Or, la Coudraie ou les Coudriers, la Commune le dédie à notre chanteur « Jacques Brel ». Signalons au passage que le « Grand Jacques » , décédé en 1978 n’y a jamais mis les pieds.


Plan sommaire du parc. Il est néanmoins suffisant pour nous repérer au cours de la promenade. A SDC10075commencer par l’allée des châtaigniers que nous allons parcourir partiellement. L’entrée est riche en plantes : des renouées, l’épilobe hirsute, la circée de Paris, la berce, la prêle des champs, la véronique à feuilles de lierre, la consoude officinale, la chélidoine, la jacinthe des bois, la vergerette, la benoîte, le gaillet gratteron, la mercuriale, l’herbe aux goutteux… Lors de notre dernière visite il ne restait plus que le « squelette » de deux consoudes. C’est le seul parc de Forest où la nature garde encore des traces de son passé. Enfin, parfois !! ... quand tout n'est pas rasé!

 

 

7.Plan du parc.  Scan_Jacqueq_Brel_010


8– L’entrée.

            La grille d’entrée a été conçue par Armand LUND. A l’origine elle était surmontée d’une voûte portant les armoiries des Tayart de Borms et gardée par deux énormes lions enchaînés. L’allée des châtaigniers  a inspiré notamment l’aquarelliste Ecrevisse.Scan Jacqueq Brel 012

Quant à l’arbre lui-même il peut constituer une réserve importante de nourriture  Les châtaignes se conservent tout l’hiver et on peut les consommer…

 en purée, comme légumes,

 en confiserie sous forme de marrons glacés,

  et en pain dès que les fruits sont transformés en farine.


9 -  L’archange, poème de Marc Simon.

L’archange était l’œuvre du Fondeur Blaton Aubert.

Il a été démoli par des vandales en juin 1999.

Au Parc Jacques Brel.

 

Qui l’a brisé, qui l’a tombé                                     Sous le grand frêne, dessus les lierres,

L’ange du Parc, ce prince ailé ?                              Il exhalait de ses vieilles pierres

Des trublions, quelques vauriens                           Des augures bleus emblématiques

Qui croient hélas qu’il n’était rien.                          D’un monde futur plus poétique.

 

Moi qui allais comme un galant,                            Au pied du socle, feuilles en rosette,

Tout près de lui, sur le vieux banc,                        Les fleurs fanées  des violettes,

Je m’y sentais mieux protégé                                 Semblent pleurer dans les gravas

Que dans les mailles d’un chevalier.                      L’ombre sacrée qui n’est plus là.

 

Nous devisions de tu à moi,                                     Dans leur pays où rien ne luit,

D’un chant d’oiseau, d’une fleur des bois.            Vivent les vandales, pauvres proscrits.

Il se riait  de mes tourments,                                  Un ange déchu sur son gisant,

En m’inspirant des vers troublants.                       Parle aux corneilles qui vont braillant.

                             

                                   Mon témoignage au sujet des récentes

                                   déprédations  au Parc Jacques Brel.

                                   Bien cordialement,                                                                                                                   

                                                                  Marc Simon.

 

10 -  Nous approchons de la statue de Jacques Brel.


SDC10065Avec en point de mire le cyprès chauve relativement discret parmi les érables sycomores et les nombreux noisetiers – n’oublions pas que le parc s’est appelé la Coudraie durant de nombreuses années . Nous avançons vers cette vaste surface verte qu’on appelle encore l’étang supérieur. Les lentilles d’eau beaucoup trop nombreuses empêchent la lumière d’apporter aux êtres vivant à l’intérieur ce dont ils ont besoin pour effectuer la photosynthèse. Un plan de rénovation  très important est en cours paraît-il qui a pour objectif principal de rendre vie aux derniers survivants des étangs du Vossegat.

Quelques canards colverts viennent encore y patauger, une poule d’eau se glisse parfois le long des berges. Le héron n’y pose plus les pattes : il n’a probablement plus grand-chose à se mettre sous le bec, malgré son légendaire grand cou. En 1970, Léon écrivait : « Quand on fait face au remblai de chemin de fer, l’angle à gauche de l’étang constitue un des seuls lieux de reproduction de la grenouille rousse. Il faut venir ici au mois de mars, tandis que s’entremêlent les coassements, à l’accouplement de dizaines de couples de grenouilles et se faire une idée des noces spectaculaires de ces animaux indispensables à un milieu qui se veut stable. ».C’est en 2000 ou en 2001 qu’on a vu la dernière ponte flottant à la surface de l’étang.SDC10346

Quant au cyprès chauve, à l’instar de notre mélèze il perd ses feuilles en hiver… d’où son nom. Il est originaire du Sud-Est des Etats-Unis. Les fleurs minuscules , en bout de rameau, peuvent produire un fruit au printemps suivant. Mais c’est surtout par les racines qu’il se reproduit. Il peut vivre 600 ans dans un sol tourbeux. Un érable fort courageux est allé à l’assaut d’un mur épais et, muni de deux racines particulièrement puissantes, il l’a entamé très sérieusement.

Jacques Brel nous apporte heureusement beaucoup de poésie dans cet univers en perdition…

Sur le socle, on a gravé ce texte                  Nous, nous retenons ce quatrain

Fils de bourgeois                                                  Il nous faut écouter

Ou fils d’apôtre                                                    L’oiseau au fond des bois

Tous les enfants                                                   Le murmure de l’été

Sont comme le vôtre                                          Le sang qui monte en soi.         

Fils de César                                                                                  Jacques Brel.

Ou fils de rien

Tous les enfants

Sont comme le tien.

 

11 – Le pavillon Joséphine, le chêne double.

Scan Jacqueq Brel 017          SDC10350  Nous voici au pied du chêne double ou chêne besson du fait de la fusion de deux sujets au départ ou d’une bifurcation due au bris du bourgeon central, ce qui semble être le cas ici. Quoiqu’il en soit, c’est un arbre prodigieux qui trouve à quarante-deux mètres d’altitude des conditions idéales pour étendre ses membres énergiques.

Le pavillon Joséphine fait partie de l’histoire du parc. Il y a quelques dizaines d’années, la lumière entrant par les fenêtres de l’étage était savamment décomposée par les vitraux d’art. C’est Blaton Aubert qui l’avait conçu. Vu l’état dans lequel il se trouve aujourd’hui, il devient un danger pour ceux qui s’y attardent encore.

 

12- Le chêne Joséphine.  SDC10032

            « …Ce monument végétal est âgé de 38O ans environ. Sa circonférence à 1,50 m du sol est de 5 m. Celle de sa couronne, de 95 m. Quant à sa hauteur elle dépasse les 22 m…. Sa naissance se situe aux environs de 1590 et eut lieu très secrètement dans une des dépendances de la Forêt de Soignes : le bois de Kersbeek….Ce vieux chêne pédonculé est donc un petit-fils ou un arrière petit-fils de l’antique forêt gauloise, de la forêt vénérée des druides, de l’hercyna silva de Jules César. »

            Extraits du livre de Léon Meganck « histoire naturelle de Forest »  écrit          en août 1965.  C’est assurément le plus gros chêne de la Région Bruxelloise et il figure dans le récent « Atlas des arbres remarquables de Belgique. ». Il est le rendez-vous de nombreux oiseaux qui trouvent dans sa ramure une abondante nourriture : ramiers, geais, pics épeiches, grimpereaux et autres insectivores parmi lesquels les mésanges, les fauvettes et les pouillots font bonne figure. 

En 1970, il ajoutait… « Quand je tâte, plein d’admiration, les rides profondes de son tronc, je devine les souffrances endurées au cours de sa longue existence. Puis, quand je scrute sa ramure imposante qui avoisine le ciel, j’aime me figurer la nombreuse clientèle défilant au long des siècles pour la glandée généreusement distribuée à chaque automne : écureuils follets mais prévoyants, muscardins et lérots, affairés mais précis… »                                            

Scan Jacqueq Brel 01913 -  Le château.

            Il s’étendait à la place  de l’actuelle pelouse. Le perron , dont il subsiste quelques traces, nous permet d’en préciser l’emplacement . C’est aussi le moment de situer…

            La serre adossée, particulièrement destinée à la culture de la vigne.

            Les dépendances.  Les écuries, où logeaient également les palefreniers, ont été remplacées par la chocolaterie « Albert 1er ». L’actuel propriétaire en a fait le siège de plusieurs entreprises autonomes mais qui travaillent souvent en étroite collaboration.

            La roseraie. Elle est actuellement occupée par les immeubles récents de l’Avenue Kersbeek.

Une statue dédiée à «  la Dame à la Rose » agrémentait ce coin du parc. Elle gît depuis longtemps à même le sol entre les deux chênes : le vandalisme ne date pas d’aujourd’hui.

 

14 – Vers la sortie.

            Admirons Olga, une superbe lionne, œuvre de Blaton-Aubert. Un des lionceaux   a été arraché à la mère et Dieu sait où il geint actuellement, loin des mamelles nourricières.

SDC10359  Une rosace en piteux état clôture la suite des étangs. Elle nous a réservé une surprise en cette année 2006 : l’épipactis à larges feuilles,  Epipactis helleborine,est à nouveau des nôtres. Elle nous était apparue

-         à la lisière du Kersbeekbosch et a disparu lorsque ce site a été loti.

-         près de la Chaussée de Ruysbroeck, là où se situe la firme Daldécor.

-         et surtout , depuis plus de trente ans à l’endroit asphalté récemment par VW. Espérons que son apparition n’est pas éphémère.

C’est là aussi que s’élevait la statue de Diane, démolie le 10 juin 1999 en même temps que l’archange.

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15 – La Rue Jean-Baptiste Baeck .

   SDC10364         Jean-Baptiste Baeck a bien mérité la reconnaissance des Forestois qui lui ont dédié cette rue, anciennement « petite avenue Kersbeek. » Né à Saint-Gilles le 26 novembre 1892, il fait ses études chez les Frères Maristes. A 11 ans et demi, il démarre une carrière de 48 années au service des PTT (Poste, Télégraphe, Téléphone.).  A 22 ans il participe à la guerre 1914-1918. Blessé à plusieurs reprises, il rejoint ses foyers avec le grade de sergent-major.

            C’est alors que son action sociale remarquable va commencer au sein de la Fédération Nationale des Combattants. Il parvient notamment  à grouper, avec leur accord, toutes les sections patriotiques pour des actions concertées et plus efficaces au cours de la Seconde Guerre Mondiale où il met son dévouement au service des « Secours d’Hiver ».

            Il est décédé le 31 janvier 1965 et est inhumé à la pelouse d’honneur du cimetière de Forest. Le Cercle d’Histoire et du Patrimoine de Forest lui a consacré une étude plus approfondie  dans son Forestum n° 8 , en mai 2002.SDC10337

Au carrefour avec l’Avenue Kersbeek, la villa Charpentier rappelle aux promeneurs  qu’en 1898 existait ici et jusqu’au n° 34 une grande fabrique de lames métalliques pour métiers à tisser. Un grand chêne et un tilleul encadrent l’entrée de la villa.

En face se trouvait la deuxième entrée du parc des Eperons d’Or. La charmante dame ne pose plus et la grille elle-même a disparu. C’est là que se trouvait la superbe roseraie, témoignage supplémentaire des talents de M  Pasteels.

 

Scan Jacqueq Brel 022La chocolaterie Albert 1er  a parfumé notre parc durant de nombreuses années. Elle avait notamment le monopole des fausses pièces de monnaie dorées que nous avons tous savourées un jour ou l’autre de bonheur. Elle s’était installée en lieu et place d’une entreprise de parfumerie. C’est en 1978 qu’un hangar moderne s’érige à l’emplacement des anciennes écuries en ruine. En 2002, un nouveau propriétaire rachète les bâtiments et en fait un pôle de communication  où s’activent une agence de publicité, une agence de relations publiques, un studio pré-presse et une société de création d’événements.

C’est en face du n° 38 d’aujourd’hui qu’une barrière limitait le sentier, bien avant qu’il ne devienne une rue. C’est là que commençait la propriété Michiels et c’est au n° 43 actuel que logeait Edouard Devos, concierge-jardinier chargé de surveiller les lieux.

 

16–L’Avenue et le Square Stuart  Merrill.

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Asseyons-nous un moment en songeant aux splendeurs passées du site. C’est ici que  Michiels et Mussche conçurent le « jardin de leurs rêves ».
Jadis une série d’étangs harmonisait le milieu jusqu’à la chaussée de Neerstalle. C’était le plus riche en batraciens et le martin-pêcheur y séjournait couramment. Le Zandbeek 2 coulait ici, il y a cent ans et un peu plus.
Prenons à droite et longeons le jardin de l’école maternelle catholique afin de rejoindre l’avenue Kersbeek. Il reste deux arbres rappelant l’habillement végétal de la propriété de monsieur BONA. Il s’agit d’un beau pin noir d’Autriche et d’un if remarquable.


Quant à Stuart Merrill…

 

                                   ATTENTE.

Si c’est pour me faire croire à la vie

Que tu viens à ce triste séjour,

Prends la clef d’or, et, les marches gravies,

Ouvre la porte aux pas de ton amour.

 

Si c’est pour me faire croire à la mort,

Prends parmi tes clefs celle de fer,

Et ferme les fenêtres à l’aurore

Dans la chambre pleine des ténèbres d’hier.

 

Qu’importe la vie à mon âme ou la mort,                                                                  

Pourvu que ce soit toi que j’accueille,

Geôlière dont la clef de fer ou d’or

Violera le secret silencieux de mon seuil ?

 

Mais pourquoi ces paroles dans la solitude,

O toi qui ne viendras peut-être jamais

M’éveiller de la voix douce ou rude

Selon que sonnera la cloche des destinées ?

 

La neige a suivi les oiseaux sur le toit,

Et seul habitant de la triste masure,

J’attends toujours la détresse ou la joie

De tes clefs inconnues dans la serrure.

 

Stuart Merrill est né le 1er janvier 1863 à Hampstead, près de New-York, auxUSA. Il est décédé le 1er décembre 1915 en France, à Versailles. Il a habité durant quelques années au 131, Avenue Kersbeek. Parmi ses œuvres, « Les quatre Saisons », les Gammes, La Wallonie, …. Il est l’un des poètes les plus intéressés par le caractère musical de la poésie.….

 

17 – Avenue Kersbeek (K2).

Elle est particulièrement longue et tourmentée, cette Avenue Kersbeek. Nous avons appelé K2 le tronçon que va de l’Avenue Dumonceau à l’Avenue du Bempt. K3 a été parcouru dans la rubrique « vers le Parc Jacques Brel ». Quant à K1, de la rue Vanpé à l’Avenue Dumonceau, il fera l’objet de notre promenade n°7 consacrée à la Cité Messidor, sous la rubrique « Via Romantica ».

Venant de l’Avenue Stuart Merrill, nous débouchons sur l’Avenue Kersbeek, juste en face du n° 131. Sur sa façade, nous lisons…

Stuart MERRILL

En cette maison séjourna

Dès 1908

Poète français d’origine américaine

1863 – 1915

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Toujours du côté impair, nous nous trouvons devant deux très belles demeures aux numéros 139 et 141. Les façades sont un exemple architectural qui magnifia l’usage de la pierre, de l’ardoise et de la ferronnerie d’art. La tourelle et le pignon  sont de beaux sujets de recherche. Un peu plus loin, toujours du même côté, enclavée entre deux immeubles du Foyer Forestois, repérons la « Villa Germaine », bien entendu antérieure à 1910.

Du côté pair, cette fois, au n°150, est sise la demeure Mussche , l’un des grands propriétaires des lieux. Ses jardins s’étendaient jusqu’à la  rue JB Baeck. La villa a été intelligemment restaurée et dans le respect de la conceptionprimitive.
Les villas et les « campagnes » se suivent alors, aussi évocatrices les unes que les autres…le Colombage au n° 156, la villa Dewelde ai n° 162, les Tournesols au n° 184, la Villa des Oiseaux au n° 188 et le Chalet des Primevères au n° 186.Toutes ont conservé les grilles qui protègent leur zone de recul.          Hubert Dewelde, né le 7 mars 1890, fit partie des troupes du génie du Congo belge. Il fut aussi Président de la Fédération Colombophile Belge, Président de l’Harmonie Royale Saint-Denis et Président de l’Hirondelle Forestoise dont le local de réunion se situait Chaussée de Bruxelles, face à l’Eglise Saint-Denis.

 

18 -  Le Foyer Forestois.

            Administration : 1, Square Toinon, 1190 Forest. Tél. : 02 332 04 32.

            C’est en 1922 que le F.F. ouvre un concours pour la construction d’un  quartier d’habitations à bon marché à édifier sur un terrain de 6 hectares, situé dans le quartier Kersbeek . Quelques impératifs sont à respecter, e.a.

-         des maisons par groupes, avec des espaces libres,

-         certains de ces espaces à l’écart de la circulation, pour les petits enfants,

-         bains, douches et buanderies communs, à proximité d’une conciergerie,

-         concilier les moyens financiers et les besoins d’hygiène et d’esthétique,

-         2/3 des logements pour la classe ouvrière,

-         1/3 pour les bourgeois et les employés,

-         Et quelques maisons de commerce.

 

C’est Henri Van Monfort, architecte, représentant « Forest-Vert » qui est désigné pour exécuter  ce travail. Tenant compte de la pente du terrain et des exigences sociales imposées, il aménage 504 logements, plusieurs magasins et des grands squares  qui aèrent harmonieusement l’ensemble. Le prix du terrain était très élevé ; il va falloir prévoir des immeubles à plusieurs étages.

 NB :  «  le long de l’Avenue Kersbeek , un groupe de 14 maisons individuelles, à  l’usage de la classe bourgeoise, forme une suite de liaisons entre les maisons déjà construites…Les angles des Avenues Bempt, Verrerie et Kersbeek  recevraient l’édification de bâtiments à étages, logements multiples ayant  une bonne orientation et suffisamment d’espace suivant les besoins de      l’hygiène . »


Annexe  - Rénovation du Parc Jacques Brel.

                                      Marc Dellisse – Le 7 avril 2011.


Cela s’appelle « Accord de coordination entre l’état fédéral et la Région de Bruxelles-Capitale. Projet pour la restauration et l’aménagement du Parc Jacques Brel à Forest. »

Avec des équipes pluridisciplinaires. Citons Beliris, les Communes d’Uccle et de Forest, le Cabinet Kir, Vivaqua, des services de l’Urbanisme,….

Scan Jacqueq Brel 020Quelles approches ?

Une étude historique du parc et des différents paysages qui s’y sont      succédé.  C’est  celui de Mr Berben, en 1928, qui a été retenu avec notamment ce qui reste des fondations du château.

Une étude du réseau hydraulique. Un traçage a été réalisé et a permis de clarifier l’écoulement des eaux, d’établir les niveaux des bassins, de situer les moines et d’évaluer le niveau des sédiments.

Une évaluation de la faune. Certaines espèces ont disparu depuis une dizaine d’années. En causes principales : la fin des clairières et l’eutrophisation des étangs, raison essentielle de la disparition des poissons et des grenouilles.

Une étude dendrologique des plantations et un relevé phytosociologique destiné à établir les meilleures associations végétales.

Une étude des réseaux d’égouttage qui traversent le parc sous forme de servitude.

 

Pour les riverains et les promeneurs ajoutons quelques points concrets.

-          remédier aux inondations ponctuelles, surtout celles de l’étang des carpes que nous appelons « la rosace ».

-         un accès plus facile aux quais de la gare d’Uccle-Stalle. Pas d’accord qu’il se fasse au travers du parc.

-         une réglementation plus sévère à l’égard des chiens, particulièrement dans les zones de protection prévues.

-         une rénovation ‘brute’ du Pavillon Joséphine et abandon de l’idée de remplacer les statues vandalisées il y a une dizaine d’années.

-         étude phytosanitaire du chêne Joséphine et soins si nécessaire.

-         réinjecter de l’eau fraîche dans l’étang supérieur. Pourquoi pas les eaux de pluie d’aquamass ?

-         revoir l’état de la drève d’entrée. Faut-il remplacer tous les arbres ou seulement ceux qui sont en perdition ?

-         reprofiler les berges des étangs afin que la pente soit plus douce.

-         abattage de quelques arbres répertoriés et pour lequel la Commission des Monuments et Sites a déjà donné son accord.

Rappelons que le propriétaire et le gestionnaire du parc est la Commune de Forest. Quant à la Commission des Monuments et Sites,  elle exerce le travail pour lequel elle a été créée : elle protège le site.

Pour la suite, je vous signale que les projets n’attendent plus que l’automne pour être réalisés. Il n’est pas question de commencer de tels travaux sans respecter la nature et tout particulièrement la période de nidification des oiseaux.

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5 octobre 2010

Altitude 100 promenade V

Léon Meganck.      .       .      .      René rochette.

 Licencié en Sciences Botaniques.                   Enseignant retraité.

Ancien collaborateur du Professeur                   Guide nature.

Paul DUVIGNEAUD.

 

Willy a mis ses superbes collections à notre disposition.

Sylvie, Architecte-Urbaniste , a collaboré aux promenades forestoises de la Région Bruxelloise.

Le montage vidéo et l’accompagnement musical sont l’œuvre de Bernard.

 

Présence et Action Culturelles que préside Jean vous présente

 

 

 Promenade 5 – Altitude 100.

 

 

 

Avec l’aide de Christian, Gilbert, Raymond, Annie, Sylvie, Jean-Louis, Marc, Marie-France, Evelyne,Bernard et Magali.

 

 

 

 Sous le patronnage de Marc-Jean Ghyssels,

Premier Echevin. 

Editeur responsable : renerochette@yahoo.fr

25 décembre 2010.

 

 

 

Itinéraire.

 

 

 

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Table de matières.

 

Introduction.

 

1) Histoire locale avant 1900. Généralités, Galgenberg, carrière,…

2) …Ferme du Spilotsenberghe, vie quotidienne, les conflits

3) Histoire locale après 1900. Population, S.A. des Villas.

4) Aurelius Augustinus, dit Saint Augustin.

5) Eglise Saint –Augustin. Historique.

6) Eglise Saint-Augustin, description.

7) Place de l’Altitude Cent. Vestiges du château Bertrand, les faïences, Avenue Saint-Augustin, Avenue Everard, Avenue Van Goidtsnoven, Avenue des Armures, Rue du Tournoi,Rue de l’Escrime.

8 )Le Ginkgo biloba.

9 ) Art Deco.

10)Avenue Victor Rousseau, le sculpteur, sa statue. Observons les numéros 11 et 33…Plus loin, vers la promenade VI du Parc Duden.

11) – Rue du Tournoi…A Forest, nos belles plantes font le trottoir.

12Avenue et Parc Jupiter.

12 a) Souvenons-nous, les daims, local des scouts, l’Agora.

12 b) La laiterie du Bois de Mosselman,

12 c) Armand Bernier

12 d) Espace Ayguesparce. Ancienne école communale.

12 e) Notre Académicien, Albert Jean CLERCK.

12 f) Les cités Staes et Mosselman.

12 g) Point de vue. La Croix-Rouge.

12 h) Besme, son avenue, les nummulites, vers la Place Albert .

12 i) Nos arbres.

13) Alexandre Bertrand, sa famille, la S.A. des Villas.

14) La Rue Cervantès. Piet Volkaert, Les châteaux Bertrand.

15) Le Galgenberg.

16) Avenue Alexandre Bertrand.

17) Les châteaux Bertrand.

 BIBLIOGRAPHIE .

 

Promenade 5 –Introduction.

 

   La place, hier et aujourd'hui.

 

      NB : un immeuble est resté le même, au carrefour avec l'Avenue Saint-Augustin.

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C’est au début du 20ème siècle que notre quartier a connu un essor spectaculaire selon deux grands axes différents. D’abord l’industrie a envahi notre Commune et la population a augmenté d’une manière considérable là où les moyens de communication drainaient l’outil et le personnel pour s’en servir.. Mais assez curieusement de nombreuses fabriques vinrent s’installer dans les rues Rodenbach, Marconi et leurs environs..

Mais une autre population se laissa séduire par ce quartier aéré occupé par des grandes propriétés foncières. Alexandre Bertrand par exemple mit en lotissement sa vaste propriété dans laquelle nous commençons notre promenade. La grande majorité des nouveaux propriétaires disposant de moyens financiers plus importants construisirent des immeubles plus cossus, répondant aux données d’un art plus en vogue à cette époque : l’Art Déco.

Voilà, le décor est planté, Saint Augustin va nous montrer la voie à suivre.

 

Deux personnalités nous avaient précédés…

 

Charlotte Bronté, célèbre romancière britannique auteur de Jane Eyre, dans une de ses correspondances parlant de notre quartier écrit en 1842  « Dans les fermes-guinguettes, nombreuses à cette époque, les jeunes filles dégustent des repas rustiques préparés par la fermière. Elles boivent du chocolat chaud ou du café au lait, se régalent de pistolets beurrés, de pain bis, de couques aux raisins, de gaufres. Elles ne semblent pas avoir goûté les bières du pays. »

 

Et Vincent Van Gogh, au cours d’un séjour en 1878 à Saint-Gilles :  «  …Quand on va plus loin, on arrive à Forest. Le paysage est très pittoresque par là. Sur les hauts talus se trouvent de vieilles maisons dans le genre des chaumières dans les dunes, comme Bosboom en a peintes. On y voit toutes sortes de travaux champêtres, on sème des blés, on récolte des pommes de terre, on nettoie les navets et tout y est vraiment pittoresque jusqu’au ramassage de bois mort. Il y a là quelque chose qui rappelle Montmartre. Il y a de vieilles maisons avec du lierre ou des vignes et de jolies auberges…Par-ci, par- là, il y a des endroits où l’on trouve des pierres, de petites carrières où conduisent des chemins creux avec des ornières profondes… ».  Document du Cercle d'Histoire et du Patrimoine de Forest en août 1993.

 

1– Histoire locale avant 1900, le Bois de Heegde.

Jadis, au cours de l’ère secondaire, la forêt carbonifère couvrait la plus grande partie du globe. De -300 millions à –65 millions d’années, elle était particulièrement dominée par les Lépidodendrons et les Calamites, ceux-là mêmes qui nous léguèrent le charbon fossile.

Revenons à des temps plus récents. Au Moyen-Age, la Forêt de Soignes faisait partie de la forêt dite charbonnière, rappelant l’origine du charbon de bois qu’on employait pour extraire le fer de la limonite et de l’hématite. La Forêt de Soignes se terminait par le bois de Heegde qui s’étendait de Boitsfort à Forest et dont la Rue Vanderkindere constituait,  paraît-il,  une drève. Le Parc Duden et feu, le Bois des Sept Bonniers qui recouvrait une grande partie de notre plateau, en faisaient partie. Peu propice aux cultures traditionnelles, le sol sablonneux du haut de notre Commune, demeura longtemps boisé. La petite histoire de Forest retient pourtant trois noms à préciser : Le Galgenberg dont nous parlerons à la Rue Cervantès, la carrière et la ferme du Spilotsenberghe.

La carrière du Spilotsenberghe. Elle était située ici, quelque part vers le sommet de la colline. Que signifie « Spilotsenberghe » ? Ce terme dérivait du roman espelche ou espeluche, du latin spelunca, grotte, caverne, trou, probablement carrière de pierres. Etant donné, que c’était des ouvriers wallons qui , les premiers ,exploitèrent la pierre dans la région, il n’y a pas lieu de s’étonner de l’origine romane d’une partie du toponyme » . Ajoutons à titre de documentation qu’en 1627 on extrayait encore de la pierre blanche dans une parcelle de 3 journaux   ( une ancienne mesure) appartenant à l’Abbaye de la Cambre.

On a d’ailleurs fréquemment exploité le sous-sol forestois, notamment l’argile à briques. dont nous avons déjà parlé à propos de la construction et de la rénovation de notre Abbaye. Le sable est présent partout dans notre Commune. Il a longtemps été utilisé pour l’usage quotidien aussi bien que pour des entreprises plus importantes telle la réalisation de notre Stade Bertelson. Un autre exemple, dans la topographie de Forest , on ne trouve pas moins que 3 fois Zandbeek et une fois Zandstraat.

2 – La ferme du Spilotsenberghe.

Nous avons fréquemment évoqué l’importance considérable des fermes dans la vie des Forestois, particulièrement dans l’économie fermée du village. Celle du Spilotsenberghe y a joué son rôle….Elle était située au carrefour de nos actuelles Avenues Everard et Van Goidtsnoven. Elle appartenait à l’Abbaye, le fermier n’en était que le locataire. En plus du fermage ou du métayage qu’il devait payer, il devait fournir un certain nombre de corvées parmi lesquelles le nettoyage des ruisseaux et des fossés, une participation à la fenaison, la fourniture de fumier pour les cultures, particulièrement pour celles des vignes de l’Abbaye…

La culture avec jachères imposait des baux de 9,12 ou 18 années, soit des multiples de 3. Au fil du temps le fermier avait fini par semer des trèfles la troisième année. Les cultures étaient classiques : pois, haricots, vesces, carottes, navets, choux, notamment les spruytes de Bruxelles. Par après on vit apparaître les topinambours, les pommes de terre, le tabac, le houblon. La bonne entente entre les fermiers et l’Abbaye était généralement manifeste. Dans de nombreux cas, la succession était familiale.

Et les vignes ?On en trouve un peu partout semble-t-il donc aussi à l’Altitude 100 comme nous l’appelons aujourd’hui. « chez les gens de bonne condition un vignoble était le cadeau de noce le plus précieux qu’on pouvait donner à un enfant qui se mariait. »

Des petites histoires tragiques de l’Histoire.

Quelques exemples au travers de nos lectures particulièrement celles du livre de Verniers ;

« En 1578, les soudards espagnols volaient le mobilier et les chevaux, obligeant les malheureux paysans à transporter eux-mêmes ce qu’ils leur volaient. …D’autres soudards, calvinistes cette fois, succédèrent aux Espagnols procédant aux mêmes pillages avant d’incendier la ferme. »

Les guerres de Louis XIV marquèrent profondément la vie des fermiers durant ce siècle noir. Rappelons quelques souvenirs de nos cours d’histoire, sinon le dictionnaire nous aidera

la guerre de Dévolution en 1667-1668, la guerre de Hollande en 1674-1678 et la guerre contre la Ligue d’Augsbourg en 1689 

causèrent bien des déboires aux Forestois de l’époque. Et si l’Abbaye constituait l’objectif local majeur, la « ferme au milieu des bois » eut sa part de malheurs.

Et maintenant ? Pauline vécut au début du 20ème siècle et travaillait dans une ferme située sur la butte de l’Altitude Cent. Elle était la belle-mère de Léon Seghers, homme de confiance et jardinier d’Alexandre Bertrand. Elle est toujours parmi nous. C’est notre deuxième géant et nous pouvons l’admirer lors des cortèges folkloriques de notre Commune ou au repos dans la salle des guichets de notre Hôtel Communal. Ce géant appartient à notre Cercle d’Histoire et du Patrimoine de Forest, ainsi que son aîné, Nele, né un an plus tôt en 1987, suite à l’initiative d’un fonctionnaire communal, Luc De Vleeschouwer.


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NB - La ferme en démolition.

 

3 – Histoire locale après 1900.

L’ère industrielle est en plein essor, avec l’installation notamment de fabriques diverses aux rues Marconi et Rodenbach. Avec aussi l’arrivée massive de nouveaux habitants. A moins de 10000 Forestois en 1900, on passe à plus de 24000 une décennie plus tard. C’est surtout une population bourgeoise qui s’installe sur notre plateau,« à la campagne où l’air est meilleur ». Avec  2 corollaires fondamentaux. Le premier,urbanistique. C’est Alexandre Bertrand qui va aménager la si bien nommée « Altitude Cent » . Avec son frère Henri, son fils Herman et son gendre Amaury, ils créent la « S.A. des Villas » . En 1900-1901 ils tracent le faisceau de rues et d’avenues que nous connaissons aujourd’hui… La ferme Pauline, sur le Spilotsenberghe, fera les frais de cet essor immobilier. Ils vont réaliser ce projet avec d’autant plus de facilité que tout cet espace n’appartient qu’à quelques grands propriétaires dont notamment le chevalier Everard et le sieur Van Goitdsenoven qui deviendra plus tard Bourgmestre d'Uccle. Le second, artistique. C’est l’avènement de l’Art Déco qui marque encore les façades de nombreux immeubles de notre quartier… Des habitations coûteuses et même luxueuses, mais que la population avait les moyens de s’offrir.

4- Aurelius Augustinus.

Il naît en 354, en Namibie, quelque part dans l’Algérie d’aujourd’hui. Il reçoit une formation intellectuelle solide et devient professeur dans sa ville natale où il fonde une école de rhétorique avant de partir pour Rome et Milan. Au grand désespoir de sa mère, fervente chrétienne,  il y mène une vie agitée et dissolue. Il se passionne pour la littérature et le théâtre, découvre la philosophie, particulièrement Platon. Il s’intéresse à la religion chrétienne et tente de réaliser une synthèse entre le platonicisme et le christianisme. Après trois années de vie monastique, il devient prêtre et termine comme « évêque d’Hippone », nom sous lequel il est particulièrement connu chez les cruciverbistes. Il est le premier grand philosophe chrétien de l’histoire. Son œuvre est immense . Nous retiendrons « les Confessions », « la cité de Dieu «  et « de la trinité ».Aurélien aura mis sa vie entière pour devenir Saint Augustin.


5 - Eglise Saint-Augustin – historique.

 

SDC10100 Lorsqu’en 1887 la S.A. des Villas de Forest fut constituée,  les administrateurs comprirent que, pour le nouveau quartier, une nouvelle paroisse s’imposait. C’est ainsi qu’après obtention de l’accord du Gouvernement, de l’Archevêché et des Communes de Forest, Uccle, Ixelles et Saint-Gilles, Alexandre Bertrand fit construire en 1900, sur son propre terrain, à l’Avenue Saint-Augustin, une chapelle provisoire et une cure. Celle-ci existe encore, au n° 12.

Mais, bientôt, il fut décidé de construire une nouvelle église.
Dans ce but, en 1912, la société fit don d’un terrain circulaire de 65 m de diamètre situé au centre de la place.


Retenons quelques étapes….

1904 : plusieurs projets sont présentés, dont un avec dôme.

1928 : Guianotte et Watteyne sont désignés comme architectes.

1933 : pose de la première pierre, la construction s’inspire de l’Art Déco.

1935 : La nouvelle église, quoique loin d’être achevée, est consacrée le lundi de Pâques 1935.

L’euphorie ne dura pas longtemps, le calvaire, si.   Le béton était de très mauvaise qualité, l’usure du temps et les méfaits de la pollution, le nombre croissant de pigeons qui envahissent l’édifice et la durée trop longue de l’achèvement détruisent inexorablement l’édifice. Le béton se désagrège. On abandonne l’idée d’un revêtement en marbre.  Les pouvoirs politiques, particulièrement communaux envisagent de la déclasser pour la détruire. L’ampleur des dégâts, la baisse de la fréquentation religieuse, les rumeurs de création d’une station de métro abondent dans le même sens.

Mais notre église étant un des rares monuments religieux s’inspirant de l’Art Déco, les Monuments et Sites classent le bâtiment.

A cause de l’état lamentable des lieux, de grandes tentures sont tendues afin de protéger les fidèles, la lanterne est fermée…, -la rénovation est décidée et commence en 1995. 150 millions de francs seront débloqués pour y donner suite, dont 30 millions à charge de la Commune. En 2010, reconnaissons la qualité du travail accompli.

6- Eglise Saint-Augustin, description. Extraits du document « Guide du visiteur » édité par l’Eglise paroissiale.

 

« En 1900, Alexandre Bertrand est propriétaire de l’ensemble des terres, encore agricole, de l’Altitude SDC10302Cent. Pour lotir son domaine, il souhaite créer plusieurs rues autour d’une place circulaire. Le centre du rond-point est offert à une nouvelle paroisse, à charge pour la Fabrique d’église d’y bâtir une église dotée d’un dôme ou d’une tour qui soit exactement dans l’axe des huit rues rayonnantes….…Une approche idéale se fait à pied, par une des rues en légère pente qui montent vers l’édifice : on goûte mieux l’élévation que les architectes ont voulu donner à leur église. L’inscription au- dessus de la porte est explicite : DOMUS MEA DOMUS ORATIONIS, ma maison est une maison de prière……Le plan général est celui d’une croix grecque, les branches sont d’égale longueur. Entre les bras de la croix, quatre quartiers ronds forment des bas-côtés ….A l’origine, les murs des quartiers ronds étaient aveugles, les fenêtres ont été percées en 1944.

La tour est placée au centre de l’église, dans l’axe des avenues. On distingue clairement les différents étages : une galerie aveugle équilibre le poids de la tour sur les piliers intérieurs, les hauts vitraux constituent un puits de lumière dorée qui éclaire la nef…les fentes horizontales des abat-son ouvrent sur la chambre des cloches ; les balustrades délimitent la plate-forme panoramique qui offre à 37 mètres une remarquable vue sur Bruxelles. Enfin quatre colonnes supportent un calvaire terminé par la croix qui se trouve 54 mètres au-dessus du niveau de la place de l’Altitude Cent. » NB -  ce document peut vous être fourni par l’église. 

 Ajoutons à ces informations officielles…

Du sommet, la vue porte bien plus loin que les limites de Bruxelles. Par temps clair, nous avons pu observer la cathédrale de Malines, le lion de Waterloo et le plan incliné de Ronquière. Le béton constitue l’essentiel des matériaux de construction. Il s’est révélé efficace dans son emploi et avait l’avantage d’être plus économique.
Plusieurs modèles d’églises furent proposés : byzantin, chrétien, avec ou sans dôme. L’espace réservé se prêtait mieux à la croix grecque. L’Art Déco était d’époque. Il a inspiré la construction de l’édifice.

En résumé, le béton au service d’une croix grecque et adapté à l’Art Déco :une véritable création technique et artistique.

Des guides professionnels nous ont déjà présenté une autre image : le sommet représentant le monde spirituel et la base le monde temporel, la colonne de lumière permet au spirituel d’éclairer le temporel.

Ren__doc_photo_014   Les fondations.

   La place avant les constructions.

   Un des modèles proposés.

   Les trois cloches.

 

 

 

 

 

7 – Place de l’Altitude 100.

Nous venons de vous présenter l’église Saint-Augustin. Nous allons en faire le tour.

Au départ du n° 13. C’était l’entrée du deuxième château Bertrand. Celui-ci, situé dans notre actuelle rue Cervantès, possédait une entrée prestigieuse ici, au n° 13. Il en reste des vestiges, une partie des communs. La construction qui subsiste possède une tourelle, bien dans le style de l’époque. On peut l’apercevoir quand la porte d’entrée est ouverte. SDC10101 Les faïences du n° 9 rappellent à notre souvenir les villes de Knocke, Blankenberge, Bruges et Ostende. L’Avenue Saint-Augustin relie l’école et l’église du même nom. La partie la plus proche de la Chaussée d’Alsemberg sera étudiée au cours de la promenade XI reliant la Place Albert au Parc Marconi. On y évoquera notamment la chapelle Saint-Augustin, détruite pour y construire l’école.

L’avenue Everard. C’est le 1er décembre 1905 qu’on lui donna ce nom.Florent Victor Marie Joseph Everard est né à Bruxelles le 21 juillet 1870 et est décédé à Saint-Raphaël le 15 mai 1940. Auditeur militaire décoré de l’Ordre de la Chevalerie, il était l’un des plus importants propriétaires terriens du quartier Saint-Augustin.L’Avenue Van Goidtsenhoven. Il était, lui aussi, un des grands propriétaires de notre quartier. Il devint Bourgmestre de la Commune d’Uccle de 1881 à 1895. Il est né à Jodoigne en 1838 et est décédé à Saint-Gilles en 1904.

Noms des rues. cf Vokaer, pp 96 et 97.

« N’allez pas croire, cher Lecteur, que l’on s’est creusé profondément la cervelle pour la recherche des noms de rues… En séance du Collège et pour autant qu’aucune suggestion ne soit présentée, on ouvre le dictionnaire Larousse au hasard, à l’aide d’un coupe-papier, on met le doigt sur le premier mot venu…et voilà. Quelquefois il y a suite dans les idées et l’on dénomme une série de rues suivant ce que l’on appelle dans l’enseignement un centre d’intérêt…en voici un exemple, rue du Tournoi, rue de l’Escrime, Avenue des Armures…. Nos édiles n’ont pas été ingrats envers M Larousse, car un square de la Commune porte son nom. »

8– Nos arbres : le Ginkgo biloba.

L’arbre le plus ancien de la planète , l’espèce a plus de 160 millions d’années. Il a connu les dinosaures et les feuilles fossilisées de l’époque sont semblables à celles du Ginkgo biloba d’aujourd’hui. Il n’est pas étonnant qu’il soit qualifié d’arbre de l’éternelle jeunesse. Certains arbres en Chine, d’où il est originaire, dépassent, dit-on, les 2000 ans.

Il a survécu à l’explosion de la bombe atomique . Au printemps suivant, il a bourgeonné comme si de rien n’était, en gardant le même patrimoine génétique.

C’est aussi « l’arbre aux 40 écus » : le prix payé en 1780 par un amateur de plantes parisien à un horticulteur anglais.

Le Ginkgo biloba est un arbre dioïque c’est-à-dire qu’il existe des arbres mâles et des arbres femelles. Habituellement on ne plante en voirie que des plantes mâles pour éviter la chute des fruits sur les trottoirs. Chez nous, à l’Altitude 100, trois arbres femelles ont échappé à la sélection. Les pseudofruits-en réalité des ovules- ressemblent à des petits abricots non comestibles mais qui, une fois tombés, dégagent une odeur forte et très désagréable.

 

C’est un arbre qui guérit. De quoi ? Là, la liste est très longue. Il retarde le vieillissement de l’organisme, il améliore la circulation sanguine et est très utile pour favoriser la respiration. Pour la suite, nous ne pouvons que vous conseiller de consulter internet ou un volumineux dictionnaire médical.

Planté en voirie, il a le privilège particulièrement de combattre la pollution.

Une dernière remarque, mais de taille : observons sa feuille : elle est unique, en éventail et présente des couleurs séduisantes en automne.


9 - Quelques mots sur l’Art Déco

Au lendemain du désastre de la Grande Guerre, les paysages de désolation et de dévastation de nos villes, imposent une reconstruction qui se veut résolument moderne.

L’alliance de l’économie des moyens, de la rapidité, de la solidité et l’image d’une modernité bourgeoise s’affiche dans le style Art Déco.

Inspiré par l’Art nouveau « géométrique », par les cultures d’Extrême Orient, mais aussi par la culture précolombienne, l’Art Déco se caractérise par des formes simples et géométriques mises en œuvre avec des matériaux nobles et nouveau comme le béton armé en Architecture.

L’architecte s’entoure alors d’artisans (sculpteurs, maîtres verriers, ébénistes, peintres, …) pour concevoir ensemble une œuvre d’art urbaine.

La façade affiche un jeu savant d’articulations mis en scène :

- par l’alternance de matériaux – briques, mosaïques, pierre bleue, enduits lisses.

- par une surface scandée de retraits, de redents exaltée par un jeu d’ombre et de lumière ;

- par la mise en place de sculptures en pierre, ou bronze qui viennent prolonger les volumes architecturaux et « racontent » des histoires.

L’ espace intérieur est richement décoré et participe à une véritable promenade à travers une exposition des arts décoratifs.

- Le mobilier fait partie intégrante de la conception architecturale. Les lustres, les meubles, les portes, les clenches, les rambardes, le revêtement des sols et des murs, autant d’éléments qui participent à la mise en scène spatiale animée par une grande cohésion formelle.

- Les marbres, les céramiques, les cuivres, les bronzes, les bois vernissés ou peints (tel l’acajou), les vitraux … autant de matériaux mis en œuvre dans la réalisation du savoir faire des arts décoratifs et qui simultanément évoquent des symboles, des allégories, la nature, …

SDC10038A Forest, le style Art Déco est très présent. Commune bruxelloise de périphérie, son urbanisation et sa densification ont été plus tardives qu’à Bruxelles centre et dans les communes de première couronne. Cette architecture si caractéristique s’illustre essentiellement dans des bâtiments publics : l’Eglise Saint-Augustin, la maison communale, l’école 9 et sa piscine adjacente mais aussi à travers des demeures privées. Ces différents exemples jalonneront notre promenade à travers la commune, guidée par la brochure       « Forest à la carte ».

 Sylvie Mazaraky. Architecte-urbaniste.


10 – Avenue Victor Rousseau.

 

SDC10125Cette avenue évoque ce remarquable sculpteur de chez nous, de réputation internationale et dont nous avons déjà évoqué la vie et les œuvres au cours de nos promenades Ib – l’Abbaye et l’Hôtel communal et 7, Messidor.

Qu’il nous soit permis ici d’attirer votre attention sur la présence, non loin d’ici, à l’entrée du parc Duden –Promenade 6- d’une statue rappelant le grand artiste qu’il a été.

 

 

Extraits des promenades « Forest à la carte. » centrées sur l’Art Déco.

SDC10285« Avenue Rousseau 11, architecte François Van Meulecom 1924.Cette maison Art Déco est signée par un ancien collaborateur de Jean-Baptiste Dewin, à qui l’on doit l’Hôtel communal de Forest.. Dans la lignée esthétique de Dewin, l’architecte apporte un soin tout particulier aux détails décoratifs et, attentif au rythme de la façade, joue subtilement avec les couleurs des matériaux (alternance de brique rouge et de simili-pierre blanche.Regardez les maisons voisines, elles ne manquent pas non plus d’intérêt… »

« Avenue Victor Rousseau 32 et 33, architecte François Van Meulecom,1923. On retrouve le style de Van Meulecom dans ces deux habitations qui se font face. Construites la même année, elles sont cependant très différentes. La façade du n° 32 est SDC10161composée de manière symétrique et son entrée, à gauche, est soulignée par un décrochement de façade, que l’on retrouve à droite, tandis que l’entrée du n° 33 est située en retrait, sous le porche. La façade de l’une, rythmée par les lignes géométriques et la division des châssis en petits carrés, s’inscrit plutôt dans l’esprit de la Sécession viennoise tandis que la façade de l’autre, animée par une logette bombée, révèle un Art Déco original. Un petit clin d’œil au passage au papillon, cher à Van Meulecom et Dewin, posé sur la façade du n° 33. ».

« Avenue Rousseau, 36-42. Architecte Charles Colassin, 1920. Ce groupe d’habitations, plutôt modernistes avec leurs toitures plates, tranche avec ses voisines. L’horizontalité de l’ensemble est encore accentuée par l’alignement des balcons et bow-windows »

 
11 – Rue du Tournoi.

Une rue à première vue sans végétation… et pourtant, ce 26 octobre 2009, nous y découvrons notamment pour commencer, une splendide mauve dans tout l’éclat de ses couleurs, la traînasse, le pissenlit, une crassulacée, notre séneçon commun, la vergerette et ses milliers de graines prêtes à s’envoler, un épilobe, le laiteron, un plantain, l’armoise, dont le nom est lié à « alsemberg », une lampsane en fruits, une queue de rat, un trèfle et même une ortie..  et pour terminer l’Achillée superbe au milieu de ses mille feuilles.

C’était une occasion de vous rappeler que nos zones semi-naturelles étudiées il y a une dizaine d’années ont presque disparu et qu’il ne reste plus que les trottoirs pour accueillir « nos belles plantes ».

NB – Cette observation a été faite au vol, en passant . Elle n’est donc ni scientifique, ni exhaustive.

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Malva sylvestris                         Achillea millefolium

12 - Parc et Avenue Jupiter.

Ce parc, appelé autrefois Galgeheyde,est limité par l’Avenue Besme, l’Avenue Fauré et l’Avenue Jupiter. Celle-ci s’est appelée Heirbane van Stalle tot Brussel, puis Rue du Hêtre. Elle constitue avec l’Avenue du Domaine et une partie de l’Avenue Victor Rousseau, la Corniche forestoise.
C’est un parc communal. Actuellement (en 2009) les pourparlers sont en cours avec l’IBGE afin de lui en confier la gestion.

Histoire. En 1911,une convention fut conclue entre l’Etat et l’administration communale de Forest en vue de l’aménagement de tout le quartier compris entre la Chaussée de Bruxelles, l’avenue Marie-Henriette, le parc Duden et l’avenue Besme . Elle prévoyait notamment la rectification et l’élargissement de la corniche (rue du Hêtre et rue au Bois –actuelle avenue du Domaine), le rattachement de la rue du Hêtre à la chaussée d’Alsemberg par deux rues nouvelles, et la liaison des voies du nouveau quartier Saint-Augustin à l’ancienne voie améliorée.

Aujourd’hui... janvier 2009 ... En comparaison avec les parcs Duden et de Forest, le parc Jupiter dans son ensemble est caractérisé par

 -Sa taille relativement réduite ;

-La présence d’installations ludiques et sportives de quarter ;

-L’aménagement sommaire ou inexistant de la partie basse du parc, et un manque d’entretien chronique.…

Il ressort de ces constatations que l’offre des parcs Duden (parc urbain), de Forest (grandes pelouses) et Jupiter (l’aire de jeux et de sports) présentent une complémentarité tant au niveau local que supralocal. Ces trois parcs forment un continuum fonctionnel , et , d’une certaine manière, ils constituent un ensemble.

12a – En souvenir

Le parc aux daims.. Dans les années ’70 , on élevait, une petite harde de daims. L’enclos constituait une attraction assurée pour les riverains, et les gentils cervidés une source d’émerveillement pour les petits…et les grands. A la Noël 1982, les daims furent sauvagement abattus par des inconnus.

Le cercle des scouts. Pour ceux qui s’en souviennent encore, leur local fut incendié et les ruines dégagées.

L’agora quant à lui, a amené beaucoup d’animation dans ce quartier durant quelques saisons. Beaucoup trop, selon les riverains, jusque 2, 3 heures du matin parfois. Il fut momentanément transféré au centre sportif de la rue du Feu. Aux dernières nouvelles, il se trouve installé sur une aire de jeux de la Rue Marconi

 

12b– Laiterie du Bois de Mosselman.

Pour rappel, cf promenade 6 consacrée au Parc Duden, la famille Mosselman, un des lignages de Bruxelles, avait acquis le Bois de la Croix lors de la dislocation des biens de l’Abbaye. Il devint le Bois Mosselman durant quelques décennies avant de devenir la propriété de M. Duden. Normal dès lors que cet estaminet devienne « La Laiterie du Bois de Mosselman. »

Ren__doc_photo_010« Vers 1900, jouxtant la cité Mosselman située à l’angle de l’Avenue Besme et de l’actuelle Avenue Gabriel Fauré, une laiterie-guinguette,animait le quartier. La fille du dernier tenancier, M. Smets, se souvient que la laiterie était renommée pour son très bon café Jacqmotte, ses tartines au fromage blanc garnies d’oignons, de radis et de « ramonache » ainsi que pour ses grandes omelettes au jambon. L’établissement cessa ses activités en 1929 et fut démoli quelque temps après ».

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 12c– Armand Bernier.

 Sur le socle de la statue, 

nous pouvons lire…

Par l’oiseau, la forêt chante.

Par l’oiseau dansent les eaux.   SDC10090

Tout ce qui chante et qui danse

A l’âme d’un oiseau.

 

Hier, poète et prosateur.

Né à Braine-l’Alleud, au hameau du Chenois, en 1902 et décédé à Bruxelles en 1969, Armand Bernier est avant tout poète, conteur et critique littéraire. Ses nombreux recueils poétiques ont tous été regroupés, avec des inédits, en un fort volume de 400 pages, paru aux éditions De Rade,  sous le titre « Les poèmes d’Armand Bernier. ».

Aujourd’hui, le poète du Chenois est ressuscité.

La Commune de Waterloo lui a dédié son centre culturel : l’Espace Armand Bernier où foisonnent activités théâtrales, musicales, familiales. Leur qualité et leur diversité sont telles que le centre vient d’être admis en qualité « Une » par la Communauté Française, ce qui augure un futur plus important encore.

Toujours. C’est cet Espace Bernier qui nous a fait parvenir le poème suivant où l’auteur exprime tout son amour particulièrement pour les oiseaux…

Et voici que mes mains.

Et voici que mes mains ont cessé d’être aveugles.

Et voici que mes mains se mettent à parler.

Et que les choses leur répondent.

Et que la douce pluie qui tombe

Leur promet l’éternité.

Et voici que mes mains retrouvent la mémoire

De ce qu’elles ont été

D’argile, et de feuillage,

Et de lumière, et d’eau.

Et voici que mes mains, calmes comme des branches,

Ne font plus peur aux oiseaux.

Espace Bernier,26, Rue Libert, 1410 Waterloo, 02.3544766

 

12d – Espace Ayguesparse – Ecole n° 3.

 

Espace Ayguesparse. Inauguré par notre Bourgmestre Magda De Galand, cet Espace nous rappelle un coin d’histoire de notre Commune où le passé rejoint « l’immortel ».

 Le passé d’abord, l’école n° 3, située Avenue Besme, elle était destinée à éduquer les enfants d’une population croissante et ici particulièrement ouvrière. Elle a fait partie de notre paysage forestois durant de nombreuses années avant d’être transférée à la Rue Timmermans.

 « L’immortel » ensuite, car un académicien y a travaillé toute sa vie , ALBERT JEAN CLERCK,, de son nom de plume Ayguesparse. Né à Saint-Josse-ten-Noode le 1er avril 1900, arrivé à Forest, rue Marconi en 1904, décédé en 1996,il y a traversé le siècle . Une plaque commémorative a été placée sur son immeuble.

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12 e – Ayguesparse, l’auteur.

C’est chez nous à l’école 3, qu’il a exercé son métier d’instituteur.

C’est chez nous aussi que sous son nom de plume Ayguesparse, il a composé toute son œuvre; rappelons quelques titres..

Simon la Bonté,

La mer à boire,

Le vin noir de Cahors,

Machinisme et culture,

qui lui permettaient d’évoquer notamment les problèmes sociaux et idéologiques de l’époque. Ecrivain et romancier, il obtint le grand prix triennal de Littérature en 1955 et le prix Rossel en 1952. Il était membre de l’Académie Royale de Langue et de Littérature française en Belgique.

Retenons ce poème dédié à sa fille Viviane.

Nostalgie.

 Pour Viviane.

Nostalgie, quel noir métier on t’invente.

Ce n’est pas tous les jours bien grand, Cahors

Avec son boulevard, sa cathédrale,

Ses rues tirées du sommeil par l’aurore

Qui peint l’ombre du ciel aux pieds des arbres.

Puissance de la vie. On se promène

Au bord de l’eau pour écouter les cloches

Qui jouent à saute-mouton sur les toits.

Je trempe mon regard dans le sourire

Des vitres du lycée Clément Marot.

Mon mouchoir est gonflé de baisers fous.

 

12f - Les cités Staes et Mosselman….

… deux cités ouvrières, créées sur les coteaux de part et d’autre de l’Avenue Besme. De nombreux ouvriers habitèrent ces cités mais aussi quelques personnalités telle Christiane Houdez…

…évoquée dans nos cercles par un amoureux de Forest ,

Stéphane Durieux, que les Forestois ne peuvent pas oublier.

Président des Artistes Forestois,

Membre du Comité du Cercle d’Histoire et du Patrimoine de

Forest.   

  quand il nous a quittés.   C’est le moment de nous souvenir de lui.. Ren__12f

Quant à Christiane Houdez  (1912-1990), elle fut une soprano très en vogue, se produisit dans les principales salles de notre capitale et en tournée. Elle enregistra la plupart de ses disques chez Sobedi pour la marque Olympia dont elle était la vedette.

NB – Rappelons  que ces cités, nombreuses à Forest à cette époque, portent généralement le nom de leur premier occupant.

12g – Le point de vue.

 

Lorsque les phénomènes géologiques eurent donné à la surface terrestre sa configuration actuelle, Forest se présentait et continue à se présenter d’une manière dissymétrique sous l’aspect d’une vallée évasée orientée du Sud- Ouest au Nord- Est. Vers l’ouest, une plaine alluvionnaire s’écarte de la rivière en pente douce.Sur la plaque indicatrice, nous pouvons lire l’altitude de quelques communes relativement lointaine 81m,86m,…

Vers l’Est, une pente abrupte qui, en moins de 1 km à vol d’oiseau, nous fait passer de 21,82 m au seuil de l’Eglise Saint-Denis à 100 m à la place bien nommée de l’Altitude 100.

Le relief de Forest se caractérise par un plateau ondulé, séparé de la Senne par un versant assez abrupt. Ce fait est à l’origine de l’évolution fonctionnelle différente entre le haut et le bas de la Commune. Rappelons au passage le rêve de Léopold II : créer une suite continue de parcs entre le haut de Saint-Gilles et la rue de Stalle à Uccle. Ce rêve n’a été que partiellement réalisé, les Parcs de Forest et Duden restent les témoignages actuels de ce rêve.

Coupe transversale de la vallée de la Senne, d’après Hotyat-Mayne.

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Une stèle consacrée à la Croix-Rouge de Belgique vient d’être rénovée. Nous pouvons y lire…

                                                           CROIX-ROUGE

SDC10294de Belgique Het Belgische

RODE KRUIS

Section de Afdeling

FOREST VORST

1910 - 2010

 

 

12h– Avenue Besme.

 

Victor Besme Nos parcs sont l’œuvre de Léopold II affirmons-nous. Il a surtout engagé des techniciens de très grande qualité. Victor Besme était de ceux-là… un urbaniste qui a marqué les faubourgs de Bruxelles de son empreinte au moment où, vers le milieu du 19ème siècle, la ville se limitait encore au Pentagone. Inspecteur-voyer de l’administration provinciale du Brabant, il fut à la hauteur des tâches à entreprendre. Il bénéficie du poids du souverain pour concrétiser ses nombreux projets. Léopold II, quant à lui, s’appuie sur le technicien pour traduire ses grandes idées et les faire passer aux Communes, parfois réticentes à la volonté royale.

L’avenue proprement dite. Un curieux aménagement… Elle part de la Place Albert vers les parcs de Forest et Duden. Les numéros impairs plongent à gauche vers le rond-point et remontent de quelques dizaines de mètres vers l’Avenue Jupiter.

Quant aux numéros pairs, ils s’échouent sur l’Avenue du Mont Kemmel et resurgissent, au-delà du parc de Forest, toujours du même côté, en ligne droite vers le parc Duden.

 

En face de nous ,du côté des numéros pairs, observons les arbres remarquables des numéros 72 et 74 : un chêne et un hêtre imposants font face à la rue. Presqu’aussi importants sont les arbres qui leur font suite. Remarquons au numéro 74, la villa Levêque, la plus ancienne de l’Avenue. C’est à côté de cette villa, au coin des avenues Besme et Marie-Henriette que furent effectuées des fouilles. On y trouva pas moins de 600 000 dents de squales appartenant à une trentaine d’espèces différentes. Les sables nous livrèrent aussi des dents de raies, des moules fossiles et des restes de tortues marines.

12 i-Nos arbres par Marc Dellisse,  Assistant technique au service des plantations.

Le Copalme d’Amérique ou Liquidambar styraciflua.

Le liquidambar est un arbre à feuilles caduques de la famille des Hamamélidacées. Le genre Liquidambar est composé de 4 espèces :

Le Copalme d’Amérique ou Liquidambar styraciflua.

Le Copalme de Formose ou Liquidambar formosa.

Le Copalme d’Orient ou Liquidambar orientalis, originaire d’Asie. 

Le Copalme d’Amérique est l’unique espèce plantée à Forest. Nous le retrouvons dans le parc de Forest, le parc Jupiter ainsi que sur L’Avenue Wielemans- Ceuppens. Il est probable que sur cette voirie les arbres morts ont été remplacés par des Liquidambar styraciflua ‘ Worplesdon’.

Il peut atteindre 40 mètres de hauteur dans son habitat naturel. Dans nos régions, il dépasse rarement 25 à 30mètres. Son port élancé en forme pyramidale ainsi que son tronc qui se prolonge jusqu’à la cime en font un bon arbre de voiries.

Le noisetier de Byzance ou Corylus colurna.

C’est le seul noisetier à devenir un arbre qui peut atteindre 15 à 20 mètres de haut. Ses fruits sont comestibles. Ils sont petits et leur coque est très dure. Il est originaire de l’Europe du Sud Est et d’Asie de l’Ouest. Le corylus fait partie de la famille des Betulaceae, tout comme les Aulnes, les bouleaux …

Un beau sujet est planté dans le parc de Forest, près du bac à sable. On le trouve également du côté du panorama, avenue Jupiter. En voirie, le noisetier est planté Avenue Kersbeek, près du parc Jacques Brel où il se développe en port libre. Par contre, avenue Maubel, il est taillé en blocs rectangulaires du fait de l'étroitesse de la rue et de la proximité des façades.

 13 - Alexandre Bertrand. Cf Forestum, revue du Cercle d’Histoire.

 Fils de banquier, né en 1846. Selon la tradition, c’est le fils aîné qui reprend la banque. Alexandre doit chercher autre chose . Il s’installe à Bruxelles et y ouvre un bureau d’agent de change. Il terminera sa carrière professionnelle comme Président de la Bourse de Bruxelles.

En 1868, il épouse Louise Colson, fille de médecin gantois qui lui donne quatre enfants.

 Il meurt à Forest, en 1920.

· Au cours d’une promenade, il découvre un petit pavillon à vendre, rue du Hêtre à Forest - actuelle Avenue Jupiter   avec un grand terrain. Il achète le tout, y érige un château avec accès à la Chaussée d’Alsemberg et aménage un parc.  « De belles essences d’arbres y furent plantées ainsi que des arbres fruitiers, un petit étang fut aménagé, une serre à vigne érigée… ».

· Plus tard, un second château sera construit par ses enfants,  donnant  sur la rue Cervantès ouverte en 1928.

 Les châteaux.  voir dernière page.

 

 14 – Parcourons la rue Cervantès. Outre la Résidence Hidalgo qui la domine, repérons  SDC10097quelques témoignages de l’Art Déco particulièrement présent.

  n°11– contraste des couleurs, vitraux, symétrie .

n°39 – vitraux, ferrures, puits de lumière, stylisation.

n°56 – vitraux, éclairage, phares

 

Au n° 59, une plaque commémorative nous rappelle que  PIET VOLKAERT y a vécu très longtemps. Appelé parfois l’Utrillo  bruxellois, il s’est attaché à représenter la vie bruxelloise au travers  de ses ruelles, scènes de marché ou scènes forestières…

Rappelons que c’est à l’emplacement de la Résidence Hidalgo qu’avait été érigé le deuxième château Bertrand. C’est là aussi que se trouvait le Champ des Potences.

 

15 - Le Galgenberg ou le Champ des Potences ou les Trois Tourelles.

Cf Verniers – Le coteau qui sépare le Parc Duden de l’Altitude 100 a servi autrefois de théâtre à des scènes peu folâtres. C’est l’emplacement de l’ancien champ de justice de Bruxelles, qu’on a appelé le « Flotsenberg », le « Galge Veldt » ou « Champ de la Potence » et parfois aussi « Les Trois Tourelles ».

Là s’élevaient des roues, des potences, «  tout un appareil digne de la barbarie avec laquelle on rendait jadis la justice et les arrêts criminels » (A. Wauters). Les fourches patibulaires de Bruxelles se dressaient primitivement à l’endroit où s’élève aujourd’hui le Palais de Justice. Elles furent installées à Forest dès le XIIIème siècle

(en 1233). Galgeheydebosch,Galgeheide, Galgedriesch, Galgestraat sont des toponymes dérivés de la présence de la potence.

 

« A cet endroit, on voyait un mur de forme triangulaire, percé d’embrasures et couronné de créneaux ; … les instruments de supplice qui s’y trouvaient furent renouvelés en 1440. Le domaine dépensa alors 38 livres pour cet objet ; le maçon Guillaume den Vogel éleva un mur comprenant dans son enceinte 14 verges, et on reconstruisit les piliers, qui étaient complètement détériorés… La chapelle de Flotsenberg, qui se trouvait à cet endroit, fut alors voûtée, et l’enceinte elle-même pavée par le maçon Jean Casse. L’année suivante Guillaume Zeger, maître ouvrier du souverain, fit le plan d’une maisonnette qui devait s’élever là, et servir au confesseur des condamnés. »

 

Lorsqu’une exécution par la potence avait lieu à la Justice de Forêt, les habitants de ce village devaient se rendre sur les lieux, armés de piques ou d’autres armes, afin d’aider à élever la roue sur laquelle on étendait les criminels. Le fermier du Flotsenberg devait au besoin aller chercher les bois nécessaires pour les potences, les roues…(ordonnance de la chambre des comptes du 21 janvier 1517)

 

C’est à Van Lil que nous laisserons le dernier mot quand, dans une revue consacrée au folklore brabançon, il situe ce champ des potences à l’emplacement du deuxième château Bertrand, donc à l’endroit où est érigée aujourd’hui la Résidence Hidalgo.

 

Retenons encore quelques lieux dits attachés à cet endroit historique…

-Le bonnier maudit ou maléfique, un champ d’environ un hectare qui

  appartenait à la ferme du Spilotsenberg.

-Buelestraat, ou la rue du Bourreau,

-Buelbos, le bois du Bourreau. Celui-ci en disposait en compensation du

  ramassage des charognes et des bêtes mortes.

 

Nous terminerons en évoquant quelques anecdotes

- Le 15 septembre 1528,disent les historiens, on enterra au Flotsenberg, sous la potence, Lambert l’Augustin, qui mourut dans la mauvaise croyance, en luthérien, et sans vouloir se confesser.

- Le 10 décembre 1531, on brûla vifs, à la même place, cinq criminels.                      

Enfin le 25 juillet 1562 le bourreau de Bruxelles exécuta un porc qui avait dévoré un enfant.

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16 – Avenue Alexandre Bertrand.

De 1900 à 1906 elle s’est appelée Rue Auguste Borremans, du nom d’un ancien Echevin forestois. C’est la Commune de Forest qui prend l’initiative de l’appeler         « Avenue Alexandre Bertrand ». D’où la lettre de remerciement…

Forest, 18 septembre 1906.

Messieurs les Bourgmestre et Echevins de Forest,

J’ai l’honneur de vous accuser réception de votre lettre d’hier par laquelle vous me faites connaître que vous avez bien voulu donner mon nom à l’avenue qui longe le fond de ma propriété. Je ne puis que me trouver fort honoré de votre décision et vous en exprimer mes plus sincères sentiments de gratitude.

Je vous remets ci-inclus fr200 pour les pauvres de la commune et vous prie d’agréer, Messieurs, l’assurance de ma considération très distinguée ?

s. Alex Bertrand.

 

Extraits des promenades « Forest à la carte ».

SDC10171« Créée au tournant du siècle, elle  est presque entièrement bâtie lorsqu’elle connaît une interruption de son développement dû à la Première Guerre mondiale. Si vous prêtez attention aux différents styles ou aux dates gravées dans la pierre, vous trouverez ces deux phases : avant 1914, après 1920….

En remontant l’enfilade côté pair, jetez particulièrement un coup d’œil sur une maison de style cottage (n°50) ; admirez le bow-window et le jeu de briques du porche de la maison voisine (n°48), les sgraffites du n° 44 ou le vitrail d’imposte du n° 40….Le côté impair de la rue est plutôt bâti de petits immeubles de rapport. Une motion particulière pour l’immeuble situé au n° 37, bel exemple d’Art Déco avec ses bandeaux en mosaïques dorées, noires et vertes… » 

Rappel, ces promenades, réalisées avec l’aide de Sylvie Mazaraky peuvent être consultées en formant le site www.monument.irisnet.be/publications

 

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BIBLIOGRAPHIE RECENTE

 

Meganck Léon

L’artiste et la nature.

Jusqu’à ce qu’amour et beauté s’ensuivent.

 

Mazaraky Sylvie.

L’Art Nouveau, passerelle entre les siècles et les arts.

Edition Racine, 2006.

 Art Nouveau in Europa, een internationale stijl rond de Eeuwwisseling.

 Lannoo, 2006.

Collaboration aux promenades forestoises de la Région Bruxelloise :

www.monument.irisnet.be/publications. 

Geerinck D et collaborateurs. Marc Dellisse à Forest.

Bruxelles, ville d’arbres.

Papens Gilbert et Poot Charles.

Forest en cartes postales anciennes.

 

Bernard Tabanous. 
 www.bernardtabanous.com

 

 

Autres publications de référence.

 

Meganck Léon -

Histoire naturelle de Forest. Presses communales de Forest – 1993                                                              Le parc Jacques BREL à Forest. L’école et la Ville – 1984.                                                                                 Le Kauwberg au fil des saisons. Presses Universitaires de Bruxelles.                                                          Tant qu’ils se souviendront ;  Témoignages des gens de chez nous - 1979 -                                                 L’écologie à Forest en trente volets. Cf Fondation Duvigneaud                                                                 Promenades dans Forest.                                                                                                                                           d’ Osta Jean.   Dictionnaire historique des faubourgs de Bruxelles. Ed. Paul Legrain.                                      Mémoires candides d’un Bruxellois ordinaire. Ed Racine – 2003.                                                             Francis Jean. La chanson des rues de Forest. Ed Louis Musin – 1976.                                                        Herdies Henri. Pages forestoises  d’histoire et de folklore.                                                                        Norro Gisèle. Forest, petite chronique d’une Abbaye.                                                                          Vandergoten et Vokaer. Le parc Duden 1953.  Ed Delporte 1953.

Verniers L. Bruxelles, esquisse historique . Ed DE Boeck 1941. Histoire de Forest-lez-Bruxelles. Ed DE Boeck – 1949.  Un millénaire d’histoire de Bruxelles.  Ed DE Boeck – 1965. Notes sur le bonheur. Ed Labor – 1970.                                                                                                                                                          Vokaer J.P. Par les rues de Forest.  Imprimerie Cantrin – 1954.                                                                 Wauters Alphonse. Histoire des environs de Bruxelles. Ed. culture et civilisation - Bruxelles .

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Marc-Jean,Léon et René ont le plaisir de vous offrir ce blog consacré à la promenade  « Altitude 100, Parc    Jupiter "». Un travail d’équipe réalisé avec l’aide de fonctionnaires communaux enthousiastes et compétents, avec la présence de membres du Cercle d’Histoire et du Patrimoine de Forest ,   et celle de membres du cercle Présence et Actions Culturelles de Forest.  avec l’apport des documents de Willy, coiffeur pour dames, Chaussée d’Alsemberg. Et puis avec Bernard qui m’a dit récemment « Et pourquoi pas en faire un blog de vos promenades ? » Dans quelques jours, nous pourrons dire, tous ensemble, « C’est fait »  Léon et René.


Cercle d’Histoire et du Patrimoine de Forest a s b l.

Avenue Van Volxem, 176/4 – 1190 Bruxelles Forest

Présidente : Nelly De Roover-Dryon, tél.  02 376 55 09.

Présence et Action Culturelles, section Forest.

Maison de la Solidarité-  ‘Les Eglantines’

Rue des Glands, 31 – 1190 Forest.

jseghers2003@hotmail.com

 

 

 

 

1 octobre 2010

Accueil

Léon , René ,Gilbert,Raymond, Annie, Jean-Louis, Sylvie, Marc, Bernard, Evelyne et Marc-Jean.

 

  ont le plaisir de vous présenter …

 

LES PROMENADES FORESTOISES .

 

Promenade 2 – Parc Jacques Brel et environs.

Promenade 5, l’Altitude 100 et le Parc Jupiter.

Les autres promenades existent et seront mises en ligne dans le courant de l'année.

Forest, du bas latin Forestum, est la traduction du mot Vorst qui signifie prince ou souverain : les bois qui couvraient la Commune étaient réservés à l’usage des seigneurs, en particulier pour la chasse.

Heureusement, de nos jours, Forest conserve encore quelques lambeaux forestiers, dont le Parc Duden, le parc de Forest, reconstitué après la disparition du bois de Heegde et le parc Jacques Brel, lui aussi remanié.

Avec ses superficies boisées et sa partie rurale, notre Commune présentait un visage varié. La faune et la flore répondaient harmonieusement aux exigences du moment. Aujourd’hui encore, Forest propose toujours une infinie variété de milieux, notamment à l’intérieur des îlots. Que dire alors de l’aspect architectural et des nombreux écrivains et artistes qui ont chanté la vie de ses habitants ? Le Bempt par exemple constitue une authentique anthologie, avec ses légendes et ses nombreuses histoires merveilleuses.(L).

 

Apprendre pour connaître et faire connaître,

Connaître pour aimer et faire aimer,

Aimer pour agir et faire agir.(R)

 


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